Dossier 64 de Jussi Adler-Olsen (Une enquête du département V 4)

Quatrième de couverture


A la fin des années 80, quatre personnes disparaissent mystérieusement en l'espace de quelques jours. Jamais élucidée, l'affaire se retrouve sur le bureau du Département V. Carl Mørck et ses improbables assistants, le réfugié syrien Assad et la pétillante Rose, ne tardent pas à remonter jusqu'aux années 50 où s'ouvre un sombre chapitre de l'histoire danoise : sur la petite île de Sprogø, des femmes sont internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad, obsédé par l'idée d'un peuple « pur ». L'une d'elle, patiente n°64, est Nete Hermansen...
Plongé dans une terrible histoire de vengeance, Mørck enquête cette fois dans le milieu politique opaque d'une société danoise où l'influence des extrêmes se fait sentir.

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Albin Michel de m’avoir permis de lire ce livre que j’ai adoré.

Ce 4e tome n’est pas un coup de cœur comme le précédent, il n’empêche qu’il reste excellent et que je recommande fortement cette série qui est vraiment géniale. Ce livre de 600 pages a été lu en 3 jours, j’en ai fait qu’une bouchée et si j’avais eu plus de temps, je pense qu’il aurait été lu en 1 journée ou 2 grand maximum tant j’étais prise par l’histoire et que j’avais envie d’en savoir plus. Même si ces livres sont à chaque fois des bons pavés, ça se lit tellement bien et avec délectation que les pages défilent toutes seules sans qu’on ne s’en rende compte et sans nous lasser.

Voici une nouvelle affaire au département V dirigée par Carl Mørck et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle va être longue et compliquée surtout quand certaines personnes ont décidé de lui mettre des bâtons dans les roues. Je ne ferai pas de résumé, la 4e de couverture étant suffisamment explicite.

La narration est double, on a la partie présente (2010) avec Carl Mørck et son équipe qui tente d’élucider une affaire vieille de quelques années et de l’autre on a des passages datant à la fois des années 50 et des années 80 où l’on suit en particulier l’histoire d’une certaine Nete a qui il est arrivé des choses horribles et que l’on prend en pitié plutôt qu’autre chose, malgré ce qu’on peut voir sur son compte…

Dans ce 4e tome, il est plus question de politique, que d’anciennes enquêtes sur des meurtres (même si on a en partie cet aspect là), tel qu’on pourrait s’y attendre, surtout au vu des trois premiers tomes. Il est aussi question d’Histoire, « Histoire » avec une majuscule parce que tout ce qui se passe sur l’île de Sprogø n’est pas pure invention de l’auteur mais une triste réalité qui s’est passée au Danemark à cette époque-là.

Évidemment par certains aspects, on est obligé de penser à ce qui s’est passé avec le nazisme, où l’on tuait les handicapés mentaux, les homosexuels, etc. parce qu’ils n’étaient pas « normaux » et qu’il fallait une société « pure ». On retrouve en partie les mêmes choses ici, on stérilise des femmes pour éviter d’avoir de futurs délinquants, des attardés mentaux, etc. Ça n’est pas une société parfaite, loin de là. En lisant ce livre, on se rend compte que parfois la réalité, au niveau horreur, peut dépasser la fiction parce que c’est juste… affreux à lire, de voir ce qui arrive à cette pauvre Nete.

L’intérêt de ce livre n’est pas tant la découverte du tueur à proprement parler, puisqu’on le sait assez tôt qui est à l’origine de tout ça, mais on cherche dans un premier temps à savoir pourquoi et quand on découvre toute l’histoire, là, on peut dire que le « tueur » a des circonstances atténuantes et du coup dans ce genre d’histoire c’est toujours difficile de trancher. D’un côté, on sait que c’est immoral, que c’est mal, etc. et de l’autre, on se dit que la vengeance est parfois nécessaire et la seule arme pour tenter d’effacer et d’oublier ce qui a bien pu se passer, surtout quand on voit dans la partie actuelle (2010) du livre où tout pourrait recommencer si on ne les arrête pas…

Mais ce qui est génial avec Jussi Adler-Olsen, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre. Même lorsqu’on pense avoir tout compris, il nous met le doute et nous surprend jusqu’à la dernière page et je me suis pris une vraie claque. Je n’aurai jamais pensé à ça, faisant totalement confiance à ce que je lisais et à certaines idées reçues mais il n’en est rien. Depuis le temps, je devrais le savoir que je dois me méfier des auteurs et pourtant je tombe encore et toujours dans le panneau. Pourtant ça paraissait évident qu’il y avait anguille sous roche, tout paraissait trop simple et le fait qu’on sache tôt qui est à l’origine de tout ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

J’aime toujours autant les personnages, je dois l’avouer, il m’avait manqué (ça fait quand même 1 an que je les ai quittés !) et c’est très agréable de retrouver la petite équipe du Département V. Carl Mørck doit concilier sa vie professionnelle et sa vie privée, qui devient quelque peu chaotique entre sa femme, son cousin et une vieille affaire qui refait surface… J’aurai d’ailleurs aimé à ce propos en savoir plus mais je pense que ça sera pour la suite. Assad devient de plus en plus mystérieux et franchement parfois je crains ce qui peut arriver mais je l’adore, il est tout aussi important que Carl dans l’histoire mais je pense qu’on ne sait pas encore à quel point, même si on nous donne des pistes pour s’interroger à son sujet. Quant à Rose, c’est un sacré personnage qui nous en fait voir de toutes les couleurs et déjà avec les révélations faites à son sujet dans le tome 3, je peux vous dire que là, on est un cran au-dessus et je crains aussi pour son devenir.

En bref, voici un 4e tome excellent, à chaque tome c’est un réel plaisir de retrouver les personnages dont on en apprend toujours un peu plus sur eux, sur leur histoire et tout ça me rend très curieuse. Les enquêtes sont géniales, parfois elles paraissent simples mais l’auteur arrive toujours à nous surprendre et à nous mener en bateau de sorte qu’il y ait un revirement pour ébranler notre foi. Et quoi qu’il arrive ce livre ne peut pas nous laisser indifférent et le fait qu’il soit en parti réel, tout n’est pas invention de l’auteur, le rend d’autant plus poignant et déchirant. Même si ça n’avait pas été le cas, ça n’en resterait pas moins horrible mais là, le fait que ça soit vrai, il est évident que c’est pire et que l’Homme est capable de faire des choses parfois… Bref, que du bon, une série à suivre de très près et si vous ne l’avez pas encore commencée, il serait temps de s’y mettre parce qu’elle tient bien la route !

Commentaires

  1. Je ne connais pas, mais je pourrais facilement me laisser tenter par cette saga :-) Merci pour ta découverte Melisande !!!

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