Le Respir de Saintclair Hj

Quatrième de couverture

Pierre Francillon est un lycéen suicidaire, persuadé d’avoir causé la mort de son professeur de lettres par la simple pensée. Traumatisé, il repousse toutefois l’instant où il mettra fin à ses jours lorsqu’il découvre que son remplaçant ne respire pas : mort et vivant à la fois. Obsédé par cette révélation, il développe une fascination morbide pour ce jeune enseignant. Alors que son entourage tente par tous les moyens de tempérer sa névrose, Pierre débute une enquête sur ce mystérieux personnage. Se construit alors une relation idolâtre avec la mort elle-même, entre attirance maladive et répulsion instinctive.

Mon avis

Après avoir lu Only for a night, je me suis lancé dans Le Respir en sachant que ça serait une lecture rapide puisque le roman fait une centaine de pages, il s’agit plus d’une novella qu’un roman. La couverture m’a tout de suite attiré et la 4e de couverture m’a beaucoup intrigué. Donc j’étais curieuse de voir ce que ça donnait sachant que j’ai été rarement (voire quasi jamais) déçue des publications chez les Éditions du Chat Noir et je dois dire que c’était une lecture intéressante mais pas tout à fait ce à quoi je pensais non plus. Mais j’ai bien aimé dans l’ensemble cette histoire qui est assez atypique.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. Une chose remarquable dans ce roman est l’écriture de l’auteur, je l’ai beaucoup aimée et je serai curieuse de découvrir d’autres récits à venir parce qu’il me semble très prometteur.

Une plume assez fluide et poétique qui nous met dans une ambiance bien particulière pour son histoire et qui rend aussi le récit plus mature que ce qu’on peut lire dès lors qu’il est question d’ado. D’autant plus que l’histoire est écrite du point de vue de Pierre, une sorte de journal intime où il nous livre son mal-être, ses pensées avant de s’embarquer dans une quête qui peut paraître insensée.

L’intrigue est bonne et bien menée, on suit Pierre dans sa vie de lycéen, lycéen à part qui se démarque, notamment du fait qu’il est muet, il est attiré par tout ce qui a attrait à la mort, un gothique haït par les autres. Sa meilleure amie Claire, gothique également est la seule à le comprendre, une bonne entente qui vont les mener tous les deux dans cette quête étrange, à savoir qui est réellement leur nouveau professeur d’histoire qui ne respire pas selon Pierre.

J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure, que la fin soit ainsi. On peut dire qu’on est vraiment dans un récit fantastique pur qui nous fait osciller entre réalité et fiction, entre vérité et fantastique et j’ai bien aimé même si au départ ça m’a déconcerté car ce flou, cet entre-deux incertain m’a un peu surprise dans un sens, je ne pensais pas que ça serait ainsi. La fin est assez déchirante et quand on voit le fin mot, d’autant plus quand on comprend ce qui s’est passé, ce que tout cela cachait. Surprise et en même temps, c’était dit depuis le début en quelque sorte.

les personnages sont assez limités car on suit surtout Pierre (normal c’est le narrateur) et sa meilleure amie Claire qui va l’aider dans cette quête. On voit d’autres personnages autour mais ce sont eux surtout qui fait tout l’intérêt, sans compter ce fameux professeur sur qui Pierre va développer une obsession morbide, une relation quelque peu étrange surtout quand on découvre ce qu’est le fameux « Respir ». C’était vraiment intéressant mais je ne veux pas trop en parler pour vous laisser le plaisir de la découverte mais bon, on peut très facilement imaginer ce que ça peut être, surtout en sachant l’attrait pour le gothique de Pierre.

En bref, Le Respir est une novella vraiment réussie avec une ambiance très particulière même si j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure. C’était une belle découverte et une belle surprise pour moi même si dans un premier temps ça m’a déconcerté. Il est vrai que le genre fantastique pur, je n’en lis pas tant que ça et d’être dans cet entre-deux, ce flou sur ce qui est réel ou non, n’est pas ma spécialité. Mais j’ai trouvé ça intéressant comme histoire et ça m’a permis aussi de découvrir une plume remarquable. J’espère qu’il y aura d’autres récits car je serai curieuse de voir ce que ça pourrait donner. Une novella à découvrir !

LE PORTRAIT DU MAL