Pleine lune de Rob Thurman (Cal Leandros 2)

Quatrième de couverture

Après avoir sauvé le monde de la démoniaque branche paternelle de la famille, Cal Léandros et son vaillant demi-frère Niko se sont installés dans un nouvel appartement, avec un nouveau boulot : gardes du corps et détectives. Et à New York, où des êtres contre nature arpentent les rues, le travail ne manque pas.
Leur dernière affaire les amène à enquêter clandestinement pour la Parentèle, la mafia des loups-garous. Un parrain à la petite semaine croit qu’un de ses rivaux projette de le faire tomber et il veut des preuves.
Ils commencent leur enquête dans l’arrière salle du Moonshine, un club de jeu réservé aux non-humains. Cal pense qu’ils auront tôt fait de plier l’affaire. Mais il se fourre le doigt dans l’œil. Avec son frère, ils se sont même piéger, et ceux qui tirent les ficelles pourraient bien avoir la dent longue…

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Eclipse de m’avoir permis de lire ce livre, qui est beaucoup plus intéressant que le premier, plus complexe et sombre.

La quatrième de couverture résume assez bien la situation. L’histoire se déroule un an après le 1er volume, où les deux frères s’étaient débarrassés des Auphes, la partie démoniaque de Cal. Pensant être un peu plus tranquille et avoir vécu le pire, ils s’installent dans un nouvel appartement pour créer une nouvelle vie. Ils sont devenus garde du corps et détective. Après leur mission, où ils devaient chercher des créatures qui ressemblaient énormément à des clowns, une nouvelle affaire se présente par l’intermédiaire de Promise : un parrain (Caleb) de la Parentèle, mafia des loups-garous, pense qu’un de ses rivaux veut le faire tomber et il cherche des preuves. Il demande donc aux deux frères d’enquêter et pour cela il les fait amener dans son club, le Moonshine. Quoi de plus banal ? Sauf qu’évidemment tout ne se passe pas comme prévu et que cette enquête est loin d’être vite réglée comme pourrait le penser Cal (parfois un peu trop optimiste). Et les deux frères sont loin d’imaginer jusqu’où tout cela va pouvoir les amener et à quel point leur vie peut être de nouveau mise en jeu. Cette histoire ne fait aller que de Charybde en Scylla, pour notre plus grand plaisir.

J’avais bien apprécié le premier tome, avec cet univers assez sombre, ces êtres démoniaques qui grouillaient de partout (même s’il existe d’autres types de créatures, les démons : Auphes étaient ce qui préoccupaient davantage les deux frères). Ce n’est pas tout le temps qu’on trouve des démons dans ce genre de littérature donc ça fait plaisir de parfois changer d’air et de voir d’autres créatures, surtout qu’à ce niveau-là, il y a de quoi faire. Cette fois-ci, on est davantage plongé chez les loups-garous, au cœur de leur mafia, ce qui rend déjà l’histoire bien plus intéressante et dangereuse (enfin tout est relatif). J’ai trouvé que l’intrigue ici était plus complexe et haletante que le premier. On ne perd pas un seul instant, tout s’enchaine rapidement et on n’a pas le temps de reprendre notre souffle et quand on peut c’est parce que Cal est hors service et qu’il se repose pour diverses raisons, autrement dit, c’est assez rare et ça n’est jamais vraiment agréable pour lui en fin de compte. L’univers des loups-garous est vraiment sans pitié et là, on est loin des loups-garous habituels quand on les trouve en tant que personnages principaux dans l’urban fantasy, bien loin du compte. L’auteur a vraiment montré le côté le plus noir chez eux, et j’ai bien adhéré, ça change et ça sert aussi énormément à l’histoire.

Ce tome est une vraie course contre la montre et l’auteur sait tenir en haleine le lecteur et lui donner envie de poursuivre sa lecture pour en savoir plus. On suit les deux frères, accompagnés cette fois ci de Goodfellow, le puck et Promise, la vampire, dans cette enquête qui va prendre une telle ampleur, que j’étais loin de me l’imaginer quand j’ai commencé à lire. On a ici un vrai groupe qui va tout faire pour résoudre cette affaire qui en cache une autre bien pire encore, et le groupe est loin de s’imaginer à quel point ils ont mis les pieds dans un vrai guet-apens qui vont les conduire bien loin de chez eux, pour résoudre cette affaire.

Cal est d’un cynisme parfois, mais j’adore. En même temps, il faut comprendre sa vision de la vie et tout ce qu’il a vécu pour qu’il agisse ainsi. Par ailleurs, sa moitié démoniaque le rattrape toujours quoi qu’il arrive, donc difficile d’oublier ce qu’il est, c’est au cœur de sa vie, de ses problèmes et rien ne changera ça. Après tout, il s’appelle Caliban, sa mère a bien choisi son prénom pour qu’il s’en souvienne. Cal est vraiment marqué par les évènements et ce qui lui est arrivé dans le premier tome, s’en ressent encore encore aujourd’hui mais il essaie tant bien que mal de s’en sortir et d’aller de l’avant et pour ça, il a son frère, mais aussi d’autres personnes qui vont bien pouvoir l’aider et on aura ici, un Cal dans toute sa splendeur (j’ai vraiment hâte de lire le prochain pour voir ce que ça va donner).

Sa relation avec son frère est tout pour lui, on voit que c’est sa bouée de sauvetage quoi qu’il arrive, même si Cal joue parfois avec le feu et ne pense pas toujours aux conséquences (contrairement à son frère qui est beaucoup plus réfléchi), on voit qu’il veut bien faire et qu’au vu de la situation, il veut agir vite parce qu’il craint ce qui pourrait se passer (et là, je vous laisse découvrir en quoi ça consiste exactement…). Mais dans ce tome, on voit un autre aspect de sa personnalité, même s’il ne change pas totalement, on voit quand même qu’il gagne en maturité. A mesure de l’histoire à cause de ce qui se passe et là, je trouve que c’est vraiment intéressant et une bonne chose pour lui. Maintenant reste à savoir ce qu’il va advenir (pitié, je déteste les fins comme ça, rien que de plus frustrant pour le lecteur d’être coupé dans une telle scène).

Niko est le pilier de cette histoire, sans lui, Cal est perdu et ne peut plus tellement agir, c’est le grand frère, le protecteur, s’il disparait, c’en est fini pour Cal. Il est très attachant, bien qu’il envoie souvent des piques à son frère, c’est pour mieux le faire réagir et pour son bien qu’autre chose. C’est aussi en cela que la relation entre les deux est exceptionnelle, les deux ont besoin de l’autre en vérité, ils tirent leur force l’un de l’autre et on voit que Niko aime son frère et qu’il fait tout pout l’aider et le protéger (peut être un peu trop parfois), mais ça reste quelqu’un d’extra et dans ce tome, on voit qu’il change un peu aussi et qu’il prend peut être un peu plus de liberté pour aussi vivre sa propre vie (du moins c’est ce qu’on lui souhaite).

Quant à Goodfellow qui est plus que présent dans cette histoire, c’est la touche d’humour, celui qui détend un peu l’atmosphère avec ses histoires et sa manière d’être. Ça permet d’apporter un peu de gaité dans toute cette gravité et cynisme qu’amènent les deux frères (même si on comprend pourquoi). On peut dire franchement que parfois il est casse-pied, et qu’on aimerait le faire taire comme Cal, mais ça n’en reste pas moins un personnage attachant et je pense que s’il n’existait pas, ça manquerait à l’histoire, il ajoute un vrai plus et il est également utile aux frères lors de leur mission.

En bref, ce 2e tome, encore plus sombre que le premier est un vrai régal à lire. On a tous les éléments du premier qui m’avait déjà bien plu, une intrigue vraiment intéressante et je n’aurai jamais pensé que ça soit cette personne qui soit derrière tout ça, et surtout dans ce but là. Quand on commence le livre, on n’en a vraiment aucune idée et tout arrive vraiment sur la fin, là où c’est déjà trop tard évidemment. Une bonne série que je peux également conseiller.

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