Avec ses parents, Maryam doit quitter le pays où elle est
née. Elle va devoir dire au revoir à ses poupées. Apprendre à jongler avec la
langue d’ici et la langue de là-bas. Manger des plats qu’elle n’a jamais
goûtés. Découvrir un monde où elle sera une inconnue. Un monde où il faut tout
recommencer. Jusqu’à ce que quelqu’un lui demande : « Comment tu t’appelles ? »
Mon avis
Comme il n’y avait pas beaucoup de monde à l’ouverture au
boulot le 11 novembre (on se demande bien pourquoi ^^), j’ai pu lire quelques
premières lectures et albums. Autant profiter de ce moment de calme pour me
mettre à jour et lire des nouveautés.
Mon choix s’est donc porté sur Je m’appelle Maryam, la couverture m’a attiré, il faut dire que les
illustrations de Claude K. Dubois sont très sympathiques, et j’étais curieuse
de voir ce que ça pouvait donner. En lisant la 4e de couverture, je savais que
ça ne serait pas une lecture « facile » du fait du sujet, mais ça
pouvait être intéressant et ça a été le cas. C’est une jolie histoire que je
vous invite à découvrir.
Myriam est une petite fille qui doit déménager dans un autre
pays que le sien. Elle doit donc se débarrasser de tous ses jouets parce qu’ils
ne rentrent pas dans les valises. Une fois dans le nouveau pays, le « Ici »,
elle se sent perdue parce qu’elle ne comprend pas la langue de ce nouveau pays,
elle n’aime pas non plus les plats qu’on lui sert qui sont si différents de « Là-bas ».
C’est une histoire vraiment touchante, quand on voit Maryam
qui doit se séparer de ses affaires c’est un crève-cœur. Un enfant, tout ce qu’il
possède vraiment ce sont ses jouets et tous les souvenirs qui vont avec alors
le fait de devoir s’en débarrasser est vraiment dur. Ce n’est « que »
matériel puisque les souvenirs restent, mais pour un enfant ça représente
tellement de choses.
Cette histoire nous montre à quel point c’est difficile,
notamment pour un enfant, de quitter tout ce qu’il connaît, sa culture, sa vie
pour une autre qui paraît si étrange et combien il est difficile de s’intégrer
et s’y faire. Un livre qui fait évidemment échos avec l’actualité ces derniers
temps et les « migrants » qui ont dû tout quitter pour échapper à la
guerre. Si dans Je m’appelle Maryam on ne sait pas ce qui a
poussé cette famille à partir, on peut imaginer que c’est pour cette raison,
même si d’autres possibilités peuvent être envisagées.
On voit également que ce n’est pas facile de se faire à une
nouvelle vie quand on est étranger. J’avoue que ça m’a « amusé » de
la voir interloquer sur le fait de manger du fromage après le plat, qu’il y a d’ailleurs
tout un ordre : entrée, plat, fromage, dessert. Cette incompréhension est « amusante »
puisque nous, en tant que français, ça nous paraît logique, cela fait partie de
notre culture et tradition. Pour un étranger, c’est inhabituel. Ce regard
permet de voir notre culture avec un autre œil.
Maryam se sent donc seule dans un premier temps, avec toutes
ces choses à appréhender, cette langue, cette manière de manger, etc. Elle est
seule à l’école et ne s’intègre pas, jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance d’une
petite fille qui va lui demander : « Comment tu t’appelles » qui va
peu à peu l’amener dans son monde, jouer avec elle et s’en faire une amie. Une
main tendue qui va permettre à Maryam de mieux parler et de distinguer ses deux
langues, celle de « Là-bas » avec ses parents à la maison et celle d’
« Ici » à l’école avec ses copains et la maîtresse.
Quant aux illustrations de Claude K. Dubois, elles sont
justes superbes, elles ont un côté ancien mais aussi tout doux et rassurants. C’est
vraiment mignon et apporte une autre dimension à cette histoire qui est déjà
touchante mais avec les illustrations, ça donne une autre atmosphère et
renforce ce sentiment.
En bref, Je m’appelle
Maryam est une jolie histoire que je vous invite à découvrir tant par le
sujet évoqué, même si ça n’est pas drôle et pas « tellement cadeau de Noël »,
mais elle mérite vraiment d’être découverte car cela permet de nous faire
porter un autre regard sur la situation de cette petite fille qui a dû quitter
son pays pour aller dans un autre et s’y sentir aussi chez elle, malgré la
différence de culture, de langue, etc. Une première lecture à découvrir.
Dès 7 ans.
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