Quatrième de couverture
« Pendant dix ans, je me suis endormi dans la paix de ma justice et de mon message au monde. Forcez-moi à reprendre les armes et le prix sera terrible. Arrêtez ce que vous êtes en train de faire. Arrêtez tout de suite où il y aura à nouveau du sang, encore plus de sang. Vous êtes prévenus. Ne troublez pas ma paix. »
Dix ans après sa terrible série d'assassinats, le « Bon Berger » se réveille lorsqu'une journaliste entreprend une série documentaire pour tenter de percer le mystère de son « manifeste ». Pour tout le monde, l'affaire était classée...
Pour tout le monde, sauf pour l'ex-enquêteur vedette du New York Police Department, Dave Gurney, qui est persuadé que le FBI et ses profilers se sont trompés.
Menacé de toutes parts, abandonné par ses amis, Gurney sait qu'il doit affronter le plus terrible des prédateurs, un serial killer qui reprend du service...
Mon avis
Je tiens tout d’abord à remercier les éditions
Grasset de m’avoir permis de lire ce livre et découvrir ainsi la série de John
Verdon, qui je dois dire est vraiment pas mal.
Une fois n’est pas coutume, je me suis fait avoir
avec les thrillers, ce livre est un tome 3, mais il faut se rassurer en se
disant qu’on comprend parfaitement le roman. L’intrigue policière est compréhensible
sans qu’on ait besoin de lire ce livre, il y a suffisamment de rappels par ci
par là pour savoir ce qui est arrivé à Dave, pour comprendre pourquoi il est
en retraite, etc. Mais voilà, il faut savoir qu’il y a deux autres romans
mettant en scène Dave Gurney, raison pour laquelle je dis qu’il s’agit ici d’un
tome 3 (658 et N’ouvre pas les yeux, pour ceux que ça intéresse, respectivement le
tome 1 et le tome 2).
Après cette petite information, voilà mon avis sur
ce livre, que j’ai beaucoup apprécié. Je ne ferai pas de résumé de l’histoire,
la 4e de couverture étant suffisamment explicite. Tout comme Broken de Karin Slaughter, il faut se
dire que les événements n’arrivent pas toujours dès le premier chapitre,
première page. Il faut instaurer le contexte, les personnages, etc. donc ça
peut mettre un petit peu de temps à arriver, mais toutes les explications que l’on
a sont vraiment importantes et nécessaires. Et c’est loin d’être ennuyeux. Il faut
savoir aussi que c’est un beau pavé de 530 pages (en gros) donc les choses
finissent par arriver, mais vraiment en temps voulu. Personnellement, je
préfère de très loin les pavés parce qu’au moins l’histoire est vraiment complète
et je n’ai pas trouvé de longueur spécifique à ce livre. En plus, l’écriture
est très agréable à lire, ça se lit relativement vite, les chapitres sont
relativement courts donc les pages défilent assez rapidement.
L’histoire est vraiment très sympathique, avec un
suspense persistant et ça peut même en devenir énervant. Je reviendrai sur ce
dernier aspect juste après. L’idée de base est vraiment excellente, demander l’aide
d’un ancien flic pour superviser et aider une journaliste qui va faire une
émission TV sur les familles des victimes d’un serial killer, comment elles
vivent leur deuil, etc. après un tel événement, c’est osé et John Verdon le
fait avec brio. Il exploite son idée jusqu’au bout, va au fond des choses et il
faut voir comment tout est emmêlé… L’intrigue est vraiment bien faite et bien
menée et franchement, si quelqu’un arrive à comprendre avant la révélation qui
est le tueur, quelles sont ses motivations, etc. bah il faudra m’expliquer…
C’est un livre assez original dans le traitement
et cela à cause du statut du personnage principal. C’est un thriller où une
enquête policière est au centre de l’intrigue, mais de l’autre, le traitement
fait qu’on n’a pas totalement cette impression. Pas très compréhensible, je m’explique.
En raison du statut de Gurney, ancien flic à la retraite, il n’est pas
directement concerné par l’enquête, il ne devrait pas mettre son nez où il ne
faut pas, il ne devrait être au courant de rien. Sauf que les choses font qu’il
est quand même concerné et que son ancienne carrière lui colle à la peau, si
bien qu’il ne peut pas s’empêcher de chercher des réponses, de savoir parce qu’il
trouve qu’il y a quelque chose qui cloche dans tout ça. Il finit donc par
enquêter de son côté, même si ça ne plaît pas toujours…
Donc la particularité de ce roman est qu’on est
dans une enquête policière sans l’être, c’est plus une recherche de réponse,
pour prouver que les autres avaient torts. Et en cela, le rythme est vraiment
différent, ça n’est pas aussi précipité, urgent que dans les thrillers / polars
habituels, c’est beaucoup plus lent. Surtout que Gurney a la base est juste là
pour superviser et veiller sur une journaliste qui enquête sur les familles d’anciennes
victimes d’un tueur en série. Mais ça n’est pas pour ça qu’il ne se passe rien,
que ça n’est pas intéressant, bien au contraire. C’est juste qu’il ne faut pas
s’attendre tout le temps à un rythme effréné comme ça peut être souvent le cas.
Mais ça n’est pas pour ça qu’il ne se passe rien,
il y a quand même pas mal d’actions, de choses étranges même si on n’arrive pas
toujours à mettre le doigt dessus. Tout comme Gurney, on essaye de comprendre
ce qui se passe et en quoi l’affaire, dix ans plus tôt ne peut pas être crédible.
Etant donné le nombre de personnages rencontrés, les choix sont multiples pour
un tueur potentiel, et c’est ce qui fait l’intérêt de l’histoire c’est de corser
les choses pour que ça ne soit pas trop simple. Et ça ne l’est clairement dans
ce livre. Le suspense est vraiment à son comble. Il ne faut attendre vraiment
que les derniers chapitres pour savoir qui est ce fameux tueur, pour comprendre
aussi les enjeux, etc.
Je dois dire que c’est frustrant mais en même temps
c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce type de livre. Si c’est trop facile,
trop évident, ça ne sert à rien, alors que là, j’ai presque envie de dire qu’on
n’a aucun moyen de savoir avant les révélations finales. Et ça a du coup été une
très grande surprise. J’aurai peut-être aimé un peu plus d’explications quand même,
mais c’était vraiment bien comme ça, donc je ne vais pas trop critiquer.
J’ai adoré les personnages qui sont vraiment bien
travaillés et comme le roman est assez épais, on a le temps de les connaître,
de voir un peu qui ils sont, leur caractère, leur manière de réfléchir, de se
comporter et les relations entre les personnages. Et on peut dire qu’à ce
niveau-là, ça peut être très complexe mais c’est ce qui est le plus intéressant
aussi. Je ne m’attarderai que sur deux personnages parce que ce sont les deux
principaux et l’un ne va pas sans l’autre.
Tout d’abord le personnage principal : Dave Gurney. C’est un ancien policier à la retraite mais dont la carrière lui colle
à la peau, que ça soit grâce à sa notoriété ou bien au fait qu’il soit parti
trop tôt et qu’il ne peut pas s’empêcher de chercher la vérité, à comprendre ce
qui se passe, et de faire au final son boulot de flic quand il pense que quelque
chose cloche.
Madeleine est un personnage que j’ai beaucoup
apprécié aussi, c’est la femme de Dave. Elle est bien présente dans l’histoire
et pourtant a un rôle assez mineur, mais elle est le point d’ancrage de Dave.
Sans elle, je ne pense pas qu’il « tiendrait », qu’il serait pareil.
Rien que par sa présence, ses regards, ses sourires, on voit que beaucoup de
choses sont dites et c’est en ça qu’elle est importante. Elle est comme le
tuteur d’une fleur, on ne voit que la fleur mais sans le tuteur elle perdrait
de sa superbe, eh bien Madeleine et Dave, c’est un peu ça.
En bref, j’ai beaucoup aimé ce livre parce que l’intrigue
est vraiment géniale, l’idée de base est très bonne et bien menée, on ne s’attend
vraiment pas à ça quand on commence le livre. Les personnages sont travaillés,
fouillés et ils ne sont pas manichéens donc ça c’est très appréciable. Même les
personnages secondaires ont leur importance et sont là pour relever les
principaux (je pense évidemment à Madeleine avec Gurney), mais pas seulement.
Une très bonne histoire qui m’a rendu bien curieuse donc je lirai les deux
premiers tomes avec plaisir.
j'aime beaucoup la nouvelle deco de ton blog!!!
RépondreSupprimermerci !
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