Pièce détachée de Pieter Aspe (Une enquête du commissaire Van In 9)

Quatrième de couverture

Avec le commissaire Van In, une banale enquête sur une effraction peut tourner très vite en affaire d'Etat !
Tout commence par un cambriolage dans la demeure du « pape du théâtre flamand ». A quelques jours de là, on découvre un petit doigt coupé dans le parking d'une salle de spectacle, puis, après l'incendie d'un centre hippique, un corps auquel manque précisément un petit doigt.
Une nouvelle enquête au cordeau, menée tambour battant au cœur de Bruges par le trio explosif Van In, sa femme Hannelore et le brigadier Versavel.

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Albin Michel pour m’avoir permis de découvrir ce livre, et en même temps cette série. Je ne savais pas qu’il s’agissait du 9e tome des enquêtes du commissaire Van In, et après lecture de ce tome, je dois avouer que je suis curieuse de découvrir les précédents tomes parce que j’ai bien apprécié.

L’histoire peut paraître simple, ça commence par un cambriolage, rien de plus banal en soit et peu important, l’affaire peut se résoudre facilement. Mais un peu plus tard, on découvre un doigt dans un parking du nouveau théâtre, là, ça devient plus sérieux, mais ça ne s’arrête pas là, puisqu’un centre équestre prend feu et l’on retrouve un homme a qui il manque un doigt. Autant d’éléments qui laissent le commissaire Van In perplexe (et nous aussi par la même occasion) et il va mettre tout en œuvre pour résoudre cette affaire, aider de ses collègues, mais également du juge d’instruction Hannelore (qui est également sa femme). Une affaire qui semble simple et qui pourtant va peut être prendre ses sources dans les hautes sphères…

Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, on passait vite d’une situation à une autre (d’un personnage à un autre) et j’avais un peu de mal à m’y retrouver, mais cette gêne est vite passée, et j’ai pu apprécier pleinement cette histoire qui était vraiment intéressante et intrigante. L’écriture de l’auteur est fluide et agréable à lire, on est vite immergée dans son univers et son enquête qui débute ainsi très tôt dans le livre (au moins, pas de perte de temps on est au cœur du sujet, même si on ne comprend pas tout). La seule chose qui m’a fait sourire, menu détails, c’est certains chiffres, là on peut se demander si le texte n’a pas été traduit par un belge francophone, puisque « septante » et « nonante » n’existe pas en France. Sur le coup j’ai été surprise de voir ça, mais ça ne m’a pas dérangé, je sais parfaitement ce que ça veut dire, mais ça m’a fait sourire.

Pièce détachée porte bien son nom puisque l’on a divers évènements qui semblent indépendant les uns des autres, mais à mesure que l’enquête poursuit son cours, on voit comment ils peuvent s’imbriquer les uns les autres, la grande révélation ayant lieu vraiment au dernier moment. Il est des éléments qu’on sait depuis le début (c’est écrit à la 3e personne et on suit donc différents personnages même si on est très centré sur Van In) mais sans pour autant comprendre comment ça va s’imbriquer dans l’histoire et en être au cœur. L’intrigue est bien menée et tout le long du livre, on est aussi perplexe que Van In, on se demande ce qui se passe, quel est le rapport entre tous ces évènements (y en a-t-il seulement un ?), donc on réfléchit et on tente de résoudre nous aussi cette énigme qui semble devenir à chaque instant toujours un peu plus complexe (ce qui fait tout l’intérêt du livre puisque si c’était aussi simple qu’il n’y paraît, ça serait trop facile et ennuyeux, si on découvre dès les premières pages ce qui se passe, autant refermer le livre de suite et passer à autre chose). Mais là, l’auteur joue avec son lecteur et sait maintenir le suspense et nous donner envie de poursuivre.

Ce texte mélange à la fois une enquête policière mais également le quotidien de Van In, en le montrant en famille, chez lui, avec sa femme et ses enfants. Cela apporte un plus au livre et surtout, ça le sert grandement. La relation entre le commissaire et le juge est particulière, dans toute enquête, ils sont souvent très liés avec une certaine complicité, mais là c’est d’autant plus le cas, puisqu’ils sont mari et femme, donc ça apporte quelque chose de nouveau et je trouve que l’auteur a bien su exploiter cette partie là, mettant parfois quelque scène qui prête à sourire.

Les personnages sont attachants, on suit avec un certain plaisir Van In, qui est sympathique, très réfléchi même si parfois on peut se demander à quoi il joue quand on voit son comportement… Mais tout à un but et peut s’expliquer. Hannelore est aussi un personnage intéressant, femme forte (elle est juge d’instruction, il faut bien qu’elle se fasse respecter) et en même temps, elle apprécie le soutien de son mari quand c’est nécessaire (même si certains doivent ignorer qu’ils sont mariés, comme elle ne porte pas son nom). Quant au brigadier Versavel, mentionné dans la quatrième de couverture, il est assez absent de cette enquête, du moins pendant une bonne partie, mais ça ne m’a pas empêché de l’apprécier et j’ai bien envie de voir dans les tomes précédents comment il est pour en savoir un peu plus sur lui puisque vu ce qui se passe ici, on peut se poser des questions.

En bref, ça a été une bonne découverte, je ne regrette pas d’avoir lu ce livre parce que l’intrigue était vraiment intéressante, avec des personnages assez bien développé ; on saisit rapidement qui ils sont (du moins concernant les enquêteurs de manière générale, les autres, on met du temps avant de comprendre et heureusement que Van In est là pour nous mettre sur la piste). L’idée à la fin du livre était vraiment bonne, donnant davantage d’impact à toute la révélation. J’ai bien apprécié ce livre et maintenant il me reste à découvrir les 8 tomes précédents (autrement dit, j’ai de quoi faire pendant un petit moment).

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