Quatrième de couverture
On me prend pour ce que je ne suis pas.
Et je suis qui on n’imagine pas.
Qu’on soit fille ou garçon, on peut avoir un
chagrin.
Grave, pas grave, mais un chagrin.
Qu’on soit fille ou garçon, on voudrait pouvoir l’oublier.
Surtout quand c’est l’été et qu’on le passe à la maison. Les copains sont
partis, les parents sont là sans être là. Alors, on vole le courrier des voisins
pour se changer les idées. Et on rencontre une fille qui n’est pas son genre. Mais
au fait, de quel genre est Raph’ ?
Mon avis
J’étais assez curieuse de découvrir Je suis qui je suis car le sujet semblait
prometteur sur la question du genre. Raph’ est un garçon ou une fille ?
Pourquoi ce chagrin qui persiste ? Est-il lié à son identité ? Je suis qui je suis a été dans l’ensemble
une bonne lecture, je ne la regrette pas, néanmoins il est vrai que je m’attendais
à quelque chose de très différent. Du coup, je ne sais pas trop quoi penser de
ce livre car il n’est pas mauvais mais je ne l’ai pas trouvé si génial que ça.
Je suis un peu perplexe, je l’avoue.
Pour éviter tout spoiler quant au genre de Raph’
je vais délibérément utiliser son prénom ainsi que « (e) » pour tout
adjectif que je devrais accorder. Ainsi le doute sera toujours de mise…
C’est la fin de l’année, le début des vacances,
Raph se retrouve seul(e) à la maison avec un chagrin qui persiste, une certaine
mélancolie qui va l’amener à voler le courrier de ses voisins pour passer le
temps. Raph’ va également faire la connaissance d’une fille, la cousine d’un de
ses amis avec laquelle Raph’ va passer du temps. Mais son chagrin persiste
alors Raph’ va tâcher d’en découvrir l’origine…
Pendant une partie du livre, on se demande bien de
quel genre est Raph, au niveau stylistique, pas une seule erreur et pourtant j’ai
bien regardé s’il n’y avait pas une indication à un moment donné… Il n’y a
aucune indication quant à une piste éventuelle. L’auteur laisse planer le doute
un bon moment jusqu’à un élément décisif qui révélera la vérité à son sujet. Par
la suite, il sera clairement établit de la nature de son genre. Une révélation qui
arrive un peu avant la moitié du livre. C’est donc une contrainte intéressante
que s’est posé l’auteur pour maintenir autant que possible le suspense à ce
sujet. J’avoue m’être fait avoir.
La plume de l’auteure est des plus agréables, c’est
vraiment très bien écrit donc rien que pour ça, il faut se pencher sur ce livre
ou ses écrits. Je me suis attachée à Raph’ qui est un personnage assez
difficile à saisir car entre ses pensées et ses actions, on n’a pas affaire à
une même personnalité. A chaque instant, je me demandais ce qui s’était passé pour
ressentir un tel chagrin et mal être quelque part.
L’adolescence est une période charnière importante
qui permet de passer de l’enfance à l’âge « adulte », ce moment où l’on
se cherche, où l’on se pose des questions sur son identité. Raph’ passe en
partie par tout cela et vu le sujet sous-jacent, la question du genre j’imaginais
un certain scénario que je n’ai pas vraiment retrouvé ici. Je trouve que cette
question est finalement laissée un peu de côté. C’est traité mais j’avoue que
la réponse à ce « chagrin » n’est pas forcément des plus
satisfaisantes, en tout cas pour moi.
Arrivée à la fin du livre, j’avoue être un petit peu
perplexe parce que j’ai la sensation qu’il me manque quelque chose. Ma première
réaction a été : « tout ça pour ça ? » C’est bien dommage
alors même que le sujet était intéressant. Je m’attendais à ce qu’on aborde la
question du genre de manière plus précise, incisive sur l’identité (pas spécialement
sexuelle d’ailleurs). Or ici on reste en surface et l’explication ne me semble
pas « convaincante ». Peut-être le livre est-il trop court pour
aborder tout cela.
Malgré cela, ce n’est pas un mauvais livre car il
y a des réflexions, des questions intéressantes qui sont soulevées ici en lien
avec l’identité, la famille. Le cadre familial joue beaucoup sur ce chagrin, mais
ce n’est peut-être pas assez développé pour que l’explication finale soit « logique ».
Je ne saurai dire, ça serait intéressant de débattre sur ce livre, donc si vous
l’avez lu n’hésitez pas à venir m’en parler ! Peut-être suis-je passée à
côté de quelque chose…
En bref, Je
suis qui je suis est une lecture qui me laisse un peu perplexe car ce n’est
pas mauvais, j’ai passé dans l’ensemble un bon moment de lecture et le sujet
est intéressant. Mais j’avoue que l’explication finale pour tout ça ne m’a pas
vraiment plu et convaincu. Je trouve que ça retombe comme un soufflé alors que
la base était bonne. A vous de vous faire votre propre opinion, néanmoins cela
m’aura fait connaître cette auteure et je vais me pencher sur ses autres écrits
(voir les sujets dans un premier temps) car l’écriture m’a bien plu.
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