Comment devenir une vraie sorcière ? d’Anne-Marie Desplat-Duc

Quatrième de couverture

Une histoire drôle et ensorcelante qui prend le mythe de la sorcière maléfique à contrepied !
Sibelle n’est pas une petite sorcière ordinaire. 
Elle est belle, gentille et n’a aucun pouvoir maléfique. 
Alors comment faire pour devenir une vraie sorcière et faire plaisir à sa mère, la célèbre Fleurkipic ? 
Avec de bons amis et un peu d’astuce rien n’est impossible !

Mon avis

Comment devenir une vraie sorcière ? est le nouveau roman d’Anne-Marie Desplat-Duc, connue surtout pour sa série Les Colombes du Roi-Soleil. Ce livre inaugure, par ailleurs, la nouvelle collection jeunesse à destination des 8-10 ans (voire 10-12 ans) de Scrinéo, sous la direction de Cassandra O’Donnell (qu’on ne présente plus !). J’étais curieuse de découvrir ce livre (rien d’étonnant puisqu’il est question de sorcières !) et je dois dire que c’était plutôt sympathique.

Je ne ferai pas de résumé, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite. Et s’agissant d’un roman jeunesse assez court (destiné à un public jeune), il se lit très rapidement. L’écriture d’Anne-Marie Desplat-Duc est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre dans l’histoire aisément. Elle est plutôt sympathique mais au-delà du côté amusant, l’auteur soulève des questions intéressantes.

L’intrigue est bonne et bien menée, l’histoire file droit, il n’y a pas de longueurs, de perte de temps. On rentre dans le vif du sujet assez vite donc c’est parfait pour les jeunes lecteurs, pour les captiver. Je suis certaine que cette histoire plaira car elle est plutôt amusante et j’ai beaucoup aimé le retournement de situation sur la fin, comment tout cela est détourné.

Cette histoire m’a fait beaucoup penser à Isadora Moon, une petite fille moitié fée et moitié vampire, qui dans le premier tome va devoir choisir l’école dans laquelle elle veut aller, celle des fées ou des vampires. Un choix difficile d’autant qu’elle veut faire plaisir à ses deux parents mais tout ne se passe pas forcément comme prévu. On a un peu cet aspect-là ici, une petite fille entre deux cultures (sorcière et humaine) qui veut faire plaisir à ses deux parents et qui se retrouve parfois tiraillée entre les attentes de sa mère et ses propres désirs.

Si, au début cela pouvait être amusant de se déguiser, de « devenir moche » pour convenir à son côté sorcière, car une sorcière se doit d’être très laide et d’utiliser ses pouvoirs pour faire le mal, rapidement les mensonges deviennent un poids lourd à porter pour la fillette qui ne s’identifie pas à ce monde. D’autant qu’elle n’a aucun pouvoir donc cela va vite devenir problématique mais sa mère est déterminée à ce qu’elle réussisse, coûte que coûte.

Sous des airs drôles et légers, cela pose quand même des questions de société qu’on peut facilement retrouver dans la réalité. Faut-il obligatoirement suivre les traditions ? Suivre ce que nous dise les parents ? La réponse du père à ce sujet est superbe car non, les enfants ne sont pas là pour faire ce que leurs parents n’ont pas pu accomplir, réaliser leur propre rêve. Et Fleurkipic, la mère de Sibelle veut que sa fille réalise ce qu’elle n’a pas réussir à avoir : remporter le grand prix Horribilus. Seulement, les enfants doivent être accompagnés, guidés mais dans le seul but de vivre leur propre vie, réaliser leur propre rêve et faire leur propre choix. Et Sibelle va essayer de s’affranchir tout cela, avec l’aide de ses amis et aussi de son père.

Les personnages sont attachants et sympathiques pour la plupart, à commencer par Sibelle qui est loin du cliché de la sorcière moche et malfaisante. Même sa mère qui est un peu présentée comme telle ne paraît pas si horrible. Juste qu’elle a des exigences envers sa fille car il faut préserver une certaine image… mais on voit qu’elle est attachée à sa fille et que c’est aussi « pour son bien » qu’elle fait tout cela. C’est fait avec maladresse mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir. Sibelle est la douceur incarnée, elle veut faire plaisir à tout le monde mais on voit que les faux semblants finissent par lui peser. La situation doit changer. Quant aux amis de Sibelle, ils vont lui être d’une grande aide dans sa tâche mais je n’en dirai pas plus à ce sujet, je vous laisse découvrir tout cela.

En bref, Comment devenir une vraie sorcière ? est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. Il ne m’aura pas fait long feu comme c’est un livre court mais cela n’empêche pas l’auteur d’aborder des sujets intéressants et complexes. Cela soulève pas mal de questions et permet de réfléchir. Une aventure comme on les aime avec des personnages attachants. A découvrir !

Commentaires