Hiver Indien de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini

Quatrième de couverture

Une famille ordinaire, s’apprête à fêter Noël.
Manon a 16 ans, pianiste en herbe, apprend tout du milieu de la musique auprès de sa marraine Nadia, violoncelliste de renom, exilée à New-York et venue à Paris pour les fêtes.
Sur l’impulsion de Nadia, Manon prend des cours de piano. Entre la vieille dame et l’adolescente naît une relation singulière, presque fusionnelle, dont la musique est le médiateur.
Hiver indien est l’histoire de la transmission d’une passion.

Mon avis

Voici une petite surprise reçue dans ma BAL qui fait bien plaisir. La surprise a été d’autant plus grande lorsque j’ai vu qu’il était dédicacé par l’auteure et l’illustratrice ! Aussitôt reçu, aussitôt lu et chroniqué, il faut dire que les BD c’est rapide à lire donc autant ne pas le faire attendre inutilement.

Hiver Indien est le dernier livre de Charlotte Bousquet, une BD écrite en collaboration avec Stéphanie Rubini, l’illustratrice avec qui elle avait déjà travaillé sur la série de BD Rouge Tagada qui évoquait divers sujets de société à destination des adolescents. C’était souvent des sujets durs mais nécessaire d’évoquer, cela allait aussi bien de l’homosexualité, au harcèlement qu’au suicide… D’ailleurs, si vous ne connaissez pas, je vous invite vivement à la découvrir !

Avec Hiver Indien, le duo nous livre une histoire très différente mais tout aussi touchante et un peu dure qui évoque là encore l’adolescence, la transmission d’un savoir et d’une passion le tout sous conflits familiaux. Dans cette histoire, les sujets évoqués sont nombreux et c’est ce qui la rend si riche et si intéressante.


Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. Je tiens juste à souligner que Nadia n’est pas la marraine de Manon mais celle de son père.

Manon ne se sent pas vraiment à sa place dans cette famille, elle se sent invisible et sans intérêt, surtout quand elle voit ses cousins. Mais ce qui l’agace c’est aussi le comportement de ses tantes vis-à-vis d’elle ou de son père, qui est semble-t-il était le préféré de leur mère et les sœurs en ont gardé une certaine rancune. Elle est aussi hantée par un échec ce qui la fait beaucoup douter d’elle. Autant dire que c’est une adolescente mal dans sa peau qui nous est présentée et quand on voit la situation familiale, les tensions et les non-dits, on peut aisément comprendre pourquoi ce malaise est si omniprésent chez elle. Elle vit seule avec son père depuis que sa mère est partie et on voit que le père est quelque peu perdu et ne sait pas s’y prendre avec sa famille.


Lors d’un Noël arrive Nadia, la marraine de son père, une arrivée qui risque de chamboulée cette famille mais qui vont également changer beaucoup de choses pour Manon. Nadia va prendre la fille de son filleul sous son aile et la pousser, en douceur, à prendre confiance en elle, à renouer avec la musique, le piano et à transmettre son savoir et son expérience. Ses conseils et son soutien vont permettre à Manon de s’épanouir et d’embrasser totalement sa passion plutôt que de « combattre » contre elle en forçant les choses sans qu’elle n’arrive à parvenir à ses fins.

Cette histoire a trouvé échos en moi. Je ne dirai pas en quoi exactement mais on peut parfaitement se mettre à la place de Manon et on ne peut que ressentir une vraie empathie pour elle. L’ambiance familiale n’est pas évidente, elle est étouffante et on peut comprendre pourquoi elle a dû mal à trouver sa place, elle qui paraît si différente des autres. La venue de Nadia va changer pas mal de choses, même si je me doutais de la fin. Cela paraissait évident mais ce n’est pas grave, cela ne gâche en rien cette histoire qui reste prenante et touchante à la fois.


Quant aux illustrations, elles sont sympathiques, après on aime ou pas ce style, c’est une question de goût. Les couleurs sont assez limitées mais cela donne un bel ensemble.

En bref, Hiver Indien est une BD touchante qui m’aura beaucoup plu, les sujets évoqués sont intéressants. L’intrigue est bonne et bien menée, même si je me doutais de la fin, cela n’a pas gâché le message qui est passé. Grâce à Nadia, Manon va bien évoluer, prendre confiance en elle et renouer avec la musique, la comprendre et surmonter ses peurs. Une belle histoire que je vous invite à découvrir.

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