Imaginez : Raiponce perd sa pantoufle de vair ; La petite sirène devient pirate ; Alice fait la conversation aux sept nains ; Le Chat botté part à la conquête de l'Amérique ; Blanche Neige combat de sang froid la statue du cheval blanc d'Henri IV sans succomber à la pomme empoisonnée ; Cendrillon ne parvient pas à résoudre l'énigme du Chapelier fou ; Un Prince se voit privé de son titre face à un rival de taille.
Mon avis
Je tiens tout d’abord à remercier les éditions du Panthéon de m’avoir
permis de lire ce livre même si j’en ressors mitigé, il y a de bonnes idées
mais j’ai beaucoup de chose à y redire donc… Il y a du bon et du moins bon. Mais
en tout cas, il est clair qu’on est très loin de l’histoire qui semblait être annoncée
sur la 4e de couverture. Cette dernière ne représente qu’une partie
de l’histoire et encore… ça ne raconte pas vraiment le cœur de celle-ci, ce qu’on
va réellement lire. C’est pourquoi voilà un petit résumé de mon cru qui je l’espère
vous éclairera davantage.
Ce roman commence avec un prologue où l’on découvre un jeune garçon,
Julien, prince de Syldavie (là je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Tintin), qui a frôlé la mort mais il a
été sauvé de la noyade par une mystérieuse créature, une sirène, bien que
personne n’ait cru à son histoire. Douze ans plus tard alors qu’il est un jeune
homme, il croit encore en cette version des faits et décide d’en savoir plus et
découvrir qui a bien pu le sauver lorsqu’il était enfant. En parallèle, on
découvre Isabelle, une jeune princesse vivant avec son exécrable belle-mère, la
reine de Calisto qui a pris le pouvoir depuis que le père d’Isabelle a
mystérieusement disparu alors qu’elle était une jeune enfant. Servant de bonne
à tout faire, Isabelle n’a d’autres amis que Scott, un chat et Suzie un petit
loir. Le jour de ses 17 ans, Scott lui fait un cadeau, un livre qui pourrait
bien révéler des secrets sur le passé de la jeune fille. Ainsi Isabelle et
Julien se lancent sur les traces de leur passé. Et si cette quête les menait
sur le même chemin pour accomplir leur destin ?
L’univers est assez complexe puisque l’auteur utilise différentes sources
pour l’enrichir. Evidemment, comme le souligne la 4e de couverture,
on a dans un premier temps les contes, je ne pourrais pas tous vous les citer comme
ils sont nombreux mais ce sont les plus connus, que ça soit ceux de Perrault ou
d’Andersen, on a de quoi faire. Mais l’intérêt du livre c’est qu’ils sont
totalement mélangés et qu’on retrouve ainsi des situations plutôt inattendues. C’est
un aspect du livre qui m’avait intrigué et poussé à le lire, voir comment l’auteur
allait faire pour réécrire les contes en les mélangeant tout en ayant du sens. Ça
n’est pas évident et le pari n’est pas totalement gagné mais j’y reviendrai un
peu après.
Mais en plus des contes, l’auteur se sert également de la mythologie
grecque pour apporter un plus à son histoire en mettant en scène à la fois
Poséidon et Athéna mais il est aussi mentionné Cerbère et étant donné le
pouvoir de l’un des personnages on pourrait même parler de Méduse. Le mélange
entre conte et mythologie est intéressant et l’auteur s’en sert plutôt bien
pour raconter son histoire, toutefois je pense qu’il ne faut pas trop en faire
sous peine de perdre son lecteur. Ce qui parfois m’a posé problème.
Un peu au-dessus, j’ai fait un résumé de l’histoire, sans toutefois trop
rentrer dans les détails pour ne pas spoiler. Mais il faut savoir que la 4e
de couverture est trompeuse et donc là je vais dévoiler un petit aspect « technique »
de l’histoire. Pour moi ça n’est pas du spoiler, je remets juste en contexte
car vous risquez d’être grandement déçus voire « désorientés » en
lisant ce livre puisque ça n’a strictement rien avoir. On pourrait croire qu’on
retrouve effectivement autant de personnages et qu’on mélange les contes, je
pensais lire ça, un peu à la manière des Chroniques Lunaires de Marissa Meyer, que ce que j’ai réellement lu ici. Donc ça m’a
déconcerté.
Raiponce, que j’aurai plutôt qualifié de Blanche-Neige, mélangé à
Cendrillon, ou encore la petite Sirène n’est qu’une seule et même personne, ça
n’est pas différentes héroïnes qui prennent les traits de ces héroïnes de
contes. C’est juste qu’il arrive plein de choses à Isabelle et donc elle revêt
les différents « masques » des personnages des différents contes. Ce n’est
donc pas la même chose et ça peut déconcerter surtout quand on a en tête ce « résumé »
de l’histoire.
On a donc la trame générale du livre, mais je vous avoue que lorsqu’on le
lit parfois on peut se demander où l’auteur veut en venir et ce qu’elle
raconte. A cause de la profusion des contes et de la mythologie – mais surtout
du premier – on finit par se perdre et ne plus trop savoir où l’on va. J’ai trouvé
que l’intrigue partait un peu dans tous les sens et ça pouvait devenir
difficile de suivre surtout quand les nombreuses références aux différents
contes viennent télescoper nos connaissances sur les contes originaux. C’était
assez perturbant. Vous me direz, c’est fait exprès puisque c’est le principe du
livre de tout mélanger et voir ce que ça peut donner, mais il faut tout de même
que ça ait une cohérence, du sens et qu’on n’oublie pas la trame générale. Sauf
que parfois c’était mon cas, je ne voyais que l’aspect réécriture et forcément
pensais aux contes originaux donc pour rester bien ancré dans l’histoire c’était
un peu compliqué.
Et comme je l’ai dit, il ne faut pas trop en faire et à vouloir mélanger
trop de contes et donc de références, on finit par aller trop loin et tomber
dans l’absurde et l’intrigue perdait parfois de l’intérêt. Etant donné la
teneur de certains discours, c’est vrai que je l’ai vu comme ça et là, je me
suis dit qu’il y avait un problème parce que ça n’était pas forcément dans le
bon sens du terme. On est sorti du cadre du conte pour aller sur autre chose et
j’ai trouvé ça un peu dommage d’autant qu’il y a de très bonnes idées dedans
mais elles ne sont pas toujours bien exploitées et use de facilité aussi dans l’intrigue,
tout apparaît un peu simplement. Mais ça peut être dû à l’aspect conte, donc on
ne va pas trop le reprocher.
Cette sensation de « perte » se retrouve aussi dans le fait qu’il
y ait plusieurs points de vue écrit à la première personne et je pense que le
véritable problème vient de là. Le roman commence écrit à la troisième personne
pour ensuite basculer sur des narrations à la première personne. Pourquoi pas,
d’autant que le nom des personnages étaient signalés pour savoir quand on
passait de l’un à l’autre, mais j’ai trouvé ça trop fouillis. Il aurait mieux
fallu, je pense, avoir une narration à la troisième personne comme au début et
avoir un ton qui reste dans celui du conte (comme c’était le cas dans le
prologue) et suivre tous les personnages comme un récit plus traditionnel ou
tout simplement un conte.
La première personne ici n’ajoute rien de plus, on ne se concentre pas
suffisamment sur la psychologie et les sentiments des personnages (on en a mais
ce n’est pas non plus ce qui prime) pour justifier cet emploi. Et je pense que
ça ajoute de la lourdeur au texte, ça aurait été beaucoup plus fluide à lire si
c’était à la troisième qu’à la première. Pourtant c’est une narration que j’apprécie
mais elle n’est pas toujours adéquate et ici ça ne passait clairement pas.
Un aspect que j’ai moyennement apprécié c’est le fait que l’auteur use
beaucoup de termes anglais, ça n’avait pas vraiment sa place et cela est
visible dès le titre du livre. Ça ne peut être qu’un détail mais j’avoue ne pas
avoir compris l’intérêt d’insérer des termes anglophone (en dehors de l’appellation
du bateau, ça pourquoi pas).
En bref, je ressors assez mitigée de cette lecture, il y a de bonnes
choses, par certains aspects j’ai passé un bon moment avec ce livre, je n’ai
pas détesté. Mais je ne m’imaginais pas ça du tout et j’avoue que parfois je
perdais un peu le fil et je ne voyais pas trop où nous emmenait l’auteur. L’intrigue
était un peu disparate et allait aussi un peu trop vite, les solutions étaient
vite trouvées mais pourquoi pas, ça fait partie des contes. Une bonne idée qui
aurait pu être très sympathique mais qui au final a trop de défaut pour que ça
soit totalement apprécié.
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