La Fougère et le Bambou de Marie Tibi et Jérémy Pailler

Quatrième de couverture

Au soir de sa vie, un vieil homme lègue deux graines à ses fils : à l’aîné, une graine de fougère ; au cadet, une graine de bambou. « Plantez-les dans la forêt en souvenir de moi. » Si la fougère recouvre vite le sol, rien ne pousse de la graine de bambou, au grand désespoir du plus jeune des frères...

Mon avis

Voulant me mettre à jour dans les dernières parutions d’albums, j’ai pu me poser un peu au boulot en lire quelques-uns. Je ne vais pas tous vous les présenter, seuls ceux qui m’ont vraiment plu et qui mérite une petite mise en avant. Et il est indéniable que La Fougère et le Bambou mérite grandement d’être présenté car c’était une très jolie histoire et qu’il serait dommage de passer à côté.

On découvre ces deux frères qui, pour honorer la mémoire de leur père, vont planter la graine qu’ils ont reçu peu de temps avant sa mort. Si l’aîné a eu une fougère qui va pousser rapidement, le cadet lui, a eu un bambou qui ne montre aucun signe (visible) de pousse. Mais le fils cadet persévère et ne lâche pas l’affaire, quand bien même son frère le lui conseille. 


Puis, un beau jour, le bambou commence à pousser, mais ce que l’on découvre à mesure que le temps (les années) passe, c’est qu’en réalité, le bambou est en train de solidifier ses racines avant d’éclore et d’apparaître enfin dans toute sa splendeur.


Une métaphore sur la persévérance et l’espoir, certaines choses peuvent prendre du temps. On peut aussi le comprendre autrement que parfois certaines personnes ont besoin de plus de temps avant d’éclore et d’accomplir quelque chose. Le frère cadet avait peut-être besoin de plus de temps pour faire pleinement son deuil (par exemple).


C’est un magnifique album, l’histoire est vraiment bien construite, avec un côté répétitif puisqu’on voit – toujours de manière parallèle – l’évolution (ou non) de la fougère et du bambou et ce frère aîné qui ne cesse de dire au cadet d’abandonner, que rien ne poussera jamais. Jusqu’au jour où tout va changer et ainsi, les deux frères pourront collaborer et donner un toit à ceux qui en auront besoin, car le bambou servira de fondation et de mur pour la maison quand la fougère servira de toit. Une collaboration main dans la main pour ses deux frères qui resteront unis malgré la perte qu’ils ont eu.


Si le texte et la morale de l’histoire sont beaux, il est vrai que les illustrations subliment le tout. J’ai beaucoup aimé le graphisme qui est tout en douceur, même si les couleurs sont dans un camaïeux assez foncés de gris / vert, loin des couleurs vives que j’aime en général. Mais ça donne une certaine atmosphère à l’histoire, la rend tragique car après tout, cela commence avec la mort du père mais ça devient de plus en plus lumineux à mesure que le temps passe. Après, on aime ou pas ce type de graphisme, c’est à chacun de voir, mais je trouve ça particulièrement réussi et très beau.


En bref, La Fougère et le Bambou est un magnifique album qui m’a beaucoup touché, aussi bien par le texte que les illustrations. Ces deux frères font face à un deuil, pas de la même manière et la graine qu’ils ont reçu en cadeau par leur père ne pousseront pas à la même vitesse. Certaines choses ont besoin de temps pour pouvoir s’épanouir et ce n’est pas pour cela qu’il faut pour autant abandonner avant même d’avoir essayé. Un très bel album sur la persévérance et l’espoir, que je vous conseille vivement !

Dès 5 ans.

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