Girl, Serpent, Thorn de Melissa Bashardoust

Quatrième de couverture

Parfois, c’est la princesse le monstre....

« Il était une fois une princesse... qui avait reçu la malédiction d’être venimeuse au toucher. »

Soraya a vécu sa vie cachée, loin de sa famille, dans sa chambre, au dernier étage du palais, ou dans les allées la roseraie du Golestan. À l’approche de la cérémonie du mariage de son frère jumeau, Soraya doit décider si elle est prête à sortir de l’ombre pour la première fois. Dans le donjon se trouve un démon qui détient les réponses dont elle a soif, les réponses à sa potentielle liberté. Et en bas du palais, se trouve un jeune homme qui n’a pas peur d’elle, dont les yeux voient au-delà de la peur, comprennent qui se cachent sous le poison.
Soraya pensait savoir où est sa place dans le monde, mais une succession de choix imprévus la conduisent à des conséquences qu’elle n’aurait jamais imaginées. Elle commence alors à se demander qui elle est, qui elle est en train de devenir : humaine ou démon ? Princesse ou monstre ?

Mon avis

Après avoir lu La Pieuvre bleue, je me suis enfin lancé dans Girl, Serpent, Thorn que je voulais lire à la base en début de semaine, sauf que je suis tombée malade donc je n’ai pas pu m’y lancer. À partir du moment où ça allait mieux, j’ai fini par me lancer dans cette lecture qui m’a beaucoup intrigué.

J’avoue que je ne savais même pas de quoi ça parlait à la base, juste la phrase d’accroche : « Parfois, c’est la princesse le monstre.... » qui m’a beaucoup intrigué et donné envie de le lire. Et je dois avouer que la découverte n’en a été que meilleure. J’ai adoré cette lecture, c’était passionnant, proche d’un coup de cœur. Je vous invite vivement à le lire parce qu’il serait dommage de passer à côté !

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent vite pour s’en rendre compte. l’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire.

On découvre Soraya, cette jeune fille dont le toucher est mortel. Une malédiction qui lui pèse, elle qui a toujours vécu dans l’ombre, dans la solitude à cause de ça. Jusqu’au jour où une solution à son problème pourrait bien se trouver dans les cachots. On voit bien que Soraya est tiraillée entre ses devoirs et ses désirs, une faille qui pourrait bien lui causer du tort malgré elle.

L’intrigue est bonne et bien menée, simple en apparence, mais on se doute bien que cela cache un plus grand dessein dont on ignore tout. Il y a tellement de non-dits de secrets au sein de cette famille que cela pourrait coûter très cher… L’action arrive assez vite, dès les premières pages, on est plongé au cœur de l’action et des problématiques. Le rythme est bon, très prenant et haletant et j’avais envie de voir où tout cela allait nous amener. Et plus j’avançais dans ma lecture et plus je craignais ce que j’allais découvrir, car je sentais bien que ça allait mal finir, d’une manière ou d’une autre… Saura-t-elle assumer ses choix et les conséquences ?

En tout cas, je ne me suis pas ennuyée un seul instant, c’est une histoire addictive et très efficace. Comme quoi, il est possible de faire un one-shot et d’avoir quelque chose de consistant sans pour autant avoir un énorme pavé (même si le roman fait quand même 400 pages). L’intrigue est maîtrisée de bout en bout, très surprenante avec son lot de rebondissements et de révélations. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ça, même si je sentais bien qu’il y avait anguille sous roche, mais je ne pensais pas que ça prendrait une telle tournure. J’ai donc été très surprise et ça fait du bien de se faire malmener de la sorte.

L’univers, quant à lui, est original, j’ai vraiment adoré. Un mélange de contes, à la fois européen et perse qui donne un rendu des plus intéressants. Pour une fois, j’ai lu la note de l’autrice à la fin de l’ouvrage (chose que je fais rarement) et je dois dire que là, j’ai bien fait, c’était instructif de voir quelles ont été ses inspirations pour créer l’univers, le langage, etc. Je vous invite à en faire de même une fois votre lecture terminée.

Pour revenir sur l’univers, c’est un monde intéressant, assez « classique » dans un premier temps, on suit la famille royale avec son mode de vie, ses traditions, sa politique mais rapidement, les contes et légendes vont entrer en scène et prendre vie. Comme quoi parfois, les mythes n’en sont pas et qu’on devrait s’en méfier.

Entre ainsi en scène une autre catégorie de personnages que les humains : les divs, des créatures démoniaques dont ils en existent diverses espèces. Ils peuvent réaliser des souhaits, mais attention à ce que l’on désire, ils pourraient bien se réaliser… mais pas toujours de la manière dont on le voudrait… J’ai beaucoup aimé cet aspect de l’histoire, la manière dont cela fonctionne, à quoi cela servait, etc. C’est un univers très riche qui n’a cessé de s’étoffer à mesure des pages et j’ai vraiment pris plaisir à découvrir tout ça.

Quant aux personnages, on a là un groupe assez éclectique très intéressants et attachants pour la plupart. Soraya est une jeune adolescente privée d’amour, de considération de la part de sa famille et même ses amis (le peu qu’elle a) à cause de sa malédiction. Elle souffre de solitude et de reconnaissance, alors il est vrai que par ses choix on pourrait lui en vouloir et en même temps, pas tellement. On peut comprendre qu’elle ait envie d’exister autrement que dans l’ombre, de faire partie du monde et à cause de son pouvoir, elle ne le peut pas. On peut aisément se mettre à sa place, même si parfois elle paraît égoïste, à cause de ses choix égoïstes, elle va devoir assumer les conséquences de ses actes. Mais comme dans toute aventure du genre, il est évident qu’elle va évoluer, comprendre, et changer, d’une manière ou d’une autre. Cela reste des romans initiatiques dans le fond.

Le div, ou plutôt la div (Parvaneh), emprisonnée dans les cachots va avoir aussi un rôle important dans l’histoire et j’ai beaucoup aimé ce personnage qui se dévoile vraiment au fur et à mesure. Il est étonnant de voir comment nos sentiments envers un personnage peuvent changer du tout au tout, à partir du moment où l’on a toutes les cartes en main pour comprendre leur psychologie, les tenants et les aboutissants concernant leurs actes. C’est un personnage vraiment intéressant pour ça, elle saura nous surprendre par bien des aspects. Il en va de même pour Azad, dans une autre mesure, mais je ne veux pas trop en dire pour éviter tout spoiler, mais c’est un personnage qu’on ne pourra pas oublier…

En bref, Girl, Serpent, Thorn est un roman que j’ai adoré découvrir. L’intrigue est bonne et bien menée, bien plus complexe qu’on ne pourrait le croire. L’action est omniprésente de sorte qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer un seul instant, c’est très efficace et prenant dans le genre. L’univers est riche et plus complexe qu’il n’en a l’air, il s’enrichit au fur et à mesure et les différentes inspirations de l’autrice s’en ressente. Mais elle a su se les réapproprier et construire quelque chose d’unique et original. Les personnages sont intéressants et attachants, pas toujours gentils et parfaits mais c’est ce qui les rend humains au final car on peut tous faire des erreurs. Le tout est d’en prendre conscience et de faire en sorte de rectifier le tir pour s’améliorer et devenir la meilleure version de nous-mêmes. Un roman proche du coup de cœur que je vous invite vivement à lire si ce n’est pas déjà fait. Vous ne serez pas déçus !

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