Prêtresses du sexe d'Alexandre Lévine

Quatrième de couverture

Dans une Antiquité partiellement imaginaire, des prêtresses servent et incarnent Welouma, la déesse du sexe et de la fécondité. Leur rôle est de se donner aux hommes, de jouir et d’enfanter. Un étranger, Cléaridas, arrive dans leur temple et s’immerge dans son ambiance orgiaque, où l’union avec le divin se fait par l’orgasme. Mais il tombe amoureux d’une prêtresse, Ilouwa, et il comprendra que les sentiments n’ont pas leur place dans cet univers. Bien plus, il verra l’ombre de la mort derrière le culte de la déesse.
Alexandre Lévine signe une fantaisie érotico-mythologique unique en son genre, un mélange de scènes de sexe et d’intrigues amoureuses qui aboutit à une réflexion sur le poids des traditions et l’emprise de la religion sur les âmes.
Cet ouvrage comprend deux illustrations d’intérieur d’Elie Darco.

Lire le 1er chapitre

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Artalys de m’avoir permis de lire ce livre et de découvrir ainsi un nouveau genre (de la fantasy érotique) et une histoire très sympathique qui donne tout de même matière à réfléchir sur une société où le sexe à une grande importance, mais jusqu’à quel point ?

Je tiens également à préciser que ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains ! Etant donné qu’il s’agit de la fantasy érotique, ce dernier point tenant une place très importante dans l’histoire peut choquer plus d’une personne (vu le nombre de scènes de sexe). C’est donc vraiment un livre pour adulte, vous êtes prévenus si vous voulez lire ce livre.

La couverture illustre parfaitement l’idée que j’ai du temple et tel que nous le décrit Cléaridas. Dans le premier chapitre, l’une des premières scènes, on entre effectivement dans une pièce où se trouve cette statue, donc je trouve qu’elle correspond parfaitement au livre et ainsi, on sait à quoi s’attendre.

Le livre continent peu de chapitres, mais qui sont assez longs étant donné l’épaisseur du livre (qui fait moins de 200 pages). Cela se lit donc très vite, mais la lecture reste néanmoins très agréable et ça a été une bonne surprise dans l’ensemble. L’écriture de l’auteur est vraiment agréable à lire, c’est très fluide. Je l’avais déjà constaté en lisant Le mage de la Montagne d’Or, paru aux mêmes éditions. Ici, l’histoire n’est pas racontée comme un conte, contrairement à son autre livre, mais véritablement comme un récit autobiographique, puisque c’est écrit à la 1ere personne. Ainsi, on est dans les pensées et le corps de Cléaridas et le moins qu’on puisse dire c’est que dès le début, on est plongé au cœur du temple, parmi ces prêtresses si réputées qui servent et incarnent Welouma (déesse du sexe et de la fécondité).

Le monde décrit par cet étranger qui ne connait pas tellement les coutumes locales nous permet d’être initié en même temps que lui, et d’en savoir un peu plus. Ainsi on comprend le rôle que tiendra Cléaridas pendant son séjour, mais également ce que sont exactement ces prêtresses-putains dont il a entendu dans son pays (que l’on ne connait pas d’ailleurs, cela reste un grand mystère). Il est là pour enfanter les prêtresses et uniquement elles, même s’il peut prendre du plaisir avec les autres femmes, les servantes. Il y a tout un système très bien organisé, tous les hommes peuvent prendre plaisir avec les femmes, il n’y a pas de jalousie… Seulement, on leur accorde une handaï, une prêtresse avec laquelle ils peuvent dormir tous les soirs (et uniquement avec elle). L’handaï de Cléaridas se nomme Ilouwa, dont il va tomber peu à peu amoureux (même si cela se fait assez vite), mais il va vite se rendre compte que l’univers orgiaque, faste, qu’ils pensaient réellement idylliques par rapport aux coutumes de son pays (plus restrictives), est loin de l’être et qu’il existe toujours un revers à la médaille et Cléaridas n’est pas forcément prêt à accepter ce prix.

Sachant le genre du livre, je m’attendais bien évidemment à avoir de nombreuses scènes érotiques, je ne pensais pas autant, mais bon, elles s’inscrivent bien dans l’histoire la plupart du temps, donc ce n’est pas trop gênant. De plus, nous sommes du point de vue d’un homme, attiré par toutes ces femmes qui sont de vraies beautés (tant qu’à faire c’est mieux). Presque toutes les scènes sont décrites (pour ne pas dire toutes) mais sans que ça ne paraisse vulgaire, la raison première à cela est que c’est chose normale dans ce temple. Ainsi, il faut lire ce livre dans cette optique et pas en pensant à notre propre coutume, sans quoi il existe un choc des cultures et c’est en cela que ça peut réellement devenir dérangeant. On est vraiment plongé dans cet univers et dès le 1er chapitre, on voit parfaitement comment va vivre pendant tout son séjour Cléaridas. Donc soit on adhère à ce principe, soit on n’adhère pas et c’est décisif pour savoir si on va aimer ce livre ou pas. Comme je l’ai dit les scènes sont nombreuses et on sait parfaitement ce qui se passe, mais je ne trouve pas ça gênant parce que l’écriture de l’auteur est telle, que ça se lit bien, que ça n’est pas trop choquant (après je pense avoir lu « suffisamment » quelques livres qui portaient des scènes érotiques sans que ça ne me choque trop pour lire ici). Après, avec certains personnages, tel que Mélanopos qui ne mâche pas ses mots et qui est assez cru par moment, mais ce n’est pas le cas de Cléaridas (en général) donc ça passe plutôt bien.

L’histoire se déroule relativement vite, la plupart des évènements se passent en une journée, après il décrit brièvement et on sait que plusieurs jours sont passés, avant de compter en semaine. Mais dans l’ensemble, le temps est assez restreint et on constate qu’il se passe tout de même beaucoup de choses et qu’assez rapidement Cléaridas remet en question des traditions, une religion parce qu’il s’interroge et que personne n’est en mesure de répondre à ses questions. Mais il fera tout pour savoir ce qui se passe. J’ai trouvé cette histoire assez intéressante, avec une intrigue qui donne vite à réfléchir sur le réel avenir de toutes ses femmes. On se demande si leur vie est si enviable que ça, et Cléaridas semble être l’un des seuls hommes à voir au-delà des apparences (si idéalisé, du moins pour sa part au début, ne connaissant pas ça dans son pays) pour se rendre compte qu’il y a des choses qui ne tournent pas rond dans ce temple.

Le personnage de Cléaridas est attachant, on voit bien qu’il n’est pas forcément dans son élément et les prêtresses/servantes le remarquent, mais elles font tout pour lui complaire (après tout, il est aussi là pour ça), même s’il va découvrir de nombreux secrets sur le sexe. Il va tomber amoureux de sa handaï, mais va comprendre que les sentiments n’ont pas forcément leur place au sein du temple, étant donné que la jalousie y est proscrite. On suit ses interrogations et son envie d’en découvrir plus sur ces femmes, jusqu’à poser des questions qui gênent et dont personne n’est à même de lui répondre. Mélanopos est un homme très exubérant au franc parlé, un peu cru qui pourrait déranger, mais on voit que c’est dans sa nature. Il met une certaine ambiance à l’histoire je trouve. Quant à Ilouwa, femme des plus importantes dans cette histoire, on voit qu’elle vit pour ce qu’elle fait et que c’est autour d’elle qu’on va découvrir certaines choses… Une femme assez mystérieuse aussi, qui n’hésite pas à remettre en place Cléaridas lorsqu’il commence à franchir certaines limites.

L’univers est vraiment intéressant, mais je dois avouer que je regrette un peu que l’intrigue autour d’Ilouwa, du temple, ne soit pas davantage développée et détaillée. Entre le rapport scène de sexe et intrigue, il y a un déséquilibre, le 1er étant beaucoup plus important (dans ce type de littérature en même temps c’est normal et les scènes s’y prêtent plutôt bien, ce n’est pas un souci), mais il est vrai qu’un peu plus de détails sur l’intrigue, et qui donne encore plus tout son sens à ce livre, n’aurait pas été de trop selon moi. Après je trouve tout de même très bien ce texte et que je l’ai vraiment apprécié, car il n’est jamais évident d’écrire de la littérature érotique sans trop en faire, ou tomber dans des livres plutôt à caractère pornographique, etc.

En tout cas, j’ai trouvé cette histoire intéressante, on pourrait davantage débattre sur le revers de la médaille, sur cette religion des plus étranges, mais cela risquerait de dévoiler trop d’éléments de l’intrigue et il serait dommage de ne pas le découvrir soi-même. En tout cas, cela permet de cogiter un peu sur ses traditions. Je pense qu’on aurait pu également avoir un peu plus de détails sur le monde et la quête de Cléaridas, mais ça ne tient qu’à moi (je préfère de loin les gros romans). Ça ne m’a pas empêché d’apprécier ce livre.

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