Invisible de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini (Rouge Tagada 4)

Quatrième de couverture

Sensible et mélancolique, un drame pour aborder le thème du suicide avec les adolescents
En classe comme dans sa famille, Marie est invisible. Sa passion ? La couture et les bijoux faits main. Lorsqu'elle observe les autres filles, elle se trouve laide, grosse, inutile. Le seul qui la voit, c'est Soan. Mais ce regard est capable de faire éclore chez Marie une nouvelle confiance en elle. Une confiance bien fragile.

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Gulf Stream de m’avoir permis de lire cette BD que j’ai adoré et qui clôt parfaitement la série Rouge Tagada.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit. La seule chose est que la pièce de théâtre qui avait débuté dans le premier tome est sur le point d’être jouée sur scène mais tout cela serait impossible sans Marie, la costumière…

Je viens juste de terminer ce livre, donc tout est bien frais, comme mon sentiment face à ce livre et comme à chaque fois, ou presque lorsque je lis un livre de Charlotte Bousquet, je vais lui parler… ou plutôt « la réprimander » - pour rester aimable et polie. Cette auteure a le don de me torturer, ce qui en soi me plaît moyennement et en même temps c’est ce qui fait l’intérêt de ses livres. J’ai peut-être un côté masochiste et comme elle me l’a si bien dit quand je lui ai affirmé qu’elle m’avait brisé le cœur : « tu devrais avoir l'habitude, non ? » Oui, en effet, mais ce n’est pas une raison, ni une excuse pour me faire ça…

Déjà dans Mots rumeurs, mots cutter, le 1er tome que j’ai lu de cette série, c’était déjà douloureux mais avec Invisible, elle atteint un autre niveau. Je ne dévoilerai pas totalement le fond de ma pensée pour ne pas spoiler l’histoire sans quoi il n’y aurait aucun intérêt car il faut absolument découvrir cette série. Mais voilà, avec Charlotte Bousquet, il faut se préparer à tout, je le sais et maintenant vous êtes prévenus, mais cela n’empêche pas le fait que ce soit si difficile à avaler…

Son écriture est telle que l’on ne peut qu’être touché. On ressent parfaitement la peine que ressent Marie, cette jeune fille invisible qui semble être un fantôme pour ses pairs, que ce soit à l’école ou même au sein de sa propre famille. Ça fait mal de constater ça, de voir au fur et à mesure des pages le mal être de cette jeune fille amoureuse qui va aller de désillusion en désillusion. En peu de pages, on passe par divers sentiments, la joie de voir cette jeune fille s’épanouir auprès de Soan et l’instant d’après une douche froide nous saisit face aux événements lorsque l’on se rend compte de sa vie, de ce qu’elle pense, elle la narratrice de cette histoire…

Ce que j’apprécie dans les livres de Charlotte Bousquet c’est qu’elle n’hésite pas à aller loin, toujours plus loin, pour montrer des problèmes et mettre en garde contre eux. C’est aussi un moyen pour parler de ces choses aux adolescents qui peuvent vivre cela ou leur faire prendre conscience de leur existence et de ce que cela peut induire. Les raisons pouvant être banales aux yeux de certains, mais qui pourtant ravagent tout chez ceux qui sont concernés. Il faut voir la manière dont Léa est devenue un bouc émissaire et s’est fait harceler, un « jeu » qui s’est avéré dangereux dans Mots rumeurs, mots cutter, l’auteur y abordait le harcèlement scolaire.

Dans Invisible, elle touche une autre corde sensible que bon nombre d’adolescents peuvent ressentir : le fait d’être rejeter, ici invisible d’où le titre de l’ouvrage, comme si Marie était insignifiante, comme si sa vie ne valait pas grand-chose sauf lorsqu’on a besoin d’elle. D’ailleurs à ce propos, j’ai eu quelques envies de meurtre face à une certaine personne…. mais on voit aussi que le rejet vient du fait de ne pas être conforme, Marie a quelques rondeurs ce qui lui vaut des moqueries, et en même temps c’est le seul moment où les gens semblent se souvenir de son existence. Evidemment, tout cela ne sera pas sans conséquence dans la vie de cette jeune fille.


La fin est terrible, je l’ai plus ou moins annoncé sans quoi l’auteur ne m’aurait pas brisé le cœur. Mais on s’y attend et comme je le lui ai dit, j’ai même pensé à quelques mots de plus et heureusement ils ne sont pas là, sans quoi je crois que l’achèvement aurait été complet. Le fait qu’elle n’y ait pas pensé me fait douter de moi, aurai-je un esprit encore plus machiavélique que le sien ? Oula…

Trêve de plaisanterie, Invisible est absolument génial et il faut le faire lire aux adolescents parce qu’il peut beaucoup leur apporter, de même pour les autres tomes de la série Rouge Tagada en fait. C’est bien plus qu’un « divertissement » que nous procure en général la lecture, c’est une série intelligente, bien menée qui évoque à chaque fois des faits de société liées aux adolescents qui durant cette période de leur existence se pose forcément des questions, peuvent subir ce genre de remise en question. Une série que je vous conseille fortement !

Commentaires

  1. Wahou j'adore le graphisme *o* Je note :D

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  2. En tout cas, je sais pas si l'histoire est belle, mais les illustrations sont vraiment sympa!

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