Et pourtant, le bonheur est là d’Enrico Galiano (Gioia 1)

Quatrième de couverture

À 17 ans, Gioia ne se résout pas à faire comme les autres. Enfermée dans sa bulle, elle écoute en boucle les Pink Floyd, discute avec son amie imaginaire, photographie les gens de dos et collectionne dans un carnet des mots étrangers intraduisibles.

Puis, sans prévenir, sa rencontre avec Lo fait voler en éclats ses convictions. Solitaire comme elle, ce garçon lui inspire des émotions qu’elle n’a jamais ressenties. Mais voilà qu’il disparaît sans laisser de trace. La jeune fille commence à douter : aurait-elle aussi imaginé cette relation incroyable ?

Pour être heureuse de nouveau, Gioia est déterminée à retrouver son amour perdu...

Mon avis

Après avoir lu People we meet on vacation, je me suis lance dans Et pourtant, le bonheur est là qui est un roman que j’avais envie de découvrir lorsqu’il est sorti en grand format, mais faute de temps, je n’avais pas pu m’y pencher. Ainsi, je le découvre dans son format poche et je dois dire que ça a été une très belle découverte. C’est bien dommage qu’on n’ait pas davantage parlé de ce titre parce qu’il vaut vraiment la peine d’être lu. Ça change de ce qu’on peut lire en roman pour ado et vous le conseille vivement !

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent vite pour s’en rendre compte. l’écriture de l’auteur est très agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire qui se lit très rapidement du fait de ces chapitres qui sont très courts.

L’intrigue est bonne et bien menée, on sent clairement la scission entre les différentes parties du livre, l’évolution chez Gioia, les rebondissements et révélations qui vont chambouler le quotidien de l’adolescente. J’ai beaucoup aimé cet aspect du livre, sa rencontre avec Lo qui va tout changer, elle connaît les premiers émois amoureux et puis celui-ci disparaît. Alors quand n sait qu’elle a une amie imaginaire avec qui elle parle quotidiennement, il est évident que l’on va remettre en cause sa santé mentale.

L’auteur joue et s’amuse avec le lecteur, le faisant perdre pied à chaque instant car on doute de ce qu’on lit, de ce qu’on « voit », de ce qu’on nous dit… C’est un peu frustrant et énervant et de l’autre c’est ce qui fait tout l’intérêt du livre car on se questionne sans arrêt. D’ailleurs, Gioia se questionne en permanence, elle est dans sa bulle, dans son monde, et fréquemment elle pose des questions à son prof de philo ce qui lui permet d’appréhender le monde, d’essayer de le comprendre, elle qui est aux antipodes des ados de son âge.

Une solitude qui lui convient jusqu’à sa rencontre avec Lo qui va lui permettre de s’ouvrir un peu plus au monde, même si sa disparition soudaine va profondément la blesser et la pousser à mener l’enquête. Une enquête qui va la mener aux frontières du réels (elle était facile celle-là !), nan en vérité, ça va la pousser à se dépasser sans cesse et explorer son univers.

Je ne veux pas trop en dire parce que je ne veux pas spoiler l’histoire, mais dès les premières pages, j’ai été happée, je n’avais qu’une envie : savoir ce qui allait se passer, ce qui allait arriver à Gioia. Comme elle, j’ai voulu comprendre pourquoi Lo a disparu du jour au lendemain sans laisser de trace. Beaucoup de questions qui trouveront réponses au cours de l’histoire et croyez-moi, les rebondissements sont nombreux. J’ai adoré suivre cette quête qui n’est pas qu’une enquête mais bien une quête identitaire… Gioia va au cours de cette histoire totalement se révéler et en apprendre beaucoup sur elle-même.

C’est une jeune fille pleine de ressources, qui s’est créé son monde, en même temps, quand on voit le contexte familial, ce n’est pas toujours évident pour elle et elle a besoin d’évasion pour se recentrer, se retrouver et être en paix. Les sujets abordés ici sont nombreux et vraiment intéressants, je ne m’attendais pas du tout à ce que ça parle de tout ça, donc je suis contente de la découverte. C’est différent de ce qu’on peut trouver en livre pour ado parce qu’avec un tel pitch, on peut s’attendre à une simple romance, ce n’est pas le cas, ou à un polar, avec le coté disparition et enquête, mais ce n’est pas le cas non plus. C’est un récit de vie bien plus profond qu’il n’en a l’air, j’ai vraiment beaucoup aimé découvrir ce premier tome.

Les différents personnages qu’on va rencontrer sont vraiment intéressants et chacun d’eux à son rôle à jouer. Ils sont bien construits, certains sont plus sympathiques que d’autres, on voit que Lo est important pour Gioia, qu’il lui apporte une certaine stabilité et lui fait du bien. même si sa disparition va beaucoup peiner l’adolescente mais elle ne se laisse pas abattre, bien au contraire et toujours accompagnée de sa meilleure amie imaginaire, elle saura faire face aux événements.

En bref, Et pourtant, le bonheur est là est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir, j’ai vraiment adoré. L’intrigue est bonne et bien menée, ça change de ce qu’on peut trouver en littérature pour ados, un peu à la frontière des genres qui nous pousse à nous questionner en permanence. Entrez dans le monde de Gioia qui est une héroïne unique en son genre, dans son monde, dans sa bulle et qui pourtant, va être repoussée dans ses retranchements pour la bonne cause. Quand elle se lance dans la quête pour retrouver Lo, c’est dans une tout autre quête, qu’elle se lancera aussi… Un roman que je vous invite vivement à découvrir si ce n’est pas déjà fait et j’ai hâte de lire sa suite qui est sortie il y a peu de temps.