Quatrième de couverture
La vie est tranquille sur la petite île où Émilie vit depuis toujours, et où Clément vient d’emménager avec sa mère. Jusqu’au jour où un événement tragique bouscule le quotidien des habitants : un incendie ravage l’entreprise TechPro qui fait vivre la plupart des insulaires.
Le lendemain, c’est le choc : chacun se réveille radicalement transformé, avec une question en tête : « Qui suis-je dans ce nouveau corps ? »
Que s’est-il passé ? Comment accepter ce bouleversement ? Comment se réinventeront Émilie, Clément, Céline, Fred, Karl et les autres, chamboulés par les nouveaux rapports qui s’installent ?
Mon avis
Après avoir lu Le goût du baiser, je me suis lancé dans C’est pas ton genre, un roman qui m’a plutôt intrigué de par son sujet. J’étais curieuse de voir de quelle manière ça allait être traité. Si l’idée de base pouvait être intéressante, j’avoue que je n’ai pas totalement été convaincue par le résultat. Ça n’a pas fonctionné pour moi.
Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture des autrices est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire. Ça se lit vraiment bien et vite, le roman ne m’aura pas fait long feu. On suit par alternance les points de vue de Clément, Émilie et les autres qui sont touchés par ce changement de genre. Un bouleversement qu’ils étaient loin d’imaginer et surtout d’appréhender car cela va poser pas mal de questions.
Dans un premier temps, on découvre les personnages, Clément vient d’emménager sur l’île avec sa mère qui, après une longue période difficile, vont pouvoir recommencer une nouvelle vie. Émilie, elle, y a toujours vécu, elle entretient des rapports compliqués avec son oncle, le directeur de TechPro et patron de la mère de Clément. On découvre donc ce petit monde, et l’on peut déjà constater certains rapports entre les hommes et les femmes, le sexisme est présent à TechPro, la mère de Clément va y être confrontée, Émilie a des soucis avec son oncle (euphémisme quand tu nous tiens), donc on peut imaginer une certaine direction pour l’intrigue.
L’explication quant au changement de genre est plutôt intéressante. Je ne veux pas trop en dire parce que c’est un mystère qui perdure un peu dans l’histoire, une « enquête » va être mener pour comprendre ce qui s’est passé et surtout si le processus peut être irréversible. Je m’étais demandée comment ça allait être expliqué et quelles allaient être les conséquences.
À partir du moment où les corps vont changer, je m’attendais à ce que l’histoire prenne une autre tournure, de voir davantage les côtés sexistes de certains comportements par exemple, comme on le voit avec l’oncle d’Émilie (qui lui cumule bien des choses d’ailleurs…). Et en changeant les rapports de force, les hommes devenus femmes et femmes devenues hommes, je m’attendais à ce qu’on voit ces problèmes-là, qu’il y ait une remise en question, etc.
Après tout, ce thème n’est pas inédit, enfin pas tout à fait. Le film Freaky Friday a permis le changement de corps entre la mère et la fille pour qu’elles puissent se comprendre et voir ce que l’autre vivait. J’avais donc imaginé que cette histoire prenne une telle tournure, une inversion de corps entre les hommes et les femmes pour avoir la vision de l’autre. Au final ça n’est pas vraiment abordé ou très en surface et si on entrevoit cet aspect, ce n’est pas le cœur de l’histoire.
Le changement de genre va plutôt se centrer sur l’identité, de savoir qui l’ont est : est-ce qu’il y a un rapport avec l’apparence physique ? Ou est-ce quelque chose de plus ancré en nous ? Est-ce qu’on est vraiment la même personne si l’on vient à changer de physique ? Comment définir son identité ? Ce côté-là était intéressant, Émilie, devenue garçon, sait au plus profond d’elle qu’elle est une fille, elle rejette totalement le changement de son corps, quand d’autres vont s’en accommoder et d’autres l’accepter pleinement.
En soi, l’idée est plutôt bonne mais j’ai trouvé ça que ça restait en surface, qu’il y a quelque chose qui ne fonctionnait pas pour moi. C’est difficile à expliquer et je vous avoue que je galère un peu à écrire cette chronique pour essayer de le faire. Mais pour moi, il y a un souci au niveau du traitement du sujet. Par ailleurs j’avoue que je m’attendais à une fin totalement différente. Je ne pensais pas que ça prendrait une telle direction et même si on en voit certains bénéfices de cette expérience, qu’il y a une certaine évolution et remise en question, je n’en ai pas été totalement convaincue.
Quant aux personnages, je ne m’y suis pas attachée plus que ça, même si j’ai eu mal au cœur pour Émilie qui est en rejet total et qui souffre de cette situation. Pourtant, il y avait du potentiel mais ça n’est pas assez approfondi, ils ont manqué de saveur pour moi. On sent qu’il y a un malaise chez Clément, qu’il se cherche un peu et se changement de genre pourrait être bénéfique pour lui mais pour d’autres le changement est violent, pas seulement pour Émilie.
En bref, C’est pas ton genre est une lecture qui me laisse un peu perplexe. L’idée de base était bonne mais je ne sais pas, il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné pour moi et j’en ressors assez mitigée. Une lecture intéressante dans le fond mais dans la forme, ce n’était pas ce à quoi je m’attendais et la fin ne m’a pas vraiment plu. Ça ne m’a pas totalement convaincu. Je n’ai pas su m’attacher aux personnages non plus, donc ça n’aide pas à s’intéresser à leur histoire, ils manquaient de profondeur à mon goût. À vous de vous faire votre propre avis dessus et je serai curieuse de savoir ce que vous en avez pensé.
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