Le doigt tendu de Claude Raucy

Quatrième de couverture

Pierre a 13 ans lorsque la guerre éclate. Jusqu'alors, il n'avait pas conscience qu'il était juif. Contraint de se cacher pour échapper aux rafles allemandes, il se réfugie à la campagne, chez des connaissances de ses parents. Il y rencontre Jacques et coule des jours heureux avec son nouvel ami. Lorsque Jacques le dénonce à la Gestapo, Pierre doit fuir.

Mon avis

Le doigt tendu est un roman que j’ai reçu via mon boulot. Je l’avoue, j’aime bien les romans historiques, un peu moins lorsque ça touche à la guerre, notamment la seconde, ce n’est pas la période que je préfère redécouvrir tant ce qui s’est passé est affreux. Mais faire l’autruche comme si ça n’existait pas, n’est pas une bonne chose non plus et comme ce livre a été réédité, autant le découvrir et me mettre à la page sur les nouveautés du moment. J’ai donc lu ce roman et je dois dire que c’était une lecture intéressante, pas tout à fait ce à quoi je m’attendais, mais intéressant.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte, d’autant que le roman est assez court et très rapide à lire.

L’écriture de l’auteur est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre très rapidement dans l’histoire qui est écrit du point de vue de Pierre. Avec cette narration à la première personne, on est au plus près du personnage, enfin pas tout à fait parce qu’on se rend compte rapidement que ce n’est pas le Pierre ado qui raconte l’histoire mais plutôt l’adulte qui revient sur ce pan de son histoire durant la Seconde Guerre mondiale. Ce moment où tout a basculé pour lui, sa fuite vers la France (alors qu’il vient de la Belgique), cette mise à l’écart à la campagne avant d’être dénoncé par son ami. Une prise de conscience pour le jeune adolescent qui se rend vraiment compte ce qu’est être juif dans une sombre période de l’Histoire.

On suit donc la vie de Pierre, son incompréhension et son insouciance au début de l’histoire puisqu’il ne se rend pas compte de tout ce que ça implique d’être juif, il voit juste qu’il va être mis à l’écart en partant dans un autre pays à la campagne. Puis, d’un simple doigt sa vie bascule complètement. Suite à cette dénonciation il doit de nouveau fuir et ce « doigt tendu » restera à jamais gravé dans sa mémoire, cette trahison, celle de son ami. On suit son parcours, de nouvelles rencontres qui vont le façonner et faire l’homme adulte qui revient sur cette histoire.

C’est une histoire dure quand on voit le sujet, mais moins que ce que je pensais (ce qui n’est pas pour me déplaire, je l’avoue) mais on mesure quand même le poids de cette trahison, de ce racisme qui a décimé une grosse partie de la population. Si cette histoire se termine plutôt bien pour Pierre, il n’en est pas de même pour d’autres personnages que l’on rencontre dans cette histoire. Je vous avoue cependant que je ne m’attendais pas à une telle fin. À cause de ce « doigt tendu », une certaine rancœur est née chez Pierre, un désir de vengeance contre cet « ami » et pourtant Pierre pourrait bien nous surprendre.

En bref, Le doigt tendu est un roman intéressant que j’ai pris plaisir à lire. Ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais car je pensais qu’on serait davantage ancré dans la guerre et que le dénouement serait tout autre. Mais c’est une histoire qui donne quand même matière à réfléchir et qui est intéressante et nous montre cette peur et ce qu’ils ont pu vivre, au fait de devoir se cacher pour survivre.

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