Défier la nuit de Brigid Kemmerer (Défier la nuit 1)

Quatrième de couverture

Une mystérieuse fièvre se répand au royaume de Kandala. Tessa, une jeune apothicaire, vole aux élites du Secteur Royal des pétales de fleur-de-lune, seul ingrédient permettant de réaliser un remède qu’elle distribue aux plus pauvres.

Le roi et son frère, le terrible prince Corrick, semblent indifférents aux souffrances. Du peuple et multiplient les exécutions violentes. La révolte gronde.

Mais quand un drame rassemble Corrick et Tessa, le prince et la rebelle qui auraient dû toujours se détester vont faire face à un choix impossible – et à une étincelle inattendue.

Mon avis

Après avoir lu Dangers sur Chauvet et Cosquer !, je me suis lancé dans Défier la nuit qui me faisait très envie depuis sa sortie. En même temps, j’ai déjà lu 2 séries de l’autrice que j’avais adoré donc je ne pouvais pas passer à côté de sa nouvelle série. Et je dois dire qu’une fois encore Brigid Kemmerer m’a conquis, j’ai adoré cette histoire qui est terriblement addictive, qui nous en fait voir de toutes les couleurs et nous propose ici une sorte de réécriture de Robin des bois assez sympathiques.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est toujours aussi agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans l’histoire. Pour preuve, il ne m’a même pas fait deux jours tant j’étais prise par les événements, avide d’en savoir toujours plus sur ce qui allait se passer. Une lecture très addictive, soyez rassurés !

On suit par alternance les points de vue des deux personnages, Tessa d’un côté, Corrick de l’autre et il est évident qu’il n’apparaît pas comme quelqu’un de sympathique, en même temps, c’est le bourreau du roi, il est celui qui se salit les mains pour que celles du roi restent blanche… Un rôle pas très enviable mais nécessaire dans leur conception car il faut bien asseoir son autorité… Même s’il y a peut-être une autre manière de faire…

Comme pour Un sort si noir et éternel qui reprenait au début le conte de La Belle et la Bête, avec Défier la nuit, Brigid Kemmerer se base sur l’histoire de Robin des bois, détrousser les riches afin d’aider les pauvres, mais ça s’arrête ici dans la réécriture, ça n’est qu’une base. On n’est pas comme dans la série Scarlet où l’on retrouve vraiment tous les personnages de cette légende. Mais je dois dire que c’est une « réécriture » assez sympathique qui m’aura tenu en haleine tout du long.

L’intrigue est bonne et bien menée, dès les premières pages le ton est donné, on sait à quoi s’en tenir. L’action arrive vite, on est plongé au cœur des problèmes et de cette maladie qui ravage tout le pays. Tessa essaye d’aider autant que possible, quitte à se mettre hors la loi pour venir en aide à ceux qui n’ont pas les moyens de se payer le médicament qui pourrait les soigner. Une tâche bien difficile mais qu’elle accomplit aux côtés de Wes, son meilleur ami, et plus si affinités, comme on le comprend rapidement. Un allié dont elle ignore l’identité afin d’éviter tout problème s’ils venaient à se faire arrêter, etc.

Bon là je l’ai vu venir gros comme une maison, mais je ne pense pas que c’était réellement un plot twist à l’histoire parce que ça semblait évident. J’ai d’ailleurs douté un moment en voyant la tournure des événements mais j’avais finalement raison, le contraire aurait été étonnant. Ça n’est pas dérangeant que l’on sache tôt ou du moins que l’on comprenne tôt ce qu’il en est parce qu’il y a tellement d’éléments surprenants que ça n’est pas le plus important à mes yeux.

En tout cas, j’ai été happée par cette histoire, même si en soi elle est assez simple mais elle est addictive. C’est prenant, on se laisse prendre au jeu, avec de l’action en permanence, plein de rebondissements et de révélations que je n’avais pas vu venir. De quoi passer un très bon moment aux côtés de Tessa et Corrick, même si l’entente entre les deux est assez précaire, la plupart du temps… et pour cause. Mais je reparlerai des personnages un peu plus tard.

J’ai trouvé l’univers vraiment intéressant. On est totalement dans une histoire de fantasy à 100% sur la politique, sur les conflits entre pays, cette maladie qui ravage tout sur son passage et lorsque l’on comprend les tenants et les aboutissants… Il y a de quoi voir rouge… Les manipulations sont légions, les trahisons également mais parfois c’est pour une bonne cause, ça arrive parfois… mais pas toujours, il y en a certaines qui sont plus dures à avaler que d’autres. En tout cas, j’ai adoré découvrir tout cet aspect-là de l’histoire et le fait d’avoir le point de vue de Corrick permet de mieux comprendre ce qui se joue, les enjeux même si on n’imagine pas à quel point c’est sournois.

En tout cas, comme on dit dans une histoire, il y a toujours deux versions, ça nous permet d’avoir une vue d’ensemble et de se rendre compte que rien n’est noir ou blanc ici, bien au contraire. Les gentils et les méchants se confondent, et il n’est pas toujours aisé de voir le vrai visage des personnages.

Des personnages qui vont en voir de toutes les couleurs mais qui sont très attachants et sympathiques, notamment Tessa qui va se retrouver entre deux feux, avoir un cas de conscience. Ce n’est pas facile de voir la vérité en face et de faire coïncider certaines informations, entre ce qu’elle croyait et ce qui est vraiment. Évidemment, on va avoir droit à un beau enemy-to-lover en terme de romance et ça fonctionne à merveilles.

L’alchimie entre les personnages est là, mais vu les circonstances, c’est compliqué, son cœur balance et elle ne sait pas quoi faire, elle est perdue, en même temps, on peut la comprendre… Mais j’ai adoré découvrir leur histoire, voir leur relation évoluer au fur et à mesure car oui, même s’ils sont ennemis, qu’il est tout ce qu’elle déteste, etc. Comme je l’ai dit, il y a toujours deux versions à une même histoire…

Corrick est un personnage très bien travaillé parce qu’on veut le détester, il faut voir comment on nous le présente, ce qu’il fait, etc. Mais de l’autre, plus on le côtoie et plus on apprend à le connaître et plus on comprend pourquoi il agit de la sorte. Et puis, vu le type d’histoire, on sait un peu à quoi s’en tenir, c’est un « faux méchant », tout cela cache forcément quelque chose. Et il est intéressant de gratter la surface pour découvrir ce qu’il est vraiment, au fond de son cœur… et difficile de résister à son charme. Et comme je l’ai dit, il a une vraie alchimie avec Tessa, même si leur relation va être des plus compliquée. Un chemin périlleux les attend, mais on sait très bien comment ça va se terminer.

En tout cas, j’ai hâte de les retrouver dans la suite de leur aventure parce qu’elle ne fait que commencer et ça promet beaucoup de choses !

En bref, Défier la nuit est un roman que j’ai adoré découvrir mais je partais plutôt confiante parce que j’aime bien ce que fait l’autrice, que ce soit en imaginaire ou en contemporain, elle sait y faire. Il ne déroge pas à la règle et l’autrice nous présente ici une sorte de réécriture de Robin des bois plutôt intéressante. L’intrigue est bonne et bien menée, certes, cela paraît simple mais l’affaire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Si certains éléments pouvaient paraître cousue de fil blanc, ce n’est pas le cas pour d’autres révélations qui m’ont vraiment surprise. L’action est omniprésente de sorte que l’on n’a pas le temps de s’ennuyer un seul instant, c’est prenant et addictif, en un rien de temps j’avais fini cette histoire que je vous conseille grandement. L’univers est intéressant et assez riche, avec une lutte acharnée contre une maladie qui fait des ravages dans tout le royaume. Complots et manipulations sont au rendez-vous pour mon plus grand plaisir, le tout avec une petite romance enemy-to-lover comme je les aime. Les personnages sont attachants et sympathiques, de quoi passer un très bon moment en leur compagnie, même si ça ne sera pas toujours facile pour eux. Un premier tome convaincant dont il me tarde de lire la suite.

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