La Guerre du Lotus de Jay Kristoff

Quatrième de couverture

On disait éteinte la race des griffons, ces créatures mythiques menées par les danseurs d’orage. Pourtant, Yukiko et son père reçoivent l’ordre d’en capturer un pour le cruel shogun des îles de Shima. Contre toute attente, ils y parviennent, mais Yukiko se retrouve perdue dans une forêt sauvage, avec pour seule compagnie un griffon mutilé qu’elle nomme Buruu. Unis dans l’adversité, la jeune fille et l’animal s’entraident. Yukiko serait-elle la véritable danseuse d’orage, ultime espoir du peuple ?

Mon avis

Après avoir terminé Ma raison de respirer, j’ai enfin pu me remettre pleinement dans La Guerre du Lotus et terminer cette intégrale. Il faut savoir que j’ai mis un mois pour le finir car je n’ai pas voulu lire la trilogie en une seule fois. J’ai donc lu tome par tome, avec d’autres lectures entre chaque parce que c’est trop lourd pour moi d’enchaîner. Ça me laisse le temps d’assimiler l’univers, les personnages, et d’y retourner avec plaisir.

Possédant une intégrale, j’ai préféré attendre et faire une chronique globale plutôt que tome par tome puisque c’est l’exemplaire que je possède et ça m’évitera aussi de me répéter à chaque tome et revenir sur l’intrigue et l’univers. Voilà pourquoi cette chronique a mis du temps à arriver.

Cela dit, je possède ce livre depuis des années (2017), un peu d’attente n’est plus un problème. J’avoue avoir profité de la réédition chez Big Bang pour me lancer et ainsi découvrir cette série de Jay Kristoff dont j’ai déjà pu découvrir les écrits avec Illuminae et Aurora Squad. J’étais donc très curieuse de voir ce que La Guerre du Lotus allait donner et je ne suis pas déçue du voyage. J’ai adoré, c’est vraiment une très bonne trilogie et je suis triste d’avoir dû dire au revoir à tous ces personnages.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, sachant que ça résume en gros ce qui se passe dans le premier tome, et pas besoin d’en dire davantage sans quoi il y aurait des risques de spoilers. L’écriture de l’auteur est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre assez facilement dans l’histoire, même s’il faut avouer que par le style, on sent que c’est davantage un roman pour adulte, c’est plus mature, à tout point de vue.

L’intrigue est vraiment bonne et bien menée, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que l’histoire soit construite de cette manière car en arrivant à la fin de l’histoire, je pensais que ça serait « juste » la fin de la trilogie, d’en arriver à cette finalité-là. Donc j’étais très curieuse de voir ce que les deux autres tomes allaient donner et une fois encore Jay Kristoff a prouvé à quel point il a une imagination débordante et a su construire une histoire et un univers incroyable.

Pour chaque tome, les intrigues sont vraiment bonnes et bien menées, assez rapidement les premiers problèmes arrivent, l’action se met en place très tôt si bien qu’il n’y a pas de longueurs, pas de pertes de temps. Ça file assez droit et c’est vraiment prenant et haletant. J’ai beaucoup aimé cette histoire et retourner dans de la fantasy, et surtout dans de l’adulte (car oui malgré la réédition chez Big Bang, ça reste de l’adulte), c’est vraiment tout ce que j’adore. J’adore lire de la jeunesse et YA, mais ce n’est quand même pas la même chose, surtout en fantasy.

Quant à l’univers, il est vraiment incroyable, Jay Kristoff mélange les genres et en fait quelque chose d’univers, à la fois de la fantasy avec pour fond la mythologie japonaise avec les yokaïs, et autres créatures, démons, et bien sûr des griffons. Mais dans un même temps, il y a toute une technologie, qui fait penser au steampunk, quelque chose de bien moderne d’un côté et avec des traditions de l’autre côté. Un mélange assez étonnant et qui pourtant fonctionne parfaitement. Et on voit que ce mode est très loin d’être idéal, on pourrait dire que c’est un monde futuriste peu engageant qui nous est présenté car la planète est dans un sale état… et cela a un lien évidemment avec le lotus… Mais je vous laisse découvrir en quoi.

En tout cas, l’univers est vraiment génial, très original et à chaque tome on en apprend un peu plus et on voit à quel point c’est sombre et qu’il est plus que temps de changer les choses, de faire évoluer les mentalités et rétablir l’ordre. Des codes très SF / anticipation alors même qu’il s’agit d’un roman de fantasy. Mais La Guerre du Lotus est à la frontière des genres, un peu inclassable mais dans le fond peu importe car cela marche parfaitement, ça en fait un roman assez unique en son genre.

C’est un univers très riche car il est empli de magie, même si elle semble proscrite, sans qu’on sache exactement pourquoi. Yukiko en est pourvue, mais je vous laisse découvrir de quelle manière. C’est aussi très politique et si vous me suivez depuis un moment, vous n’êtes pas sans savoir que c’est ce que je préfère le plus dans la fantasy, alors un combo magie et politique, là, je suis complètement conquise. Entre manipulations, mensonges, trahisons et vengeance, autant de thèmes évoqués ici pour en faire une série de fantasy épique et incroyable.

Quant aux personnages, on va en découvrir une multitude. La grande majorité du temps, on est centré sur Yukiko et Buruu mais on voit aussi d’autres personnages graviter autour d’elle. Le fait qu’on ait une narration à la 3e personne nous permet d’explorer différents personnages à différents moments et de les voir évoluer et interagir avec ce monde en pleine évolution, révolution. Dans le tome 2, elle est moins mise en avant par rapport aux personnages secondaires, car c’est pour mieux apprendre à les connaître car chacun a son rôle à jouer dans cette grande guerre qui se prépare.

Les personnages, pour la majorité, sont vraiment attachants et sympathiques. J’avoue qu’au début, j’avais un peu de mal à resituer qui était qui, car il y a beaucoup de personnages et les prénoms japonais se ressemblant un peu, j’avais du mal à m’y retrouver. Mais j’ai fini par m’y faire au fur et à mesure. Yukiko est une jeune adolescente qui se retrouve au cœur d’une révolution dont elle est l’instigatrice et ce, malgré elle.

En bref, La Guerre du Lotus est une trilogie que j’ai adoré découvrir. Jay Kristoff a créé un univers atypique mélangeant les genres, entre tradition et modernité, entre fantasy et steampunk / SF, avec des créatures légendaires et de la mécanique. Un mélange qui fonctionne parfaitement et qui m’a totalement conquise. L’intrigue est vraiment bonne et bien menée, j’ai été surprise par la tournure des événements car je m’attendais à ce que la finalité du premier tome soit celle de la trilogie. Donc j’étais très curieuse de savoir ce que l’auteur allait nous proposer pour les suites et je n’ai pas été déçue du voyage. Quant aux personnages, ils sont vraiment attachants et sympathiques, ils vont tous évoluer au cours de la trilogie et j’ai adoré les découvrir et les côtoyer, ils vont me manquer. Une trilogie à découvrir si ce n’est pas encore déjà fait ! Et plus d’excuse, elle est de nouveau disponible (avec des tomes indépendants) chez Big Bang et de magnifiques couvertures. J’avoue, je suis un peu jalouse, même si mon intégrale est très chouette aussi.