Je n'ai de goût qu'aux pleurs que tu me vois répandre de Sébastien Bonnemason-Richard


Quatrième de couverture

Je n’ai de goût qu’aux pleurs que tu me vois répandre raconte une fugue. Celle d’un homme impatient, très secret, compulsivement organisé. Il quitte tout et part en voiture rejoindre 2 000 km plus au nord une jeune fille qui a froid. Son appartement est en ordre, son associée s’occupera de la galerie, ses amis croiront la ligne en dérangement. Il ne compte pas revenir. Il ne le fera pas.
Avec la rigueur d’une épure, sec comme le claquement d’une arme, ce trajet sans retour, entre asphalte et bord de mer, pousse à bout le silence d’un homme qui ne se dit pas tout. Amour, jouissance, émotions : rien ne le relie au monde. Comme si tout n’était que logiciel, et le Mal une apesanteur. Ce premier roman récuse avec une rare maîtrise notre nouvelle ère glaciale.

Mon avis

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Alma de m'avoir permis de lire ce livre et découvrir en même temps cette maison d’édition.

Avec ce genre de livres, il est assez difficile d’en faire la chronique, du moins pour moi, car ça n’est pas mon genre habituel et ce n’est pas une « simple histoire » on est bien loin de l’imaginaire que je lis habituellement. Du coup pour le « juger » (d’une certaine manière) ça peut être compliquée, mais je vais faire de mon mieux pour tenter d’expliquer un peu à quoi s’attendre en lisant ce texte, tout en montrant que je l’ai bien apprécié.

Oui, j’ai quand même aimé ce texte même si ça n’est pas mon genre de prédilection, que ce genre de texte ne peut être apprécié que par ceux qui « ressentent » en quelque sorte le texte, eh bien j’ai trouvé ce texte assez beau, malgré les évènements, dont je ne parlerai pas sinon je risquerai de spoiler, ce qui est inutile, surtout quand on voit la longueur de ce roman, qui a plutôt des allures de novella ou nouvelle étant donné la longueur du récit (moins de 100 pages et c’est relativement aéré avec une écriture assez grosse).

L’écriture est vraiment agréable à lire. Elle est assez simple finalement, mais très poétique ce qui rend le rend assez beau et mélancolique si l’on écoute bien « la voix » donnée par le narrateur. J’avais vraiment la sensation de l’entendre, la manière d’écrire de l’auteur le rend possible. J’avoue m’être laissée emporter et en quelque sorte bercer grâce à elle, pour me plonger dans cette histoire. Au départ, on ne comprend pas bien tout ce qui arrive, on n’a pas d’explications, on sait jusque qu’un homme quitte tout pour aller retrouver une jeune fille, rien de plus et c’est donc un voyage qu’il entreprend sans avoir l’intention de revenir. Et puis petit à petit les éléments s’imbriquent et l’on attend de voir où cela va nous mener.

C’est très étrange de lire ce livre car on ignore tout des personnages, on ne voit seulement que les ressentis, les moments intimes entre cet homme et cette femme, mais on ne sait même pas leur prénom, qui ils sont, ce qu’ils font. Alors même si on a leur voix (écriture à la 1ere personne) – en tenant compte du fait que l’on est proche du personnage grâce à cela – eh bien il y a tout de même une distance qui est établie à cause du mystère créé tout autour d’eux. On sait seulement que l’homme finit par tout plaquer du jour au lendemain pour faire des kilomètres et retrouver cette jeune fille et l’on suit son voyage.

En bref, voilà un livre assez atypique (surtout dans le fait que je n’ai pas l’habitude de lire ce genre là), très poétique grâce à son écriture mais aussi par ce voyage qui pourrait bien nous surprendre. Un livre assez sympathique à lire.


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