Izana La voleuse de visage de Daruma Matsuura

Quatrième de couverture

Et si vous pouviez prendre l’apparence de n’importe qui ?
Dans le monde d’Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c’est tout ce qui s’étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres... tout ce qu’elle n’a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l’abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l’interdit et de s’aventurer à l’extérieur. Bien mal lui en prend – elle comprend que son visage est si effroyable qu’il ne peut être montré au grand jour.
Car si d’ordinaire, la laideur n’est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d’une grande laideur et une prêtresse d’une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d’une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu’elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire... 

Mon avis

Izana La voleuse de visage est un roman qui m’a intrigué lorsqu’on m’en a parlé en mars 2017 lors du Salon du livre de Paris. J’avais assisté sur le stand de l’éditeur à une présentation des nouveautés à venir et Izana en faisait partie. Le pitch du livre m’a tout de suite intrigué. Ça pouvait faire une superbe histoire, et il y a des points positifs à souligner mais au final je dois dire que j’en ressors assez mitigée parce que si l’univers est super intéressant, tout comme les personnages, je suis moins convaincu par l’intrigue.

Je ne ferai pas de résumé du livre, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit. Je vais donc me concentrer sur mon ressenti sur cette lecture car après tout, c’est ce qui vous intéresse le plus…

L’écriture de l’auteur est plutôt agréable à lire, c’est fluide et on rentre assez vite dans l’histoire. On est du point de vue d’Izana mais en cours de route il faut savoir qu’un autre personnage entre en scène mais je n’en parlerai pas pour éviter tout spoiler et vous laisser la surprise. L’idée de base est originale et intéressante, c’est ce qui m’a accroché, le fait qu’une jeune fille puisse prendre n’importe quel visage, mais de quelle manière cela se passe-t-il ? Il faudra lire le livre pour le découvrir… Mais c’est là où ça commence à être problématique, parce que ça, on ne le sait que tardivement…

Je trouve que l’intrigue est lente et vu que le roman est assez court, à peine plus de 300 pages, et même s’il est important de tout remettre dans le contexte, de voir comment Izana a pu en arriver là, j’avoue qu’étant donné le pitch je m’attendais à ce que le pouvoir lié à l’apparence arrive beaucoup plus tôt. Surtout quand c’est annoncé dans la phrase d’accroche sur la première de couverture : « Et si vous pouviez prendre l’apparence de n’importe qui… ». Ce n’est que dans le dernier tiers que l’on voit certaines choses et ça m’a un peu déçu car je m’attendais à ce que ça arrive bien plus tôt et que l’on voit justement les implications du fait qu’elle puisse prendre le visage de n’importe qui.

Je ne dis pas que c’est inintéressant ce qui est raconté, bien au contraire parce qu’on voit la vie d’Izana, on peut se mettre à sa place et comprendre ce qui a bien pu lui arriver et comment elle en est venue à découvrir ce phénomène étrange, celui de voler les visages. J’étais plutôt emballée par l’histoire et dans l’ensemble je ne regrette pas ma lecture mais j’en attendais beaucoup plus.

Après je reconnais que l’univers est super intéressant, que ce soit le lieu, qui dépayse totalement, ce petit village reculé qui vit presque en autarcie avec ses propres règles et certaines d’entre elles sont terribles mais on ne mesure pas à quel point en amont. Tout ce qui est lié à cette légende, le fait qu’il faille tuer toute petite fille laide née durant l’année du dragon de feu. Tout ça j’ai adoré et la découverte pas à pas tout cela ne m’a pas dérangé. Je préfère que cela prenne un peu de temps mais que l’on sache où l’on met les pieds et que l’on aille de découverte en découverte. Seulement, avec une telle intrigue, je trouve que ça manque d’action et de fond. Il aurait fallu au moins 100 à 200 pages de plus pour avoir quelque chose de beaucoup plus complet à mes yeux et avoir le lot d’action et de problèmes auxquels on peut s’attendre avec un tel pouvoir. Là on reste trop en surface parce que c’est expédié vers la fin. L’idée est donc bonne mais pas assez exploitée pour moi…

Les personnages sont intéressants notamment Izana, cette pauvre petite fille que l’on voulait tuer mais dont le destin a été changé grâce à sa « mère » qui l’a élevé. Même si cela signifiait une vie recluse. Tout cela était fait dans le but de la protéger mais est-ce une vie lorsqu’on ignore de quoi le monde est fait ? On ne peut que compatir face à la douleur et au manque d’Izana, ce n’est pas une vie simple et on peut la comprendre même si cela va avoir un impact sur ses actes qui peuvent être plus répréhensibles. Mais peut-on vraiment lui reprocher de vouloir ce qu’elle n’a pas ?

Il faut savoir qu’il existe un manga : Kasane qui est la « suite », d’un point de vue chronologique, d’Izana La voleuse de visage et je pense qu’en tant que préquelle / novella Izana La voleuse de visage est super intéressant car ça permet de revenir sur l’histoire d’un personnage, de voir comment on a pu en arriver là, etc. Mais en tant que roman one-shot, il ne se suffit pas à lui même. Il manque vraiment d’action pour que ce soit haletant, là il souffre un peu de longueurs, ça s’étire et on n’a pas suffisamment de choses à se mettre sous la dent. Après cela reste mon avis, peut-être que d’autres penseront que ça suffit mais moi, l’adepte des pavés, je suis restée quelque peu sur ma faim.

En bref, Izana La voleuse de visage est un roman super intéressant dans le fond, l’univers notamment est super bien pensé, il y a beaucoup de choses. On joue sur des mythologies, des croyances et de la magie et cela donne quelque chose de vraiment bien. Mais je dois dire qu’au niveau de l’intrigue ça pêche un peu pour moi parce qu’il souffre de longueurs et d’un manque d’action, surtout vis-à-vis du pouvoir : celui de voler des visages. Et ça c’est dommage parce que l’idée était super bonne mais pas suffisamment bien exploitée pour moi. Cela dit, ça me rend très curieuse de lire le manga donc ça n’a pas été une lecture vaine !

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