No Sex Club de Betty Piccioli

Quatrième de couverture

FAIS-TU PARTIE DU CLUB ?

Alan et Tilda en sont persuadés : ils sont les derniers élèves de première à être encore vierges. Dans un lycée où tout le monde ne parle que de sexe, ils se sentent mis à l’écart. Mais l’arrivée d’Acérola, qui affiche avec assurance le drapeau de la fierté asexuelle, bouleverse leurs certitudes.
Ensemble, ils créent le No Sex Club pour s’affranchir des injonctions qui pèsent sur eux. Le succès est immédiat mais les réseaux sociaux détournent leur message : aux questions de consentement succèdent les appels à l’abstinence. La liberté de choix est en jeu. Alan, Tilda et Acérola doivent réagir, et vite !

Mon avis

Après avoir lu Kiss me again, je me suis lancé dans No Sex Club qui sortait le jour-même où je l’ai lu. J’essaye autant que possible de me mettre à jour sur les sorties, même si ce n’est pas toujours évident. J’étais assez curieuse de découvrir ce titre et voir ce que ça pouvait donner car le sujet est des plus intéressants et je dois dire que ça a été une belle découverte. Ce n’est pas un coup de cœur parce qu’il m’a manqué un petit truc mais ça n’enlève pas le fait que c’est intéressant et que bon nombres d’ados (ou même adultes) devraient lire ce texte.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte qu’on rentre en un rien de temps dans l’histoire qui est assez simple mais efficace dans le genre. Le message passe clairement.

L’intrigue est bonne et bien menée. L’autrice n’y va pas par quatre chemin car dès la rencontre entre Tilda, Alan et Acérola, on rentre dans le vif du sujet, à savoir la sexualité. En effet, Acérola, nouvelle élève dans ce lycée affiche sur son sac un badge aux couleurs de l’asexualité. D’ailleurs, l’entrée en matière est peut-être un peu brut de décoffrage et j’avoue que ça m’étonne que ce soit aussi direct mais pourquoi pas, c’est une manière comme une autre d’aborder le sujet et d’avoir un petit laïus dessus. Rassurez-vous, ce n’est pas non plus un cours magistral sur le sujet. Mais ça permet d’amorcer le sujet et ensuite, ça sera un peu plus diffus tout le long de l’histoire, revenant sur certain principe de base : chacun son identité, chacun la vit comme il l’entend, tout doit passer par le consentement, etc. Autant de notions importantes mais qui, on va le voir, ne sont pas toujours respectées.

C’est ça dont il est question dans No Sex Club, c’est un roman pour adolescent qui va traiter de sexualité mais pas que. L’idée c’est d’en parler, de faire tomber les barrières et les tabous autour de ce sujet qui reste important et d’explorer les possibilités. Car non, il n’y a pas que les hétéros et les gays et tout le monde ne perçoit pas la sexualité de la même manière. Ce n’est pas une obligation et chacun y va à son rythme, etc. Donc l’idée même qu’Alan et Tilda se pensent seul à être vierge et que c’est perçu comme une honte, est un problème. Et concrètement au lycée, on ne va pas se mentir, bon nombre le sont, c’est juste que les ados, comme eux, le cachent aussi…

À travers le personnage d’Acérola (ce n’est pas son vrai prénom mais elle veut qu’on l’appelle ainsi), les lycéens vont pouvoir libérer la parole, évoquer les différentes sexualités, l’envie ou non d’avoir des relations sexuelles, qu’il n’y a pas à se forcer pour quoi que ce soit, etc. C’est fait avec bienveillance et c’est là tout l’intérêt de l’histoire.

Même si, comme annoncé dans la 4e de couverture, le Club va prendre une tournure qui ne va pas forcément plaire à nos compères, mais ils vont tâcher de rectifier le tir et montrer que chacun a le choix de vivre sa sexualité comme il l’entend. Je n’en dirai pas plus à ce sujet pour éviter tout spoiler, vous verrez bien, mais c’est bien fait et intéressant.

Ce qu’il faut savoir c’est qu’à la base dans le club, le but est de rassembler des ados, qui parlent entre eux. On ne va pas se mentir, nombre d’ados en parlent, mais ce n’est pas pour ça qu’ils savent forcément les tenants et les aboutissants et peuvent parfois glaner des infos là où il ne faut pas, prenant des exemples sur des choses qu’il ne faudrait pas. Donc avoir des livres de ce genre, où l’on montre des ados qui veulent en savoir plus, qui en parlent entre eux et avec des messages positifs et fait avec bienveillance, on applaudit. D’où l’intérêt que les ados puissent lire No Sex Club.

C’est très ancré dans notre réalité, ça ne pourra que parler aux ados car il est fait référence à des séries TV, aux réseaux sociaux, comme Tik Tok qui fonctionne énormément chez les ados à l’heure actuelle, il est même fait mention de livres traitant de ces sujets (aka Loveless d’Alice Oseman qui traite d’asexualité, notamment). L’autrice met d’ailleurs à la fin du livre des références de livres, podcasts, etc. pour ceux qui voudraient creuser un peu plus le sujet.

Les personnages sont attachants et sympathiques dans lesquels on peut se reconnaître aisément. On suit par alternance les points de vue d’Alan et Tilda, si bien qu’on est au plus près d’eux et qu’on sait ce qu’ils pensent et ressentent. L’adolescence n’est pas toujours une période facile, d’autant moins quand on se sent exclus pour diverses raisons. Tilda et Alan sont meilleurs amis, très liés et la venue d’Acérola risque aussi parfois de mettre un peu à mal cette amitié, déséquilibrant le duo…

J’ai bien aimé le trio, c’était intéressant de les voir évoluer, même si parfois il peut y avoir des frictions, on voit qu’ils sont amis et vont s’entraider, quoi qu’il arrive. Toute cette expérience va leur permettre d’apprendre à se connaître, à montrer les limites et aussi parfois les repousser pour essayer d’aller de l’avant. Alan a un crush, parviendra-t-il à lui parler et évoquer ses sentiments ?

D’autres personnages gravitent autour du trio et là aussi, les personnages vont pas mal évoluer en cours de route, prendre conscience de certaines choses et le Club va aussi permettre de libérer certaines paroles et de rapprocher des gens, qui de base n’avaient rien à voir ensemble.

En bref, No Sex Club est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. L’intrigue est bonne et bien menée, c’est une très chouette histoire qui évoque les années lycée mais surtout la quête de soi. Il est beaucoup questions de sexualité, mais ce n’est pas le seul sujet, mais c’est à travers lui, que la parole va pouvoir se libérer, que chacun va pouvoir se questionner autour de ça. Il n’existe pas qu’une seule forme de sexualité, il y en a une multitude, qu’elle soit active ou non, il est surtout question de choix et d’identité. Les personnages sont haut en couleur et suffisamment différents pour qu’on puisse se reconnaître en l’un d’entre eux. On ne peut que s’attacher au trio : Tilda, Alan et Acérola mais d’autres personnages sont tout aussi importants et vont se dévoiler au cours de cette histoire. Un livre bienveillant à mettre entre toutes les mains.

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