La voleuse de ballon d'Aneesa Marufu (La voleuse de ballon 1)

Quatrième de couverture

Allumer la mèche. Embraser la nuit.

Dans un monde divisé entre les Ghadaeans, la caste dominante, et les Haris oppressés, Khadija, 16 ans, arrive en âge de se marier. Mais la jeune fille est un esprit libre qui refuse qu’on lui impose comment vivre sa vie. Alors lorsque son père lui trouve un prétendant, elle s’enfuit dans un ballon volé. Le vent la dépose sur une terre inconnue, chez un jeune homme apprenti souffleur de verre, Jacob, qui appartient à la caste des opprimés...
Exploités depuis trop longtemps, les Haris brûlent d’une envie de vengeance, et le leader de leur groupe terroriste, les Hareefs, l’a bien compris. Bientôt, une véritable révolution menace de tout éclater : le monde de Khadija et Jacob, et par la même occasion leur amitié. A coup de magie illégale et d’invocations de puissants djinns, les rebelles gagnent du terrain. Nos deux héros vont devoir choisir quel monde ils souhaitent sauver. Et s’il s’agit du même...

Mon avis

Après avoir lu Seul un monstre... je me suis lancé dans La voleuse de ballon. Voyant qu’il allait bientôt paraître, je continue ma lancée en lisant en amont des livres pour pouvoir vous en parler. C’est un roman qui avait l’air prometteur et je dois dire que c’était une histoire bien sympathique. Sans être un coup de cœur, il n’en reste pas moins intéressant et aborde de nombreux sujets, le tout dans un univers arabisant, ce qui change de ce qu’on peut lire en YA.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire qui est prometteuse.

L’intrigue est bonne et bien menée, elle est assez simple mais efficace, j’ai passé un bon moment de lecture et c’est l’essentiel. J’étais assez curieuse de voir où tout cela allait nous emmener. L’action est assez présente, même si ce n’est pas haletant et sous tension en permanence, mais il y a suffisamment d’éléments à se mettre sous la dent pour ne pas s’ennuyer. Il y a quelques révélations, rien de surprenant en soi, ça paraissait plutôt logique tout ce qu’on découvre mais les rebondissements sont nombreux, faisant prendre conscience chaque personnage de la situation et d’un univers très loin d’être juste.

L’autrice aborde de nombreux sujets tel que le racisme – qui est ici inversé – car ce sont ceux qui ont la peau claire qui sont oppressés, les Haris dont fait partie Jacob. On y voit aussi que la condition de la femme n’est pas très enviable car si Khadija a une meilleure position que Jacob car elle est Ghadaeans, il n’empêche qu’elle n’est pas vraiment libre de ses mouvements et de son avenir. Sa seule destinée est d’épouser un homme et faire des enfants, ça n’a rien d’enviable en soi… d’autant plus quand ça n’est pas la volonté de Khadija. Mais son père ne veut pas l’entendre.

Khadija est sûre de ce qu’elle ne veut pas : une vie enfermée et si elle devait épouser le prétendant qu’a choisi son père, c’est ce qui lui arrivera. Elle, qui a vécu déjà 16 ans enfermée, n’a pas envie que sa vie d’épouse soit la même. En revanche, elle ne sait pas vraiment ce qu’elle veut, ce qu’elle fera de sa vie une fois enfuie. Elle a toujours vécu « dans une prison dorée » et ignore tout du monde et des souffrances des autres. Même si bien évidemment, en tant que femme son destin est assez limitée, il n’empêche que le sort des Haris ne la préoccupait pas outre mesure et leur situation n’est vraiment pas enviable.

Mais sa rencontre avec Jacob va quelque peu changer son regard sur ce peuple oppressé et comprendre que la société dans laquelle elle évolue n’est pas juste, raciste et bien d’autres choses encore. Mais que faire ? Comment changer les choses ? Lors de leur périple, Khadija et Jacob vont faire des rencontres avec cette volonté de faire évoluer leur monde, mais de quelle manière ? Khadija et Jacob ne rencontreront pas les mêmes personnes et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles n’ont pas du tout la même vision de l’avenir et de procédé pour changer les choses.

Les personnages sont vraiment attachants et sympathiques, même si parfois ils ne font pas les bons choix et n’agissent pas comme il le faudrait. Mais au cours de cette aventure, ils vont évoluer et apprendre, ils vont aussi grandir et se remettre en question. Je suis assez curieuse de les retrouver dans la suite de leur aventure, surtout au vu des circonstances.

Outre l’univers répartie en différentes castes, mettant en lumière les différences sociales et raciales, on y découvre toute une culture avec ses propres mythes et légendes, notamment celle des djinns et je dois avouer que c’était vraiment intéressant de découvrir ça. ça reste pour l’instant assez simple et succinct mais on entrevoit déjà des choses et que l’on ne peut pas nécessairement se fier à ces êtres surnaturels. J’ai beaucoup aimé cet aspect « magique » de l’univers et j’espère qu’on en découvrira plus dans la suite.

En bref, La voleuse de ballon est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. L’histoire est assez simple mais prenante, j’étais curieuse de voir où tout cela allait nous mener et je ne suis pas déçue du voyage. Après, ce n’est pas un coup de cœur pour moi parce qu’il m’en faut plus, je préfère quand c’est plus consistant et complexe mais ça reste une agréable lecture. L’univers est intéressant, loin d’être parfait (c’est un euphémisme) mais il permet de mettre en lumière les problématiques de ces deux peuples. Et ce, à travers des héros qui vont voir le monde autrement et vont aussi essayer d’agir pour faire changer les choses. Reste à voir de quelle manière ils vont s’y prendre et voir ce qui en découlera. Un premier tome intéressant dont il me tarde de lire la suite pour voir ce qui va arriver à nos deux héros en devenir. Affaire à suivre !

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