La Dévoreuse se tient
au centre du tourbillon. Ce ne sont plus des pleurs, ce sont des cris, des
morceaux d’âmes que l’on arrache et qui produisent ce son. Dressée au milieu
des ombres, la silhouette est un spasme de lumière qui se contorsionne dans le
courant, comme si on le torturait. Je lutte comme un forcené pour l’atteindre
et soudain je crève la bulle. Au centre du cyclone, le courant se meurt et
disparaît pour rugir à l’extérieur de nous.
Matéo Soler sait que les fantômes existent. Il le sait parce
que sa mère en a aidé des dizaines à trouver le repos, jusqu’à ce qu’elle-même
meure, des années auparavant. Ce que Matéo ne pouvait pas deviner, c’est qu’il
hésiterait de son pouvoir. Le voilà désormais contraint de lutter contre un
trushal odji, une âme affamée. Pour s’en libérer, Matéo n’a d’autre choix que
de la rejoindre afin de l’apaiser – et le temps lui est compté. Escorté par le
fantôme d’une mystérieuse enfant, Matéo retourne dans le passé, au cœur de la
Commune, dans un Paris en proie aux flammes…
Mon avis
Le Coq et l’enfant est
le premier tome du Passageur d’Andoryss.
Avec une telle couverture et un tel pitch, j’avoue que je me suis laissée
séduire car ça avait l’air prometteur et un peu flippant aussi. En tout cas, la
couverture est un peu flippante mais je trouve que le rendu est superbe. J’étais
loin d’imaginer une telle histoire que j’ai vraiment adorée. Je vous le
recommande vivement tant c’est original et prenant.
Je connais Andoryss pour avoir lu la série de BD Le Soufflevent (que je vous conseille au
demeurant si vous ne connaissez pas) et là, je la découvre dans un autre genre,
le roman et cela lui réussit bien ! Il va d’ailleurs falloir que je lise
la trilogie Les Enfants d’Evernight
qui m’attend dans ma PAL.
Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de
couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant
que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’auteur
est fluide et très agréable à lire. En un rien de temps, j’ai été transporté
dans son univers et je n’avais aucune envie d’en sortir. J’ai lu ce roman dans
la journée tant j’avais envie de savoir ce qui allait arriver à Matéo et à
cette âme en peine, mais également à ce fantôme qui semble suivre Matéo partout.
Allait-il réussir sa première mission en tant que Passageur, lui qui n’était
pas destiné à le devenir ?
L’intrigue est bonne et bien menée. L’action arrive dès les
premières pages, on n’a pas le temps de s’ennuyer, c’est bien rythmé donc de
quoi passer un très bon moment de lecture. C’est prenant et haletant et l’histoire
est vraiment intéressante. Si on suit le quotidien de Matéo, avec sa famille, l’école,
très rapidement on bascule sur le côté fantastique de l’histoire et avec tous
les problèmes qui s’ensuivent. Finalement, on se préoccupe plus de cette
nouvelle mission en tant que Passageur que son quotidien, même si c’est évoqué
à plusieurs reprises. Ça fait du bien de plonger directement dans l’action et
le surnaturel sans avoir le quotidien scolaire, comme c’est souvent le cas
lorsque ça se passe à notre époque.
J’ai beaucoup aimé le principe des Passageurs, tel Charon
dans la mythologie grecque, il doit aider les défunts à passer de l’autre côté,
un peu comme Charley. Mais son pouvoir ne s’arrête pas là car pour soulager l’âme,
il doit la rejoindre, là où elle se trouve et celle-ci se trouve sous la
période de la Commune à Paris. Un voyage dans le temps qui apprendra beaucoup
de choses à Matéo. J’ai beaucoup aimé ce principe, c’est intéressant et je suis
certaine que l’auteur a encore beaucoup de choses à nous faire découvrir,
surtout au vu des révélations de dernières minutes à la fin de l’ouvrage.
Matéo est le narrateur de cette histoire. J’avoue que ça
fait du bien d’avoir pour une fois un garçon, la plupart du temps (ces
dernières années) c’était souvent des filles donc c’est agréable de changer un
peu de type de narrateur. En étant de son point de vue, on est au plus près du
personnage, de ce qu’il pense mais aussi de ses émotions ce qui nous le rend
plus attachant.
Matéo est un jeune adolescent qui a vécu un drame, sa
relation avec son père s’en retrouve compliquée et ça m’a fait mal au cœur.
Mais Matéo peut compter sur son frère aîné et sur sa petite sœur pour le
soutenir, même si pour Matéo, ça ne suffit pas toujours pour garder la tête
hors de l’eau et ne pas culpabiliser ou se sentir rejeté. Avec l’arrivée de son
don de Passageur, cela change la donne, lui qui ne devait pas hériter de cette
faculté mais il va devoir s’en accommoder car tant que le fantôme, le trushal
odji n’a pas l’âme apaisée pour passer à autre chose, il restera « hanter »
par ce fantôme, un peu à la manière de Ghost
Whisperer où Melinda devait comprendre ce qui retenait le fantôme à notre
époque. Sauf que dans Le Passageur,
pour libérer l’âme, l’auteur va plus loin dans la démarche.
En bref, Le Coq et l’enfant
est un premier tome prenant et original qui m’aura tenu en haleine tout du
long. J’étais curieuse de découvrir cet univers, la nouvelle vie de Passageur
de Matéo, ce que cela allait impliquer et en quoi consistait exactement sa
mission. Je n’ai pas été déçue du voyage, j’ai passé un très bon moment de
lecture. Matéo est un personnage touchant qui m’a beaucoup ému, j’ai eu plus d’une
fois le cœur serré pour lui. J’ai hâte de le retrouver dans la suite de l’histoire.
Affaire à suivre donc !
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