La créature de feu de Kieran Larwood (Uki Deux-Fourrures 1)

Quatrième de couverture

Dans les Rebuts de glace grandit Uki, un jeune lapin à l’étrange pelage, rejeté par sa tribu. Lorsqu’il échappe de justesse à la mort grâce à un esprit ancien, Uki reçoit des pouvoirs extraordinaires mais aussi une périlleuse mission. Accompagné d’une lapine bannie et d’une demi-portion à grandes oreilles qui chevauche la gerboise la plus rapide des plaines, il doit capturer l’Esprit de la Guerre avant qu’il anéantisse les lapins des Cinq Royaumes.

Mon avis

Après avoir lu le 5e Collector des P’tites Poules, je me suis lancé dans La créature de feu, le 1er tome de Uki Deux-Foururres que j’étais impatiente de découvrir après avoir lu la série La Légende de Podkin Le Brave de l’auteur.

D’ailleurs… ATTENTION ! Il s’agit, non pas d’une nouvelle série, mais bien de la suite de La Légende de Podkin Le Brave. En VO, c’est considéré comme étant le tome 4 de la série. Je comprends pas pourquoi Gallimard a choisi de faire comme si c’était autre chose sans aucun lien, il est primordial de lire « les deux séries » dans l’ordre : La Légende de Podkin Le Brave puis Uki Deux-Fourrures.

Si l’on suit ici un nouveau héros : Uki, il s’agit en vérité d’une nouvelle « légende » que raconte Wulf le Vagabond que l’on a pu rencontrer dans la série La Légende de Podkin Le Brave. Et on poursuit les aventures présentes de Wulf le Vagabond et son apprenti Rutsi donc ça n’est pas juste dans le même univers, c’est une vraie continuité rien que pour l’histoire de Wulf et Rutsi.

Mais il y a une autre raison c’est que les histoires de Podkin et Uki se déroulent en vérité dans un même laps de temps, de manière parallèle. Ainsi, on commence déjà à voir les liens entre Uki et Podkin, même si ici, dans ce tome 4, ils ne se sont jamais rencontrés. Mais leurs histoires sont liées, bien plus qu’ils ne le croient.

On suit toujours deux temporalités en terme d’histoire, celle présente avec Wulf le Vagabond et son apprenti Rutsi et la nouvelle histoire raconté par Wulf. Donc vraiment, ne lisez pas Uki Deux-Fourrures comme si c’était une nouvelle série à part entière mais bien à la suite de la « trilogie » La Légende de Podkin Le Brave sans quoi, vous n’allez rien comprendre, manquer beaucoup d’éléments et vous faire spoiler au passage. Ce qui n’a aucun intérêt parce que cette série est géniale et qu’il vaut mieux la lire dans son intégralité, telle que l’a imaginé l’auteur. Ne tenez pas compte de ce que dit Gallimard, c’est un tome 4.

Maintenant que cet avertissement est donné, voici mon avis sur La créature de feu, le premier tome de Uki Deux-Fourrures, qui s’avère être une suite tout aussi sympathique que les précédents tomes.

Cette fois-ci, Wulf délaisse pour l’instant l’histoire de Podkin et raconte celle d’Uki, qui est un héros tout à fait hors du commun. Bien que différent de Podkin par bien des aspects, les deux lapereaux vont devoir se lancer dans une grande aventure malgré eux. Une mission de la plus haute importance va être confiée à Uki. Alors même que la vie ne lui a pas fait de cadeau, Uki va devoir faire preuve de courage et d’une grande force pour mener à bien la mission qui lui a été donnée. Mais comme Podkin, il va être bien entourée, de deux lapines qui vont l’aider dans sa tâche.

L’intrigue est bonne et bien menée, j’ai passé un excellent moment aux côtés d’Uki. L’action arrive dès les premières pages et autant vous dire que ça démarre très fort et surtout très mal. De quoi nous mettre dans l’ambiance mais Uki va faire preuve de résilience et redoubler d’effort pour aller de l’avant et se lancer dans cette quête qui va lui être confiée. Une aventure dangereuse se profile mais pour une bonne cause… comme c’est souvent le cas dans l’heroic fantasy me direz-vous !

Même s’il s’agit d’une série pour enfant (à partir de 9-10 ans), il n’empêche que c’est assez dur parfois, on ne prend pas les enfants pour des bébés, si je puis dire, bien au contraire. Les épreuves sont réelles et dures, ce n’est pas simple ni facile. Alors certes, le schéma narratif reste relativement classique et « facile » dans le sens où ça reste de la littérature jeunesse, mais c’est tout de même très bien fait et maîtrisé.

L’auteur sait maintenir son suspense et nous tenir en haleine tout du long. J’avais envie de savoir ce qui allait arriver à Uki et ses nouvelles amies : Kree et Jori, deux lapines très courageuses et force de caractère. L’action est omniprésente avec son lot de rebondissements et de révélations, j’ai tout simplement adoré. C’était génial et très prenant, de quoi passer un très bon moment avec ce nouveau trio de choc.

L’univers se dévoile encore un peu plus car étant dans le même que celui de Podkin, on avait déjà pu voir un certain nombre de choses avec les dieux, créatures de l’ombre, etc. mais là on atteint un autre niveau et on voit à quel point Kieran Larwood a une imagination débordante. On ne fait qu’effleurer l’univers, qui est bien plus riche et complexe qu’il n’y paraît. J’ai hâte de lire les suites et voir où tout cela va nous mener parce que c’est très prometteur, aussi bien en terme d’histoire que d’univers.

Quant aux personnages, comme je l’ai dit, Uki n’a pas eu une vie facile. Du fait que ses parents soient de deux races de lapins différents (père blanc et mère noire), cela se voit sur son visage, car il a une moitié blanche (comme son père) et une moitié noire (comme sa mère). D’où le nom Uki Deux-Fourrures qui lui a valu moquerie, mise à l’écart dans le village où il est né, en gros l’auteur aborde la question du racisme, de la différence et ça fait vraiment mal au cœur pour Uki. C’est un lapereau assez peureux mais qui va tout de même faire preuve de courage et puis, il n’est pas seul comme je l’ai dit.

Jori et Kree sont deux lapines, très différentes l’une de l’autre mais qui ont chacune une grande force, de l’adresse, et sont vraiment très intéressantes. J’ai adoré ces deux personnages qui apportent beaucoup à Uki mais aussi à l’histoire. J’ai hâte de les retrouver et de voir ce qui va se passer ensuite car leur histoire personnelle n’est pas non plus facile et à raison. Mais je n’en dirai pas plus sur elles pour éviter tout spoiler, mais elles promettent beaucoup.

En bref, La créature de feu est le premier tome de Uki Deux-Fourrures que j’ai adoré découvrir. L’intrigue est bonne et bien menée, c’est très efficace dans le genre. L’action est omniprésente avec son lot de rebondissements et de révélations, de quoi passer un très bon moment de lecture en compagnie d’Uki, Jori et Kree. Voici donc une nouvelle aventure, une nouvelle quête qui va s’avérer bien plus complexe qu’il n’y paraît ! L’univers se développe encore un peu plus ici montrant à quel point l’imagination de Kieran Larwood est foisonnante. J’ai hâte d’en savoir plus dans la suite, et de savoir ce qu’il en est concernant la partie de Wulf le Vagabond parce que la fin est juste terrible !

ATTENTION ! Il ne s’agit PAS d’une nouvelle série mais bien de la suite de La Légende de Podkin Le Brave. Il faut vraiment le considérer comme étant un tome 4, sans quoi vous vous ferez spoiler sur de nombreux points et vous risquerez aussi de ne pas comprendre beaucoup de choses. On suit toujours de manière parallèle deux histoires, celle présente avec Wulf le Vagabond et Rutsi qui raconte à ce dernier une nouvelle légende, celle d’Uki que l’on découvre ici. Si l’histoire de Podkin est pour l’instant mise de côté, c’est pour une très bonne raison. Sans compter le fait que l’histoire de Podkin et celle d’Uki se déroule dans un même laps de temps, de manière parallèle, donc elles auront un lien à un moment donné, j’en suis certaine. Il faut donc impérativement lire ces « deux séries » dans l’ordre sans quoi vous n’allez rien comprendre.