Quatrième de couverture
Comment réagiriez-vous si, au lieu de mourir, vous vous trouviez projeté dans le corps d’une jeune aristocrate du XVe siècle promise à Vlad Drakul ?
C’est ce qui arrive, de nos jours, à Eva, étudiante en littérature, qui est poussée dans une faille volcanique par le linguiste qu’elle voulait retrouver. Celui-ci, possédé par l’esprit d’un légat du pape de Drakul, n’a que ce moyen pour sauver les deux époques de l’Apocalypse.
Commence alors pour Eva une étrange quête qui doit la mener à comprendre pourquoi, au XXIe siècle, une étrange maladie ravage le monde et au XVe, de monstrueuses créatures surgissent au coeur de la plaine du Danube.
Mon avis
Je tiens tout d'abord à remercier les éditions
Asgard de m'avoir permis de lire ce livre, même si je suis un peu mitigée sur
ce premier tome. Cependant je lirai quand même la suite pour voir ce qu’il en
est parce qu’il y a de bonnes idées dans l’ensemble, même si… et vu la fin,
j’ai envie d’en savoir plus.
J'avoue, je ne m'attendais pas du tout à ce type
d'histoire, j'avais autre chose en tête étant donné la quatrième de couverture
et le souvenir que j’en avais. Après, ne l’ayant pas relue avant la lecture du
livre, j’ai dû oublier certains aspects, m’étant fait des films toute seule,
peut-être est-ce de ma faute… Mais je vais tâcher d’expliquer ce qui ne m’a pas
plu et ce qui pourrait déranger plus d’une personne, je pense.
On voit d’emblée que l'univers est complexe,
peut-être même un peu trop pour son bien… Les auteurs ont voulu intégrer trop
de genres littéraires en même temps et je crois qu’elles se sont un peu perdues
en cours de route. Cela rend difficile la lecture parce qu’au final, on ne sait
plus vraiment dans quoi on met les pieds. Il est certain que je m’attendais
tout sauf à ça.
Dans un premier temps on découvre Eva, une
étudiante qui prépare sa thèse, on pense donc à un univers contemporain au
nôtre, rien ne nous dit le contraire, même si on sait qu’il y aura au moins une
part « fantastique » pour chambouler sa vie. La 4e de couverture
annonce plutôt bien la couleur, on sait ce qui va advenir d’Eva. Par la suite,
on nous présente Drakul, donc Vlad Tepes, qui a différents noms dans ce livre du
coup il faut bien suivre, mais ça va encore. Ce personnage nous emmène dans un
univers à la fois Historique et de Fantasy. Jusque là, aucun souci, sauf
qu’ensuite, on découvre via d’autres personnages qu’une épidémie dévaste peu à
peu le monde (au XXIe siècle), nous faisant penser à un livre de
Science-Fiction avec une annonce de fin du monde, le livre parlant
d’Apocalypse.
Et là, ça m’a posé problème, parce que lorsqu’on
parle d’Eva et ensuite des autres personnages qui nous montrent cette maladie,
j’ai eu l’impression d’avoir un gouffre entre deux, comme si plusieurs années
s’étaient écoulées, une ellipse dont on n’aurait eu ensuite aucune explication.
Ça m’a vraiment semblé bizarre et j’ai eu la sensation d’avoir loupé un épisode
ne comprenant pas comment on avait pu passer d’un moment à l’autre. Ça ne me
semblait ni logique et ni cohérent.
Il y a de bonnes idées mais elles ne sont pas
toujours exploitées et le manque d'explications et de clarté, empêchent parfois
de bien comprendre ce qui se passe, quels sont les vrais buts. J’avoue avoir
mis du temps avant de comprendre parce que ça parle beaucoup politique, clan
ennemis entre le Sultan et Vlad, c’est intéressant mais ça n’est pas le sujet
principal. Eva est mise de côté pendant une longue période alors qu’elle est à
mon sens le personnage principal. L’intrigue met du temps à avancer et quand on
entre dans le vif du sujet, il y a des ralentissements qui freinent le tout. Les
révélations tardent à venir, on ne comprend vraiment qu'à la toute fin de
l'histoire, ce qu’il en est alors que pendant le reste de l’histoire, on nous
présente plein de personnages et de situations. J’ai eu un sentiment de
« décousu » au cours de ma lecture.
De plus, il y a parfois des longueurs qui
alourdissent le texte et font aussi perdre le fil conducteur du livre. Je me
souviens notamment du récit de De Modrussa dans le chapitre 2 qui m’a paru très
long, surtout pour un monologue en l’occurrence, il aurait été plus judicieux
de l’insérer dans la narration à la troisième personne plutôt que dans un
discours (surtout que si l’on ne prête pas suffisamment attention, on pourrait
croire qu’il s’agit de la narration et non d’un monologue). C’est dommage parce
que l’idée de base reste intéressante, le fait qu’Eva aille dans le passé, que
ça parle de l’Apocalypse, qu’on y voit des figures historiques, etc., mais ça
ne m’a pas passionné du fait qu’il manque de développement pour moi.
Le cliffhanger à la fin du roman donne envie d'en
savoir plus, c’est assez abrupt et puisque l’on sait ce qu’Eva doit faire… on
veut forcément en découvrir plus. C’est pour cela que je lirai la suite mais
j'espère vraiment qu’on en aura plus.
Pour la partie romance, oui il y en a une, je n’y
ai pas vraiment cru parce que c’est survolé et j’ai presque l’impression que ça
arrive comme un cheveu sur la soupe parce que les auteurs se sont sentis obligées
d’en mettre une… Vu la présentation du livre, on se doute que c’est inévitable,
mais il aurait fallu amener ça avec finesse et subtilité, en douceur parce que
là, on passe presque d’un extrême à l’autre : « je le déteste, je ne
veux pas qu’il me touche », à
« ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, il me manque et quand je le
revois, je lui fais les yeux doux ». Ça paraît trop soudain et pas
logique, je n’y ai pas cru une seule seconde… C’est dommage parce que ça aurait
pu donner quelque chose de bien et rajouter du tragique pour la suite… que là,
bon…
L’écriture est plutôt sympathique, je n’ai pas
peiné à lire ce livre, il se lisait plutôt bien, donc c’est une bonne chose.
Seulement, je pense sincèrement qu’il faut éviter les onomatopées, notamment le
cri de l’aigle, etc. ça ne sert à rien et quand on a trop de fois une même
lettre, ça n’a plus de sens. De même qu’écrire en majuscules pour montrer
qu’une personne crie ou parle très fort du moins, ça n’est pas spécialement
nécessaire. Je le souligne parce qu’à chaque fois qu’on avait ça, ça avait
tendance à m’énerver. Il suffit de rajouter un verbe spécifique pour préciser
la manière dont s’est dit (crier, beugler, hurler, bref, la langue française
n’en manque pas) et un point d’exclamation à la fin suffit parfaitement pour
comprendre. Là ce sont mes yeux qui ont « entendu » le cri, ce
n’était pas très agréable et ça se produisait suffisamment pour que je me sente
obligée de le noter ici.
Petits aspects technique : j’ai constaté des petits
soucis de mise en page, petits détails, mais qui pour le coup m’ont gêné et un
peu énerver aussi. Un exemple de mon cru pour expliquer : « — Va sortir le chien ! Ordonna-t-il. »
On ne met pas de majuscule à « ordonna » parce que ça ne fait pas
partie du discours mais de la narration. C’est un détail sûrement pour
beaucoup, mais moi, je le vois et j’ai fait une fixation dessus.
De même que lorsque les discours sont longs et
qu’on les fragmente en paragraphe, il faut mettre un guillemet fermant ( »)
en début de paragraphe après l’alinéa pour montrer qu’il s’agit du discours et
non pas la narration qui reprend. C’est un détail une fois encore, mais ça
permet de comprendre et de ne pas se perdre parce qu’en lisant d’une traite bah
on ne sait pas forcément faire la différence entre les deux…
En bref, ce premier tome me laisse un sentiment
mitigé puisqu’il y a des choses intéressantes mais pas suffisamment développées.
Pourtant, on voit que l’univers et l’intrigue peuvent être riches et bonnes.
Les personnages ne sont peut-être pas suffisamment exploités non plus pour qu’on
se sente vraiment proche d’eux (surtout vis-à-vis de la romance). Mais je ne me
suis pas non plus ennuyée, j’ai suivi cette histoire et vu la fin j’ai envie
d’en savoir plus, donc à voir ce que donnera le prochain tome.
J'aime beaucoup la couverture en tout cas! Bonne semaine :)
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