Alana et l'enfant vampire de Cordélia

Quatrième de couverture

Alana en a marre. Ses parents et sa sœur sont encore partis gérer des conflits vampiriques sans elle !
Heureusement, sa meilleure copine Oli est là pour lui changer les idées : elle est persuadée que Joâo, le nouvel élève de leur classe, est un vampire ! Se pourrait-il qu’elle ait raison ? Et s’il leur révélait quelque chose d’encore plus terrible ?
Pour Alana, c’est l’occasion de prouver à sa famille qu’elle est capable de mener à bien une mission, malgré ses douleurs musculaires.

Mon avis

Après avoir lu Les Quatre Élus, je me suis lancé dans Alana et l’enfant vampire, un roman qui m’a bien intrigué car les vampires en littérature jeunesse (middle grade) sont assez rares et peu exploités. On en trouve plus en YA (même si moins maintenant) et chez les adultes, mais pas vraiment en jeunesse. Mais en sachant qui est l’autrice, j’étais assez curieuse aussi de voir ce que ça pouvait donner et je dois dire que c’était une lecture plutôt chouette. Pas un coup de cœur car j’ai des petites choses à y redire, mais une bonne lecture quand même, je vous le conseille.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire qui est écrite du point de vue d’Alana. Ainsi, on est au plus proche d’elle, dans sa tête donc on sait ce qu’elle ressent et aussi ce qu’elle pense et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle en a après ses parents.

En même temps, on peut la comprendre, laissée pour compte parce qu’elle est « trop jeune », parce que ses douleurs musculaires sont un problème même si elle a arrêté de s’en plaindre, elles restent omniprésentes et lui compliquent la vie. ce n’est pas en la laissant de côté sans arrêt qu’elle pourrait devenir Médiatrice comme sa famille et faire ses preuves. Alors c’est une opportunité pour elle de se lancer dans cette quête avec son amie Oli et supervisée par sa grand-mère qui était une ancienne Médiatrice réputée, aujourd’hui à la retraite. Une mission qui va s’avérer plus compliquée que prévue.

L’intrigue est bonne et bien menée dans l’ensemble. C’est simple, on ne va pas se mentir, mais cela reste efficace. J’ai passé un bon moment de lecture donc c’est tout ce qui compte pour moi même si j’aurai aimé en avoir un petit peu plus. Ça explique aussi pourquoi je n’ai pas eu de coup de cœur à ce niveau-là. La fin était peut-être un peu précipitée et facile là aussi dans sa résolution. J’avoue, je m’attendais à quelque chose d’autres à un moment donné, j’avais un autre scénario en tête au vu de ce qui se passait. Mais celui proposé par l’autrice reste intéressant. Il y a suffisamment d’action et de rebondissements pour qu’on ne puisse pas s’ennuyer, à ce niveau-là, je pense que ça plaira aux enfants, il n’y a pas de doute.

D’autant que l’univers est plutôt sympathique. Comme je l’ai dit, le vampirisme n’est pas souvent exploité dans la littérature jeunesse, donc ça fait du bien de voir la manière dont il est abordé ici. Ils sont soumis à des règles, ils doivent restés cachés et ne pas se dévoiler aux humains. À côté de ça, on a les Médiateurs qui sont là pour assurer une bonne entente entre les vampires et les humains que les premiers ne fassent pas de vague et de trouver des solutions si problèmes il y a. Ça m’a fait penser à A comme Association dans le principe, même si c’est très différent en termes d’histoire. Mais là, Alana va être confrontée à un autre problème, si Joâo s’avère être une vampire, cela va à l’encontre de certaines règles et est loin de se douter dans quelle galère elle va se retrouver…

Mais l’autrice n’a pas créé uniquement une aventure fantastique, et pour moi ça reste un prétexte pour aborder d’autres sujets du quotidien. En même temps elle est connue pour parler diversités, LGBT sur ses réseaux sociaux. Donc il était évident que ça allait être abordée dans son roman, on n’en attend pas moins de sa part. N’étant pas directement concernée par ces sujets, je ne suis pas l’experte pour juger de la représentation qui est faite ici, mais il faut avouer que la manière dont c’est traité est intéressante.

Sans pour autant faire un « cours didactique », l’autrice nous donne des petites infos par-ci, par-là pour nous faire comprendre ce qu’il en est. Par exemple, un des personnages est non-binaire, et tout le monde ne sait pas nécessairement ce que cela veut dire. Donc le sujet est amené de manière subtile avec quelques explications à la clé pour comprendre cela, c’est parfaitement intégré dans une conversation. En termes de représentation, on a là, un groupe de personnages assez éclectique car comme je viens de le dire il y en a un qui est non-binaire, un autre racisé, Alana a des douleurs chroniques et un autre personnage est lesbien. On peut se reconnaître en l’un d’eux, d’une manière ou d’une autre, d’autant plus si on fait partie de la communauté LGBT, qui peut être souvent (voire tout le temps si on excepte le meilleur ami gay) laissé de côté dans la plupart des récits. L’autrice aborde également d’autres sujets du quotidien et l’entrée dans l’adolescence, et non, ça ne se fait pas uniquement sur les premiers émois amoureux…

En bref, Alana et l’enfant vampire est un roman qui m’a bien plu. Si je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce livre, il n’empêche que j’ai passé un bon moment de lecture. C’est simple mais efficace même si j’avoue que je ne serai pas contre l’idée d’avoir une suite pour retrouver cette petite bande et en savoir plus sur l’univers et les personnages. Mais cette histoire est plus qu’une aventure fantastique car l’autrice aborde des sujets du quotidien en mettant en avant la diversité, sous toutes ses formes (couleurs de peau, orientation sexuelle, handicap, etc.). De quoi représenter tout le monde avec des personnages haut en couleur et avec du caractère. Vraiment, je ne serai pas contre l’idée de retrouver cette petite bande pour de nouvelles aventures.

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