La Pieuvre bleue de Rupert Kingfisher

Quatrième de couverture

Laura, 13 ans, est soudainement projetée dans un monde parallèle. Dans ce Paris-miroir, la population est sous l’emprise d’un virus, la Peste, qui se nourrit de l’imagination de ses hôtes et provoque des hallucinations cauchemardesques.

Accusés d’être de super-propagateurs, les artistes sont sauvagement censurés. Celles et ceux qui se risquent à enfreindre la loi disparaissent sans laisser de traces...

Pour résister, Laura et ses amis créent un magazine satirique clandestin, La Pieuvre bleue, et enquêtent sur l’origine du véritable fléau.

Mon avis

Après avoir lu Aurore, marquise à Versailles, je me suis lancé dans La Pieuvre bleue, un roman qui m’a bien intrigué et j’étais très curieuse de voir ce que ça allait donner. Je dois dire que c’était une chouette lecture, originale et différente de ce qu’on peut trouver en jeunesse actuellement. Ça fait du bien, un peu de changement.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. l’écriture de l’auteur est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire.

On découvre dans un premier temps Laura, jeune adolescente qui a quitté Paris pour vivre en Vendée avec sa mère et son beau-père. Durant les vacances, elle va accueillir les enfants de son beau-père : Océane et Zach, ainsi que leur grand-mère Yvette. Une venue qui va quelque peu bouleverser le quotidien de Laura qui est déjà mis à mal par son changement de logement et d’amies. Amies qui se sont d’ailleurs éloignées d’elle, la laissant plus seule que jamais. Un quotidien pas facile et quand elle va se rendre compte qu’Océane a des passions similaires aux siennes, mais qui s’en sort encore mieux, c’est le coup de grâce pour l’adolescente qui ne sait plus trop où est sa place.

Très rapidement, Laura va se retrouver projeter dans ce Paris alternatif, par l’intermédiaire de ses rêves car c’est toujours une fois endormie qu’elle se réveille là-bas. On suit donc Laura dans cette version alternative de Paris où sévit la fameuse Peste. Un va-et-vient permet de faire le lien entre sa vraie vie et celle plus « imaginaire » dans ce monde parallèle. Et bien évidemment, cela va avoir une incidence dans son quotidien. Le roman fantastique dans toute sa splendeur, une partie « rêvée » qui va permettre à Laura d’évoluer, de gagner en maturité et prendre conscience de certaines choses.

En attendant, elle va devoir appréhender cette nouvelle vie à Paris. Heureusement pour elle, qu’elle est bien entourée, ses amis et acolytes qui font partie comme elle de La Pieuvre bleue, dans un but de rébellion contre le gouvernement en place, vont l’aider à « recouvrer » la mémoire et lui expliquer ce qui se passe ici. Avec leur magazine satirique interdit : La Pieuvre bleue, ils essayent de comprendre et découvrir les origines de cette Peste qui gâche leur quotidien.

L’intrigue est bonne et bien menée, c’est vraiment intéressant de voir ces va-et-vient temporel et ce que ça apporte à Laura. Quand elle est dans la version alternative de Paris, on y découvre un régime totalitaire, avec ses restrictions et petit à petit, en même temps que Laura, on fait des découvertes qui font froid dans le dos quand on comprend les desseins. C’est un univers intéressant et original qui change de ce qu’on peut trouver en jeunesse. J’ai beaucoup aimé les réflexions qui sont faites, ce que l’art peut apporter et en quoi il est ici « dangereux ».

Les personnages sont vraiment attachants et sympathiques, à commencer par Laura qui se retrouve dans un univers totalement inconnu pour elle. Sous couvert d’une amnésie, elle réapprend au fur et à mesure le fonctionnement de ce monde, redécouvre les personnes qui gravitent autour d’elle et ce que certains peuvent cacher. On peut aisément s’identifier à Laura, avoir ses doutes, partager ses craintes et peurs, donc on peut vraiment vivre cette aventure à travers ses yeux. Les personnages secondaires sont tout aussi sympathiques et intéressants, notamment Milo qui va être un vrai pilier dans sa nouvelle vie dans le Paris alternatif.

En bref, La Pieuvre bleue est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. L’intrigue est bonne et bien menée, c’est très efficace dans le genre et on voit rapidement que la partie imaginaire, la version alternative de Paris sera un moyen pour changer et faire évoluer Laura dans sa vraie, nouvelle vie en Vendée. Grâce à cette aventure, elle va gagner en maturité et prendre conscience de certaines choses, un roman initiatique bien sympathique à suivre. L’univers est original, très prenant et glaçant par bien des aspects, ça change de ce qu’on peut trouver en jeunesse, j’ai beaucoup aimé découvrir ce monde. Quant aux personnages, on a là un groupe assez éclectique, dans l’ensemble, ils sont plutôt attachants et sympathiques, notamment Laura, mais Milo, son acolyte n’est pas en reste et pourrait bien nous réserver des surprises. Un roman à découvrir !