De sang et de rage de Tomi Adeyemi (Children of blood and bone 1)

Quatrième de couverture

Ils ont tué ma mère.
Ils ont pris notre magie.
Ils ont voulu nous éliminer.
À présent, dressons-nous.

Il fut un temps, où la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a fait disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple - même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.
Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s’élance dans une quête périlleuse...

Mon avis

De sang et de rage est le livre phénomène très attendu. J’avoue que j’étais très curieuse de découvrir ce roman qui faisait tant parler de lui, et au vu du pitch, ça pouvait être une très belle découverte. Cela a été une bonne lecture, mais je n’ai pas eu un coup de cœur comme beaucoup et ce, pour plusieurs raisons.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, même si les événements se mettent en place doucement. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte qu’on est immergé assez facilement dans cet univers que l’on découvre peu à peu. Les éléments se mettent en place doucement, les informations nous parviennent au compte-goutte et il faut avouer qu’il y a quelques longueurs.

Pendant la première moitié du livre, j’étais assez dubitative. Je me demandais ce que ce roman avait de « si génial » pour qu’on en fasse un tel battage. Certes, ça se lit très bien, c’est un univers intéressant mais ça n’avait rien de transcendant non plus, pas au point d’en faire un coup de cœur. J’ai vu par-ci, par-là des posts de gens – sans pour autant lire leurs chroniques en entier pour m’éviter tout spoiler – qui mettaient en avant le côté original, notamment avec le fait que ce soit dans un univers qui se déroulerait en Afrique. Certes, dans la Fantasy c’est rare (pour pas dire inexistant) mais bon si c’est là le seul argument de l’originalité, je trouve ça un peu limite. Même si ça change et que ce n’est pas pour me déplaire.

Après, je ne dis pas que l’univers n’est pas intéressant ou qu’il n’est pas bien construit, au contraire. Je reconnais qu’au-delà que cela se passe dans un univers africain, on sent qu’il y a quelques choses d’assez riche et complexe. La politique est au cœur de l’histoire et la magie, une abomination qu’il faut détruire, quitte à opprimer sans cesse ceux qui sont doués de magique ou ceux qui pourraient en avoir un peu. Alors quand on voit que Zélie pourrait être celle qui la fera revivre pour ainsi faire renaître de ses cendres son peuple et lui rendre sa gloire et sa liberté, on sent quelque chose de lourd qui s’annonce. C’est un univers intéressant, cela dit, on reste finalement sur quelque chose de classique, mais de très efficace.

Ce qui explique pourquoi je n’ai pas eu un coup de cœur c’est que la première moitié du livre comporte quelques longueurs, certes, il faut bien mettre en place les éléments mais ça renforce le sentiment qu’on m’a survendu ce roman. Je pense que cela tient surtout du fait que l’on alterne 3 points de vue, à savoir celui de Zélie, cette jeune adolescente dont le peuple a été opprimé et qui est promise à un destin hors norme, Inan, le prince héritier qui est à sa recherche et Amari, sa sœur. Cela a tendance à ralentir l’action donc c’est un peu dommage et j’avoue que dans un premier temps, je me demandais quel était l’intérêt du point de vue d’Amari puisqu’elle était très souvent en présence de Zélie (pour des raisons que je n’expliciterai pas ici pour éviter tout spoiler). Du coup, ça n’avait pas grand intérêt pour moi, mais comme dit le proverbe : tout vient à point à qui sait attendre…

Je suis persistante, je suis allée au bout de ma lecture et je dois avouer que la deuxième partie est beaucoup plus intéressante. On apprend beaucoup plus de choses sur l’univers qui, comme je l’ai dit plus haut est plus riche et complexe qu’il n’y paraît mais c’est surtout que l’action pure et dure arrive vraiment pour moi, donc ça gagne en intérêt.

Après le roman fait plus de 500 pages, donc c’est normal que l’intrigue puisse prendre son temps, d’habitude ça ne me dérange pas, je suis la première à l’admettre mais j’avais de telles attentes pour ce roman que tout le monde trouvait extraordinaire que je m’attendais à me prendre une grande claque et ce, dès le début. Mais ça n’a pas été le cas donc ça a été un peu la douche froide. Heureusement, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et la suite a été bien meilleure, même si je n’ai pas eu de coup de cœur.

Dans la deuxième partie, l’intrigue devient plus consistance, on sait plus ou moins quel est le rôle de chacun et le temps presse. C’est une course contre la montre qui s’engage et les embûches vont être nombreuses sur la route de Zélie, mais heureusement pour elle, elle est bien entourée pour l’aider dans sa tâche, même si elle ignore elle-même ce qu’elle est sensée faire. Les éléments arrivent, là aussi, au compte-goutte. L’action pure et dure arrive enfin, on va de rebondissements en rebondissements avec son lot de révélations. Dans son ensemble, l’intrigue est plutôt bonne et c’est d’autant plus frustrant d’avoir eu cette première partie un peu longue parce que ça reste un bon roman de fantasy.

Les personnages sont intéressants, de fortes personnalités qui se détachent du lot. En même temps, vu ce qu’ils subissent, mieux vaut avoir du caractère, sans quoi ce serait difficile de survivre dans ce monde dirigé par un fou qui se croit tout permis. Le fait qu’on ait les trois points de vue nous permet de mieux les connaître et de mieux les appréhender dans leurs actions. On en sait donc aussi plus que les personnages puisqu’on a accès directement à ce qu’ils pensent, comme c’est écrit à chaque fois à la première personne. Les personnages évoluent beaucoup au fil de l’histoire, on voit leur force et leur faiblesse et on peut même voir certains liens se créer. D’ailleurs à ce sujet, j’avoue que j ‘ai un peu lever les yeux au ciel, ça tombait comme un cheveu sur la soupe, mais admettons. Je comprends l’utilité, mais la transition est un chouïa trop rapide et peu crédible pour moi, mais bon, à voir ce qui se passera dans la suite vu les circonstances.

En bref, De sang et de rage est un premier tome intéressant. Ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais, il faut dire que le battage qui en a été fait, je m’attendais à une vraie merveille. Ça n’a pas été le cas pour moi puisque la première moitié du livre m’a paru longue. C’était intéressant mais pas le coup de cœur auquel je m’attendais. Cela dit je reconnais que c’est un roman efficace avec certaines qualités. L’univers est assez complexe, avec cette magie qui doit renaître et je suis certaine que l’autrice a encore beaucoup de choses à nous faire découvrir. C’est juste dommage que dans l’intrigue il y ait au départ quelques longueurs mais le milieu de l’histoire et la fin relèvent bien le niveau. Je suis assez curieuse de voir ce que va donner la suite vu les circonstances.

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