La course au bonheur de Maggie Lehrman

Quatrième de couverture

Kay : En changeant les traits de mon visage, je croyais que je serais plus entourée, mieux aimée mais il n’en a rien été.

Win : C’est surtout la nuit. Ou plus précisément quand le soir tombe, quand j’embrasse Ari que pourtant j’aime tant. Quelque chose me fait si mal que je suffoque.

Ari : J’ai voulu t’oublier, Win, j’ai voulu oublier l’amour même. Et j’ai payé. En oubliant aussi ce que j’aimais le plus au monde : danser.

Diana : Mes amis changent, je les trouve différents, distants. Ou ils se tiennent trop près, comme Kay, si gentille, si étouffante, si écœurante. Et si Ari elle aussi me cachait des choses ?

Mon avis

Après avoir lu Les prisonniers du musée, je me suis lancée dans La course au bonheur, un roman assez intrigant. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en le commençant puisque je ne me souvenais plus de quoi ça parlait. Il faut dire que ça fait un moment qu’il est dans ma PAL et que je ne relis jamais les 4e de couverture pour me laisser le plaisir de la découverte. Mais je dois dire que cette lecture est en demi-teinte, il y a de bonnes idées mais je n’en ai pas aimé le traitement, j’ai eu beaucoup de mal à me plonger dans cette histoire et a vraiment l’apprécier.

La course au bonheur est un roman assez atypique et plutôt original quand on voit l’univers, ça, je ne peux pas lui retirer. Il y a de bonnes idées mais elles ne sont pas toujours bien traitées et exploitées. C’est dommage parce qu’il y avait du potentiel.

Il est assez difficile de faire un résumé de l’histoire car il n’y a pas vraiment une seule intrigue mais « plusieurs » en une. Du fait que l’on suive différents personnages, il s’agit d’un groupe d’amis (ou relié d’une manière ou d’une autre). On découvre donc. Kay, Win, Ari, Diana, Markos à tour de rôle. Chacun va prendre la parole et nous permettre de voir ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils vivent. Autant de personnages que de personnalités très différentes. On a là un panel assez éclectique et on va voir leur désir le plus profond. Des adolescents avec des rêves et des aspirations mais le destin ou plutôt l’hékamie risque de bouleverser la donne.

Mais qu’est-ce que l’hékamie ? Il s’agit d’une sorte de magie que les hékamistes (souvent des femmes) utilisent afin de lancer des sorts. Ces derniers ont pour vocation d’améliorer la vie de ceux qui les consultent. Mais cela ne se fait pas sans contrepartie. Il s’agit d’un rééquilibrage : si un élément doit être amélioré, il y en a un autre qui se détériore et ça peut être plus ou moins handicapant pour la personne en fonction de la nature du sort lancé, s’il est plus ou moins difficile. J’ai beaucoup aimé cet aspect-là de l’histoire, j’ai trouvé ça vraiment intéressant, que la magie ne soit pas sans conséquence, pas sans contrepartie. Les sorts peuvent s’accumuler mais ça ne se fait pas sans risque là aussi car un sort pourrait totalement changer la nature du premier et aggraver la situation, etc.

On découvre donc dans l’histoire, que plusieurs personnages ont eu recours à l’hékamie, une ou plusieurs fois d’ailleurs. Si cela avait pour but de rendre leur vie meilleure, ils vont finir par se rendre compte que ça n’est pas toujours le cas et que ça leur complique la vie, en fonction de ce qu’ils ont demandé. Je regrette un peu que ça ne soit pas développé davantage parce que c’est un principe vraiment intéressant, on en parle souvent, on en voit les effets et les conséquences mais j’aurai aimé comprendre un peu plus la genèse de ce don, etc. On reste un peu en surface pour moi. Et au début, ils en parlent comme si on savait ce que c’était, sans vraiment d’explication ce n’est qu’à mesure que l’on comprend les tenants et les aboutissants.

L’histoire pose des questions intéressantes, jusqu’où on peut être prêt pour changer sa vie ? Est-on prêt à en assumer les conséquences, etc. Ça donne matière à réfléchir et pour ça l’histoire est vraiment intéressante. je ne m’attendais pas du tout à ce que ça prenne une telle direction mais en même temps, vu ce que l’on apprend au fur et à mesure, ça n’était pas si étonnant que ça. C’était plutôt bien trouvé.

Mais je ne peux pas oublier le fait que durant la première moitié du livre, je me demandais bien où tout cela allait nous amener. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire d’autant qu’il y avait deux temporalités différentes, un personnage qui prenait la parole alors que rapidement, on sait ce qu’il est advenu de lui, donc on se demandait bien ce qu’il venait faire là. C’était très flou et je n’étais pas très emballée.

Heureusement, ça s’est amélioré dans la 2e partie, ça devenait plus intéressant. On voyait les interactions entre les personnages, etc. du coup, je comprenais mieux où l’autrice voulait en venir et pour le coup, l’histoire était bonne. Mais c’est le traitement, la manière dont l’intrigue est construite que ça pêche pour moi. C’était trop fouillis et n’avait pas trop de sens, donc j’étais un peu perdue et je l’avoue, pour une fois les multiplications des points de vue ne m’ont pas aidé car je me mélangeais entre certains personnages, me demandant sans arrêt qui était qui… Ce n’était pas assez clair, pour moi en tout cas, même si le nom des personnages étaient écrits en début de chapitre.

J’ai donc eu quelques soucis avec l’histoire, dans la manière dont elle se déroule, mais si les personnages étaient bons, ça n’aurait pas été trop gênant. Malheureusement, j’ai eu aussi du mal avec les personnages. Comme je l’ai dit, je me demandais souvent qui était qui, trop de personnages à suivre d’un coup, sachant qu’ils prennent tous la parole tour à tour avec le « Je ». Mais c’est aussi du fait que je n’ai pas su attacher et à m'identifier à eux. Ils me laissaient indifférente et le pire c’est qu’ils m’agaçaient. Je les trouvais égoïstes et assez antipathiques. Donc ça n’aide vraiment pas. Il était donc difficile de m'intéresser à leur état d'âme dans ces cas-là et à compatir à leur situation.

En bref, La course au bonheur m’a laissé un sentiment mitigé parce que j’ai eu du mal à me plonger dans l’histoire et à l’apprécier. L’intrigue partait un peu dans tous les sens pour moi, donc ce n’était pas si évident à lire. Durant la première moitié, je n’étais pas très emballée et me demandais où tout cela allait nous mener alors même que le sujet autour de l’hékamie était vraiment intéressant. Mais ça n’était pas assez bien exploité pour moi. Quant à la 2e moitié, je l’ai davantage apprécié parce qu’on voyait un peu mieux où l’on allait, ça me semblait plus clair mais ça ne relève pas pour autant le niveau. Car même si j’ai mieux apprécié l’histoire, j’ai eu du mal avec les personnages qui m’ont plutôt agacé. Je ne m’y suis pas du tout attaché, à aucun d’eux parce que je les trouvais tous égoïstes et donc, je ne m’intéressais pas à leurs problèmes. Et ça, c’est gênant pour moi, je peux aisément faire l’impasse sur une intrigue moyenne mais il faut de bons personnages mais là, ils ne m’ont pas aidé. Après je reconnais que l’univers était intéressant et nous pousse à réfléchir et à se poser les bonnes questions. C’est d’autant plus dommage que je n’ai pas aimé la manière dont cela était traité alors que l’idée de base promettait.

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