Les vieilles peaux de Danièle Ohayon (La Maison des Dames 1)

Quatrième de couverture

Premier opus d’une série intitulée « La Maison des Dames », ce polar d’idées aborde des sujets de société dérangeants comme le vieillissement et sa place dans la cité.
« Peu prisé des Parisiens qui partent en masse passer leurs week-ends à l’ouest de la capitale, le sud de l’Aisne, à une heure et quart de Paris, dévoile une beauté douce. C’est une modeste provinciale aux atouts discrets et sûrs, quels que soient les caprices du temps. Les chanceux qui l’ont découverte y restent attachés comme Thésée au fil d’Ariane. »
En quelques lignes, Danièle Ohayon campe son univers de fausse douceur, de lumière mouillée et de perversité. Autour de la Maison des Dames et du personnage central, la toubib humaniste Mars Catalano, se déploie une histoire vénéneuse où le théâtre des apparences perd délicieusement le lecteur. Des terres de l’Aisne à la banlieue parisienne sévit un serial-killer d’un nouveau genre : un tueur de personnes âgées. Où l’on voit aussi des activistes pro-seniors, les Indignés gris, un journaliste suspect, une fonctionnaire en burn-out, une étrange station de radio et même un médecin tchadien en exil.

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Lemieux de m’avoir permis de lire ce livre que j’ai bien aimé dans l’ensemble même si je dois l’avouer, ce n’était pas non plus un coup de cœur.

La première chose que l’on remarque dans le livre est l’écriture de l’auteur qui est agréable à lire et fluide, c’est vraiment bien écrit. Cependant, j’ai eu un petit peu de mal à rentrer dans l’histoire, avec le nombre de personnages, il fallait que je sois concentrée pour m’y retrouver. Voyant que j’avais un peu de difficulté, je me suis référencé au lexique au début de l’ouvrage pour voir les liens entre les personnages. Je n’aime pas faire cela en général, même si c’est utile, je pense qu’une histoire doit être suffisante pour le comprendre, mais peut-être n’étais-je pas tout à fait concentrée lors de mon entrée en lecture, donc ce lexique était bien pratique.

Une fois les personnages bien établis, ma lecture s’en est retrouvée facilitée et j’ai pu suivre cette drôle d’affaire où des octogénaires décèdent les uns après les autres, il semblerait qu’un serial-senior soit en ville… Dans l’ensemble, l’histoire est plutôt bonne et bien menée, même si je dois l’avouer, je n’ai pas été totalement transportée par cette histoire, d’où le fait que ce ne soit pas un coup de cœur. Ce n’est pas désagréable, une histoire qui se lit, sans prise de tête mais ce n’est pas le livre le plus haletant que j’ai pu lire. Cela s’apparente davantage à un roman social, du vrai polar donc alors que je préfère le policier ou encore le thriller car tous ces morts et « enquête » sont un prétexte pour parler de d’autres sujets, qui sont bien mis en avant d’ailleurs dans la 4e de couverture : « ce polar d’idées aborde des sujets de société dérangeants comme le vieillissement et sa place dans la cité. »

L’intrigue de ce fait est assez lente, nous découvrons différents personnages, qui ont des liens plus ou moins proches, des connaissances, des liens familiaux, ou juste de passage… Ils sont très éclectiques, l’auteur nous offrant un panel de gens très différents pour en faire une « mini société » dans le sens où l’on a vraiment de tout. le cœur de l’histoire se passe essentiellement à la Maison des Dames, lieu de logement du médecin Mars Catalano, qui est présenté comme l’héroïne, d’une certaine manière, le pilier même si tout ne tourne pas forcément autour d’elle. D’autres personnages gravitent et ont aussi leur importance comme par exemple Adam Soledad, le journaliste, qui va se retrouver malgré lui, suspect dans cette affaire.

Ce n’est pas mauvais, loin de là mais il est vrai que je m’attendais à quelque chose de peut-être un peu plus haletant alors que là, je me suis laissée bercer par l’histoire, voir où l’auteur nous emmenait. L’histoire prend son temps, il n’y a pas totalement une enquête à proprement parlée, même si chacun essaye de chercher ce qui se passe et pourquoi autant de personnages semblent concernés par cette affaire alors que rien ne les prédestinaient à être en lien. J’avais plus ou moins découvert de quoi il était question donc au moment des révélations, cela n’a pas été le choc, cela me semblait assez évident mais c’est plutôt bien amené dans l’ensemble. L’auteur n’hésite pas à aborder certaines thématiques controversés, qui font encore parlé d’elle aujourd’hui et qui, je pense, vont durer encore un certain temps…

En bref, Les vieilles peaux est un roman intéressant, avec des thématiques assez fortes qui peuvent être controversées. C’est un polar, un roman social qui nous fait poser certaines questions. On se laisse emporter par l’histoire, qui dans l’ensemble est plutôt lente mais se laisse lire mélangée avec des personnages assez éclectiques dans le genre pour en avoir pour tous les goûts. Peut-être pas un gros coup de cœur, mais un roman plaisant que l’on peut lire aisément pour se détendre.

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