Underlondon, tome 1 de Simon Lelic

Quatrième de couverture

Personne ne sait qu’elle existe.
Mais, si tu es paumé, si tu n’as nulle part où aller, la Tanière saura te trouver.
Cachette. Quartier général. Société secrète.
Appelle-la comme tu voudras.
Pour nous, les ados d’Underlondon, c’est un peu tout à la fois.
C’est notre foyer. Notre secret. Nos règles.
Tu nous rejoins ?

Mon avis

Underlondon est un livre qui était prometteur, il faut dire que la couverture est plutôt engageante, on s’attend à un livre d’action pur et dur, une 4e de couverture plutôt alléchante, même si elle ne dévoile pas grand-chose, il faut voir derrière la première de couverture pour en savoir davantage.

« En une nuit, la vie d’Oliver bascule.
Il doit fuir son foyer, traqué par les assassins de sa tutrice.
Heureusement, un certain Dodge le sauve in extremis...
Guidé par le jeune gomme à travers les sous-sols de Londres, Oliver découvre la Tanière, un abri où des ados ont créé leur propre univers, avec ses propres règles. Malheureusement, ce n’est pas la pax qui l’attend là-bas mais la guerre.
Danny, le leader d’une bande rivale, accuse les membres de la Tanière d’avoir enlevé son fils.
24 heures. Et pas une seconde de plus.
C’est le temps qu’ils ont pour le retrouver.
Sinon, l’un des leurs mourra... »

Autant dire qu’avec un tel pitch (que j’ai découvert au fur et à mesure de ma lecture n’ayant pas lu en amont ce pitch là mais juste la 4e de couverture), ça donne vraiment envie d’en savoir plus et ça promet de l’action à tout va, une vraie aventure haletante « à la James Bond ». Au final, c’est un roman qui s’avère décevant.

C’est franchement dommage parce que j’attendais à avoir un thriller, avec un certain suspense, de l’adrénaline, un peu comme dans Bodyguard, et au final je n’ai rien eu de ça. L’univers est tellement peu décrit, qu’on ne sait pas vraiment où l’on met les pieds. Ça aurait pu être un parti pris de l’auteur et de tout nous faire découvrir en même temps qu’Oliver mais au final on ne sait pas grand-chose. On survole tout, on nous lâche presque aucune information, donc c’est assez pauvre à ce niveau-là. Si au début cela peut paraître intriguant rapidement ça devient énervant parce qu’on n’a rien à se mettre sous la dent. Tout semble tomber comme un cheveu sur la soupe et au final notre intérêt retombe comme un soufflet. Pourtant l’auteur essaye d’attiser notre curiosité en faisant preuve de mystères autour de certains personnages, le fait d’introduire le point de vue du « vrai méchant » de l’histoire permet de créer de l’inquiétude (ou pas). Il y a une tentative, mais là encore, ça ne fonctionne pas du tout.

L’intrigue est bateau et n’a rien d’exceptionnelle, c’est prévisible et pas haletant pour un sous. J’ai lu d’une traite le roman dans la journée parce que l’écriture est plutôt simple, peu de narration, beaucoup de dialogues donc le genre qui se lit très vite, mais d’un point de vue narratif, c’est assez classique et pauvre là aussi. Rien de neuf sous le soleil et on assiste, impassible comme simple spectateur et pas acteur à cette histoire et là, c’est un problème pour moi.

Donc en terme d’univers et d’intrigue ce n’est pas terrible, mais admettons, c’est un premier tome, il faut bien poser les bases. Vu la fin, avec un petit suspense / cliffhanger, qui n’en est pas vraiment un étant donné qu’il y a une suite, on sait en gros ce qu’il va se passer, ça permet d’annoncer la suite avec du changement. Admettons. Je peux facilement pardonner une histoire facile et classique si on a des personnages en béton pour nous tenir en haleine. Après tout, ce sont les personnages qui font l’histoire, qui nous la délivrent, qui la créent alors je peux être indulgente si j’ai des personnages en or.

Ce n’est pas le cas, donc autant dire que là, le roman en a pris un coup dans l’aile, il s’est plombé tout seul (oui mes jeux de mots sont totalement pourris, j’assume).

Les personnages n’ont pas d’âme ni d’existence. C’est simplement dans noms, donc on n’a pas le temps de s’y attacher, d’éprouver la moindre empathie à leur égard puisqu’au final, on ne les connaît même pas. Nancy qui est l’amie / tutrice d’Oliver meurt au début du récit, bah au final, comme on ne sait rien d’elle, rien véritablement de sa relation avec Oliver que ça ne nous fait ni chaud ni froid qu’elle meurt, alors qu’a priori ça semble affecter Oliver. Mais bon... Vu qu’on ne ressent rien, c’est comme si ça n’existait pas donc on passe vite à autre chose.

Tout est tellement survolé, à vouloir créer quelque chose « d’attractif et d’haletant », on en oublie l’essentiel, de créer une histoire avec des bases solides pour un minimum de crédibilité. Et on n’a rien de tout ça, tout semble bancal et faux donc on n’y croit pas un seul instant, même dans les dialogues, il n’y a rien qui va. J’entendais presque le rire démoniaque du « méchant » comme dans les dessins animés des années 80-90, alors que c’est un roman pour ado un minimum sérieux et pas humoristique, donc ça gâche tout.

C’est dommage parce que ça semble prometteur et au final ça n’est que du vent. J’imaginais tout autre chose avec un tel pitch, une telle couverture. On s’attend en gros « au nouveau Cherub » mais clairement, on en est loin, et je ne suis pas une fan de Cherub je n’ai lu que le premier pour voir ce que c’était et pour le coup c’est plutôt addictif et je comprends pourquoi ça plaît aux ados. Là, je doute que ça plaise réellement, surtout si lesdits ados ont déjà lu Cherub et autres séries du genre.

En bref, ce premier tome d’Underlondon est une vraie déception pour moi, j’ai beau avoir lu rapidement ce livre, ce n’est pas pour ça qu’il m’a tenu en haleine, c’est assez pauvre en matière de texte. L’écriture n’est pas extraordinaire (mais j’ai vu pire), tout est trop survolé, trop simple, trop peu crédible pour qu’on puisse réellement accrocher. Les personnages n’ont aucune saveur, pourtant il y a eu une tentative pour créer des personnalités, mais on n’y croit tellement pas que ça ne peut pas prendre. C’est dommage parce que si l’histoire est moyenne je peux être indulgente mais il faut des personnages en béton mais ça n’a pas été le cas ici. Bref, je ne lirai pas la suite, c’est dommage c’était prometteur mais là, pour moi, il n’y a rien qui va.

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