Le Sculpteur des âmes de Catherine Michoux

Quatrième de couverture

La guerre pour la domination totale est imminente entre les sorciers de l’Andamie et les autres peuples des Mondes.

Pour empêcher l’utilisation d’une arme magique sans égale détenue par les sorciers, un groupe d’aventuriers se forme de façon un peu chaotique. Cinq destins improbables qui devront se lier et se délier pour pouvoir progresser dans une quête vitale.

Ils entameront, surveillé par l’étrange Sculpteur des Âmes un voyage initiatique où chacun découvrira ce qu’il est vraiment, et ce qu’il désire profondément.

Au bout du périple, réussiront-ils à retrouver le mystérieux Autre, dernier vestige du peuple des Derkômasiens.

Mon avis

Le Sculpteur des âmes est un roman qui m’a intrigué, venu d’une petite maison d’éditions, j’étais curieuse de voir ce que pouvait donner ce roman dont la 4^e de couverture est des plus intrigantes. Au final, autant vous le dire tout de suite, ça a été une déception. Si ma lecture a bien commencé, plus j’avançais et plus j’y trouvais des défauts que je ne pouvais passer outre. C’est dommage c’était prometteur mais ça ne l’a pas fait.

On rentre dans le vif du sujet puisque le prologue nous plonge dans une scène qui se déroule à un moment de l’histoire puis dans le premier chapitre, on revient quelques temps auparavant pour voir comment ils en sont arrivés-là. On découvre donc l’univers, quelques personnages, une entrée plutôt classique, mais assez rapidement, j’ai été perdue. J’avais la sensation d’être lâchée dans une histoire qui a commencé sans moi et dont il me manque des éléments et en Fantasy, ce n’est pas possible. Comme c’est un monde totalement nouveau, avec sa propre Histoire, ses propres codes, il faut les définir et ça n’a pas été le cas, pas suffisamment en tout cas pour comprendre.

Pendant un long moment, on ne sait pas vraiment où l’on va, c’est obscur et d’un coup on nous lâche une info et la « quête » commence, sauf que la manière dont c’est fait, on dirait que ça tombe sur un cheveu sur la soupe, puisqu’on est déjà vers la moitié du roman. J’ai vraiment eu un problème avec la construction de l’intrigue et très honnêtement, je suis passée à côté de l’histoire. Je lisais, mais je n’étais pas du tout impliquée dedans et plus j’avançais et moins je l’étais. Je ne me souciais même pas des personnages si bien que je ratais des informations et l’autrice m’a totalement perdu en cours de route. Donc forcément, ça n’aide pas à adhérer l’histoire dans ces cas-là. Et quand je vois la fin, la « résolution » / révélation de certains éléments, j’ai cru que c’était une blague et là, on m’a totalement perdu, d’où la déception.

Mais s’il n’y avait que l’intrigue comme problème, ça ne serait pas « trop gênant » parce que je peux facilement pardonner une intrigue un peu bancale si j’ai d’autres choses à quoi me raccrocher, même si ce n’est pas facile. Si les personnages sont vraiment très bons, je peux éventuellement laisser une chance à la suite de l’histoire, sauf que j’ai eu aussi un problème avec eux…

Au début, je trouvais l’écriture de l’autrice plutôt agréable à lire, c’est plutôt bien écrit, du moins en ce qui concerne la narration, car les dialogues ont fini par me poser problèmes. Les personnages sont censés être des adultes, des gens matures et pourtant quand on les entend parler, on dirait parfois des ados. Ce n’est pas crédible et ça nuit gravement à leur image… Mais vraiment.

On suit diverses créatures dont un Elfe, un noble de surcroit de haute lignée. Les Elfes sont souvent hautains et se croient meilleurs que tout le monde, c’est dans leur nature donc il est évident qu’il va se comporter de cette manière, sauf que là, la façon dont il parle et agit, ça le rend juste détestable et antipathique. Et ça casse totalement l’image de l’Elfe que l’on peut avoir. Mais les autres personnages ont aussi le même problème, l’humaine, la fille d’un Seigneur se comporte comme une gamine et c’est limite si un moment quand personne ne l’écoute qu’elle tape du pied en croisant les bras avec la moue boudeuse…

De manière générale plusieurs personnages se cherchent et se titillent, un peu comme Gimli et Legolas dans Le Seigneur des anneaux, sauf qu’autant Tolkien sait y faire pour rendre leurs joutes juteuses, autant ici c’est juste agaçant et les infantilisant encore un peu plus. Donc niveau personnages, ça ne l’a pas fait pour moi. Je n’ai eu d’empathie pour aucun d’eux, ils n’ont pas assez de consistances alors même qu’on voit que l’autrice a essayé de créer des personnalités propres à chacun, mais ça n’a pas fonctionné pour moi. Ce n’était que des noms écrits, pas des personnages nous racontant une histoire.

Ensuite lorsque j’ai vu à la fin de l’ouvrage un lexique répertoriant les noms inventés qui concernent l’univers et les définitions qui font des gros paragraphes, je me suis dit, là on a un problème. Avoir parfois des éléments annexes oui, mais si tu as 5 pages de définitions, le roman devient un dictionnaire alors même que le texte devrait se suffire à lui-même.

L’univers peut se déployer à mesure et à force de descriptions et d’éléments, insérés dans la narration, on devrait être capable de comprendre tout ça, ou à la limite faire une petite note de bas de pages pour expliquer rapidement ce que c’est. On ne veut pas de dictionnaire, si c’est nécessaire, ça veut dire que l’auteur n’est pas en mesure d’expliquer son univers de manière limpide. Très honnêtement, je n’ai pas été lire ce lexique, j’ai tâché de comprendre l’histoire avec le contexte et c’était suffisant.

En bref, Le Sculpteur des âmes est une déception pour moi. En soi, je n’en attendais pas grand-chose puisque je n’avais jamais entendu parler de ce livre, donc pas d’attente particulière mais plus j’avançais dans l’histoire et plus j’en voyais les défauts. C’est une histoire plutôt classique au vu de la 4^e de couverture, dans le sens où l’on a une quête initiatique avec rassemblement de compagnons pour accomplir un destin (en Fantasy c’est la base, rien de nouveau) mais le traitement global ne m’a pas du tout convaincu alors que ça semblait prometteur. Vu la fin, on attend à une suite, mais je passerai mon chemin. À vous de vous faire votre propre avis dessus.