C'était juste un jeu de David Moitet

Quatrième de couverture

Règle n° 1 : Ne pas entrer par effraction.
Règle n° 2 : Ne toucher à rien.
Règle n° 3 : Toujours regarder où l’on met les pieds.
Règle n° 4 : Ne jamais partir seul en exploration.

Pour pratiquer l’urbex, l’exploration de lieux abandonnés, Simon et sa bande se sont fixé des règles claires.
Mais quand ils décident d’intégrer le nouveau de la classe à leur groupe, les choses ne se passent pas comme prévu.
Ils voulaient seulement lui faire peur.
Ils ne faisaient que s’amuser...
Ça a mal tourné.

Mon avis

Après avoir lu Les origines de Terra Umbra, je me suis lancé dans C’était juste un jeu, que j’étais curieuse de découvrir car j’ai pu lire certains livres de David Moitet que j’avais beaucoup aimé. Donc je voulais voir ce qu’allait donner celui-ci, c’était une histoire intéressante mais il est vrai que je m’attendais à quelque chose d’un peu différent. Mais c’est un livre qui se lit bien, plutôt efficace dans le genre.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’auteur est toujours aussi agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire.

La narration est double, on suit par alternance les points de vue de Simon (à la première personne) et une narration à la 3e personne qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble et de suivre essentiellement la bande d’amis de Simon. On voit parfois d’autres personnages, mais on reste très centré sur Simon et sa bande d’amis ainsi que le nouveau venu dans leur classe.

En soi, l’intrigue est plutôt bonne et bien menée, c’est assez mystérieux et pendant un bon moment je me suis demandé où tout cela allait nous mener. On sait dès le prologue qu’il va y avoir un problème, même si on ne sait pas qui est concerné et ce qui va se passer exactement. Un suspense maintenu jusqu’au moment où l’on va retrouver cette scène et ainsi savoir ce qu’il en est.

Je vous avoue que je ne m’attendais pas du tout à ce que le scénario prenne une telle direction, en soi pourquoi pas, mais ça ne m’a pas semblé vraisemblable. Ce qui explique pourquoi je suis loin du coup de cœur, ça me paraît un peu gros et ça s’agence un peu trop facilement. Mais en dehors de ça, ce n’était pas si mal, j’ai passé un bon moment de lecture, l’action est présente et on ne s’ennuie pas. Et sous couvert d’un polar / thriller, l’auteur aborde des sujets de société intéressants.

Les personnages sont assez éclectiques, on peut se retrouver en chacun des adolescents. Si la bande dans l’ensemble est plutôt sympathique, il faut avouer que Simon, le leader de la bande l’est un peu moins. Sous couvert de plaisanteries, il s’en prend souvent aux autres, il les rabaisse, donne des surnoms pas très flatteur, etc. Ce qui commence à exaspérer certains de ses amis car, le connaissant en dehors du lycée, il est très différent et gentil.

Une double personnalité qui se dévoile et différencie en fonction du « privé » / « public ». Tout ça n’est pas anodin et une petite remise en place ne pourrait pas lui faire de mal pour le remettre sur le droit chemin. C’est à ça qu’on reconnaît les vrais amis, ceux qui n’hésitent pas à dire ce qu’il faut quand on voit son ami prendre une mauvaise direction.

En tout cas, malgré tout, c’est une bande assez solidaire qui vont tout faire pour s’aider les uns les autres lorsque c’est nécessaire. Ils peuvent se donner des airs, ils ont avant tout un grand-cœur. Ce sont des ados qui n’ont pas toujours conscience de la portée de leurs mots et actes. Ça n’excuse pas ce qu’ils font, ce ne sont plus totalement des enfants (ils ont 17 ans) et doivent prendre conscience qu’il y a des conséquences, mais de l’autre, ce sont encore des adolescents.

Ils vont faire preuve d’un grand courage en tout cas, car déjà pour partir en exploration en urbex, il faut faire attention, être vigilant à tout instant et sur les réseaux sociaux, ils font fureur avec leur vidéo lors de leurs sorties. D’ailleurs, toute cette partie-là était vraiment intéressante. Ils vont mettre en place des stratégies pour venir en aide à un des leurs.

En bref, C’était juste un jeu est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir, même si ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. L’intrigue est plutôt bonne et bien menée dans l’ensemble, mais il y a des passages qui me semblent un peu invraisemblable, ce qui explique pourquoi je n’ai pas eu de coup de cœur ou que j’ai adoré cette histoire. Mais elle se laisse lire, c’est plaisant et divertissant, c’est déjà là l’essentiel. Les thématiques sont intéressantes et sous couvert d’une aventure qui va mal tourner, l’auteur aborde des sujets de société plus ou moins difficile. Les personnages sont plutôt attachants dans l’ensemble, et même ceux qui le semblent moins au premier abord peuvent se révéler à mesure de l’histoire. On peut aisément se reconnaître en eux et ils vont beaucoup apprendre de cette mésaventure.

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