La Mille et Deuxième Nuit de Carole Geneix

Quatrième de couverture

Peu avant le voyage inaugural du Titanic, le couturier Paul Poiret donne une fête orientale dont la splendeur dépasse l’imagination : la Mille et Deuxième Nuit. La comtesse russe Svetlana Slavskaïa, célèbre figure du Tout-Paris, fait bien sûr partie des invités ; elle est accompagnée de son secrétaire particulier, Dimitri Ostrov, un jeune Juif qui a fui les pogroms et les Bolcheviks. Mais au cours de la soirée, la comtesse Svetlana est retrouvée étranglée et le somptueux collier de diamants qu’elle portait a disparu. Dimitri Ostrov ne tarde pas à être soupçonné par la police...

Mon avis

La Mille et Deuxième Nuit est un policier qui a attisé ma curiosité. Il faut dire que le pitch avait l’air plutôt intéressant et la couverture attire le regard avec cette femme qui nous regarde du coin de l’œil. Je découvre totalement l’autrice, donc je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, à quelque chose d’un peu différent, mais cela dit, j’ai passé un bon moment de lecture.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre assez facilement dans l’histoire. Il s’en dégage une certaine ambiance, j’imaginais presque Poirot arriver pour résoudre cette affaire, cela avait un côté ancien (en même temps, il s’agit d’un roman Historique), de quoi nous immerger totalement dans cet univers, à cette époque si particulière dans l’entre deux guerres avec tout un contexte historique entre la France et la Russie, et l’Amérique.

L’histoire n’est pas tout à fait celle à laquelle je m’attendais. Cela reste un polar, il y a bien une enquête pour savoir qui a pu tuer la comtesse et voler son fameux collier de diamant, mais pas au sens où je l’entendais. Je pensais qu’on suivrait vraiment toute l’affaire, comme dans un policier classique, or il s’agit avant tout d’un roman noir, un roman social où l’on va suivre différents personnages qui sont liés d’une manière ou d’une autre. Et où l’on aura quand même le fin mot de toute cette histoire grâce à Bertholet, le seul flic qui se soucie vraiment de résoudre l’enquête sans s’arrêter sur les apparences qui sont bien simples. En effet, Dimitri semble le coupable parfait, lui le jeune juif naïf au service de la Comtesse. Mais cela semble si simple, trop facile pour que ce soit vraiment crédible, d’autant qu’en tant que lecteur on a pu assister à certaines scènes en sa compagnie pour comprendre qu’il n’y est pour rien.

Au fur et à mesure de l’histoire, on finit par comprendre ce qui s’est passé, et pourquoi Dimitri a été accusé, et on remonte « le fil de l’enquête » mais ce n’est pas totalement ce qui est au cœur de ce roman. Cela reste tout de même intéressant, j’étais curieuse de voir comment les personnages pouvaient être mêlés de près ou de loin à cette mort et j’ai été assez surprise de la tournure des événements. Je ne m’attendais pas du tout à cela, ni à de telles révélations finales.

Les secrets sont légions et nombres de personnages sont bien mystérieux et ont des choses à cacher, notamment Svetlana, cette comtesse russe qui a trouvé la mort lors de cette soirée qui allait mettre en avant le couturier Paul Poiret. Un homme qui a réellement existé, mais je l’avoue, je ne suis pas du tout au fait de cet aspect.

Les personnages sont plutôt intéressants, même si je ne m’y suis pas totalement attachés, il faut dire qu’on reste assez en retrait et on suit cette histoire de loin. Mais j’étais intriguée par ce qui allait arriver à Dimitri, après tout ce qu’il a vécu, il ne méritait pas qu’on l’accuse, lui qui était si dévoué à cette femme bien mystérieuse.

En bref, La Mille et Deuxième Nuit est policier qui m’aura plu. Ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais en le commençant car j’imaginais une enquête en bonne et due forme, plus classique, mais cela n’empêche pas le fait que j’ai passé un bon moment de lecture. C’était une histoire efficace et prenante malgré tout, davantage un roman noir, un roman social qui nous plonge dans une certaine ambiance que j’ai beaucoup appréciée. Une histoire qui nous permet de comprendre le lien entre tous les personnages dans une période historique qui devient de plus en plus critique.

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