Rouge Tagada de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini (Rouge Tagada 1)

Quatrième de couverture

Elle était dans ma classe. Quatrième D. D comme déconné, délire, débile, dévergondé, début, douleur, douceur aussi. Il y avait tout ça, chez nous. Des pimbêches qui riaient trop fort, des timides, des bébés sages, des filles toutes fières de se comporter en femmes et des garçons qui ne savaient plus comment fonctionnaient leurs mains ni leurs pieds. Il y avait 3 aussi les Jade et les Benjamin, les bons copains toujours là en cas de coup de blues à la récré, toujours prêts à refaire le monde et jouer aux cancres au lieu d'aller en perm. Mais il n'y avait qu'une Layla.

Mon avis

Après avoir lu les tomes 2 et 3, il fallait bien que je lise le premier tome de cette saga et savoir l’origine de cette fameuse classe de Quatrième D. Mieux vaut tard que jamais comme on dit !

Je dois dire que j’ai beaucoup aimé Rouge Tagada, et je comprends maintenant aussi pourquoi la BD s’appelle ainsi ! Elle est vraiment intéressante et bien faite, donc je ne peux que vous conseiller de les lire car elles permettent à chaque fois d’aborder à travers cette classe des sujets d’actualité qui sont forts. C’est important d’en parler et cela peut faire office de documentaire sans que ce ne soit lourd.

Elle reste dans le même type d’ambiance que les autres (ou plutôt les autres dans la même ambiance que celle-ci puisqu’elles en découlent !) et traite d’un sujet bien précis et « sensible ». Ici il est question de l’homosexualité. Sujet quelque peu sensible, quand on voit que ce n’est pas encore entièrement accepté aujourd’hui. Euphémisme quand tu nous tiens.

J’ai trouvé la manière d’aborder le sujet très intéressante. On voit qu’Alex, la narratrice, ressent des sentiments pour Layla et ne s’en cache pas, ne se voile pas la face non plus. Elle nous explique simplement, comme allant de source, son attirance pour Layla. Alex ne se pose pas de question, c’est ainsi, et ce point de vue là était bien joué, plutôt que d’avoir un énième texte où l’on verrait un des personnages se poser des questions, avoir des doutes, etc. Là, ce n’est pas le cas, elle a remarqué depuis longtemps Layla et lorsque cette dernière lui adresse la parole, une amitié va naître entre elles pour devenir meilleures amies. Mais un jour, elles vont s’éloigner l’une de l’autre. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais il y a des retournements de situations qui font que cette amitié sera quelque peu mise à mal.

Et c’est ça qui fait tout l’intérêt de cette histoire, qui nous déchire un peu le cœur de voir Alex dans cette situation. J’avoue ne pas comprendre Layla, ça ne me viendrait jamais à l’idée de faire une telle chose et nous sachant en plus les sentiments d’Alex, c’est d’autant plus incompréhensible car on se doute bien que ça posera un problème.

En bref, un premier tome vraiment très bon, qui aborde intelligemment l’homosexualité, sans pour autant tomber dans de mauvais clichés ou aller dans les questions, remises en question. Non bien au contraire, là Alex s’affirme, ne se cache pas, pas envers nous en tout cas, après à voir si les autres sont capables de l’accepter telle qu’elle est. C’est raconté avec justesse, les sentiments d’une jeune fille pour une autre, une amitié parfois mis à mal. Une BD à découvrir, comme les deux autres d’ailleurs !

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