Interview de Jacqueline Carey

Comme je vous l'avais promis - via Facebook - voici ma petite surprise. Au vu du titre, vous vous doutez qu'il s'agit donc d'une interview de Jacqueline Carey ! Auteure de Kushiel et Imriel.

Est-ce bien nécessaire de vous rappeler à quel point j'adore (bel euphémisme quand même...) ces séries et cette auteure ? Donc vous imaginez bien à quel point ça m'a fait plaisir qu'elle prenne un peu de son temps pour répondre à quelques questions (surtout que je ne pensais pas, vu la manière dont les questions lui sont parvenues, qu'elle allait y répondre).

Merci à elle d'avoir répondu à mes questions et merci aussi à Marie pour la traduction (aussi bien des questions, que des réponses).

Vous pouvez également trouver cette interview sur Lire ou Mourir.

Jacqueline Carey, aux Imaginales d'Epinal en mai 2010 (inutile de dire que j'ai regretté d'habiter loin et d'avoir des partiels quand elle était là, sans quoi, j'aurai pu la rencontrer et j'aurai fait dédicacer mes livres...). Image prise ici.




Bonjour Jacqueline Carey, et merci d'avoir accepté de répondre à ces quelques questions.

Dans vos romans, vous vous montrez très imaginative, mais où puisez-vous toute cette imagination ? Avez-vous été (et l'êtes encore) influencée par des auteurs que vous avez lu ou des romans que vous aimez ? Vous inspirez-vous également de certaines musiques que vous écoutez ou de paysages que vous rencontrez et qui vous ouvrent votre imaginaire ?

Selon moi, pour nourrir l'imagination c'est faire attention au monde qui nous entoure à chaque instant. L'inspiration vient de partout. J'ai été inspirée par des paysages, des rêves très nets, d'autres livres, des films, de la musique, par des conférences d'Histoire de l'Art, par des commentaires par-ci par-là, par des émotions fugaces, ou parce que je me souvenais mal d'un mot dans le dictionnaire.

Avez-vous depuis toujours été attirée par la Fantasy? Avez-vous jamais songé à écrire autre chose que de la Fantasy ou de l'Urban Fantasy ?

J'aime la Fantasy depuis que j'ai lu Les chroniques de Narnia étant petite, mais je peux tout à fait m'imaginer écrire un jour autre chose que ce genre.

Qu'est-ce qui vous attire dans le genre de la Fantasy ? Pourquoi écrivez-vous de la Fantasy et pas autre chose ?

En tant que lectrice, j'aime la sensation de vraiment s'évader du réel et le sentiment de merveille que ça évoque. En tant qu'auteure, j'aime la liberté qu'on a de réinventer un monde, de créer des personnages plus vrais que nature, et de raconter des histoires sur fond épique.

J'admire votre écriture qui est si riche et poétique tout en restant facile à lire et à comprendre. Avez-vous toujours eu des facilités à écrire ainsi ou cela vous a-t-il demandé beaucoup de travail pour atteindre ce genre d'écriture ?

Ma voix littéraire est naturellement baroque. Pendant de nombreuses années, l'opinion conventionnelle des éditeurs étaient de vouloir une prose simple, épurée et non un langage riche en ornements, et j'ai donc travaillé sur moi pour restreindre mes tendances poétiques. Cela m'a beaucoup appris, mais mon écriture s'est renforcée lorsque j'ai décidé de travailler avec mes talents plutôt que d'aller contre eux, et donc de combiner le langage poétique avec ce que j'avais appris en m'entraînant à la restriction.

Avez-vous essuyé beaucoup de refus de la part des éditeurs avant de voir votre premier roman publié ? Si oui, avez-vous retravaillez votre texte ou l'avez-vous tout simplement abandonné pour vous pencher sur un tout nouvel écrit ?

J'ai essuyé beaucoup de refus avant de voir mon premier livre publié. Plusieurs des romans que j'ai écrits avant La Marque ne paraîtront jamais. Je me suis toujours penchée sur quelque chose de nouveau et de meilleur après un refus.

Terre D'Ange est un univers riche et merveilleux. Avez-vous été influencée par des voyages en particulier qui vous ont marqué pendant que vous écriviez la série ?

Le décor principal m'a été inspiré par un voyage dans le Sud de la France où je suis tombée amoureuse du paysage, de la culture, de la qualité de la lumière et de son Histoire. J'ai dû voyager dans environ la moitié des lieux sur lesquels j'écris au cours de mes séries, et chaque voyage m'a inspiré. Comme j'aimerais pouvoir tous les visiter !

Nous sentons bien l'influence de notre propre réalité sur cet univers. Quelle est la part qui n'est que pure imagination et quelle est la part qui est une métaphore de notre réalité ?

C'est dur à dire, car j'ai tenté d'entrelacer l'Histoire actuelle, la culture et la mythologie avec l'imagination donc c'est difficile de dire où l'un commence et l'autre s'arrête. La présence de divinités capables de transformer le monde, et particulièrement Elua Le Béni, qui est de ma propre création, qui est la plus imaginaire. Ce sont les réactions émotionnelles et psychologiques des personnages que j'ai essayé de garder ancrées dans la réalité.

Melisande est un personnage que l'on hait pour son côté manipulatrice, horrible envers les autres et sans pitié mais qu'on est amené en même temps à admirer pour son courage et sa volonté à aller au bout de ce qu'elle entreprend. Comment vous est venue l'idée d'un tel personnage ? Et pourquoi avoir choisi une telle dualité en un seul personnage ?

Les vilains complexes sont toujours plus intéressants ! J'ai voulu créer une méchanceté qui serait effroyable grâce à l'association d'une intelligence dévastatrice, d'un charme séducteur, d'une ambition mortelle, et d'une amoralité effrayante. Et pourtant, au coeur de son code éthique personnel, et du précepte d'Elua le Béni - « Aime comme tu l'entends » - Melisande agit avec intégrité. Je pense que la dualité rend le personnage encore plus fascinant.

Que planifiez-vous d'écrire par la suite ? Vous avez une trilogie en cours (Santa Olivia), et le troisième tome de la trilogie Naamah est prévue pour l'été 2011 mais prévoyez-vous de retourner en Terre D'Ange après celui-ci ou bien voulez-vous nous offrir un tout nouvel univers ?
Je ferai nécessairement quelque chose de nouveau et de différent pour mon prochain projet, mais ce que cela sera, je ne peux le dire pour le moment.

Enfin, êtes-vous consciente d'être cruelle envers vos lecteurs pour les faire languir avec les relations de vos personnages ?

Oui, mes lecteurs n'hésitent pas à me faire savoir leurs sentiments ! Je pense que mes livres ont le bon équilibre, et en dire plus serait trop indulgent et en diminuerait la tension dramatique. Mais il y en aura toujours qui voudront en savoir plus rapidement !

Merci beaucoup pour vos réponses et très bonne continuation.

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