Dans l'ombre du brasier d'Hervé Le Corre

Quatrième de couverture

Paris, pendant les dix derniers jours de la Commune.
Dans les rues de la ville bombardée où se dressent des barricades, le mal rôde. Des jeunes femmes disparaissent, enlevées par un personnage aussi pervers que repoussant. Parmi elles, Caroline, la bien-aimée du sergent Nicolas Bellec qui combat dans les rangs des Communards.
Antoine Roques, promu au rang de « commissaire » de police par la Commune, enquête sur l’affaire. Mû par le sens du devoir, il se lance à la recherche de la jeune femme, bravant les obus, les incendies, les exécutions sommaires... Et tandis que Paris brûle, Caroline, séquestrée dans une cave parmi les immeubles effondrés, lutte pour sa survie. C’est une course contre la montre qui s’engage pour la sauver...

Mon avis

Après avoir lu Le Collège Maléfique, j’ai enfin terminé Dans l’ombre du brasier. Pour ceux qui me suivent, vous avez pu voir que ce livre m’aura pris pas mal de temps. En vrai, pas tant que ça une dizaine de jours, pour un roman poche de plus de 550 pages, c’est tout à fait honorable mais il est vrai que je n’ai plus l’habitude de prendre autant de temps à la lecture d’un livre. D’autant que j’ai eu un peu de mal avec celui-là. Peut-être n’était-ce pas tout à fait le bon moment pour moi de le lire, à moins que ce soit juste le livre qui ne le soit pas pour moi. Le fait est que j’ai un peu peiné pour différentes raisons c’est donc une lecture en demi-teinte pour moi.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, même si je vous préviens d’ores et déjà que tout ne va pas se dérouler rapidement, loin de là. Ça va prendre un peu de temps mais je reviendrais sur ça, un peu après.

En premier lieu, je veux vous parler de l’écriture de l’auteur que je découvre totalement ici. J’ai eu un peu de mal avec le style, c’est bien écrit, ce n’est pas un problème, mais les descriptions pour le coup m’ont paru longues, alors qu’en temps normal ça ne me dérange pas, mais c’est peut-être aussi dû au fait que les phrases sont très longues. Un paragraphe pour une ou deux phrases, c’est le genre que je déteste car arrivé à la fin, on a déjà oublié le début et c’est gênant. Les phrases trop courtes, ça peut casser le rythme mais trop longues, on se perd totalement. Sans compter que certains chapitres étaient longs (ce que je n’aime pas non plus). Du coup, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire et à m’y plonger totalement à cause de ça. Donc ça partait mal, je vous avoue qu’un soir j’ai essayé de lire après une journée de boulot et je ne comprenais tellement pas ce que je lisais que j’ai attendu le lendemain à tête plus reposée pour m’y remettre. Il fallait donc que je sois concentrée, après c’est normal, c’est un roman pour adulte, ça demande plus d’attention que les romans jeunesse que je lis davantage (notamment pour le boulot). I faut se remettre dans le bain.

Donc j’ai eu du mal avec l’écriture et ça a une incidence directe avec l’autre problème car l’auteur prend tellement de temps à décrire le décor historique et certains faits que le côté polar est un peu évincé. Or, je m’attendais à lire un polar, que cette enquête pour retrouver cette femme enlevée allait être au cœur de l’intrigue. Et ça, ça a été un problème pour moi, car effectivement cette semaine sanglante qui marque la fin de la Commune est importante et il faut bien un cadre précis mais au final, ça a pris davantage de place que le côté polar donc ce n’était pas ce à quoi je m’attendais et ça explique aussi pourquoi c’est une lecture en demi-teinte.

Certes, ça finit par arriver et c’est là où je me suis davantage sentie investie dans l’histoire, mais j’avais lu pratiquement 200 pages, et dans un roman poche où c’est écrit relativement petit avec presque aucun dialogue, (donc beaucoup de narration / description) ça met trop de temps à arriver. D’autant que je n’étais « plus si loin » de la moitié du roman. C’est trop long pour démarrer une histoire.

Par ailleurs, on suit différents groupes de personnages, en soi, ça ne me dérange pas, j’ai l’habitude et j’aime bien, mais là, du coup, à décrire précisément ce que chacun fait à tour de rôle, ça casse le rythme et ajoute de la lenteur au récit. Je dirai que les 100 premières pages correspondent à la présentation des différents personnages, c’est long, trop pour moi. Donc j’ai un peu peiné à lire ce livre et à m’intéresser à ce qui m’était raconté surtout quand on voit la manière dont cela se déroule ensuite. Ça paraît « si simple » et facile alors que ça ne semblait pas l’être en premier lieu. Une intrigue un peu décousue et pas vraisemblable à ce niveau-là.

C’est dommage parce qu’avoir un récit se déroulant au moment de la Commune n’est pas quelque chose que je connais très bien donc c’était le moment de découvrir d’une certaine manière. Ça reste intéressant de voir ce qui se passait et à travers ce cadre historique et ces descriptions, on y est immergé. Je pense que niveau ambiance on y était parfaitement. Après, je ne suis pas historienne, donc je ne peux pas trop juger en tant qu’experte en la matière, mais le décor historique est bien décrit. Et au final, cet aspect de l’histoire a pris le pas sur le polar et ce n’était pas ce que je cherchais, certes, lire un polar historique est intéressant mais il faut que ça reste un polar et pour moi, ça n’en était pas un. C’est plus un roman noir, dans le sens roman social et ce n’est pas ce que je préfère dans le genre.

Quant aux personnages, je ne m’y suis pas vraiment attachée, sauf à cette pauvre Caroline qui a subi des choses horribles sans compter le fait qu’elle a été en partie ensevelie sous un immeuble suite à la description des étages supérieurs. J’avais hâte qu’elle soit retrouvée, qu’elle puisse revoir son amoureux malgré les circonstances, histoire d’avoir un peu d’espoir. Mais sinon je n’ai pas particulièrement aimé les personnages d’autant qu’on en suit quelques-uns qui sont plutôt détestables car responsables des enlèvements, d’une manière directe ou indirecte. Pas de quoi avoir de la sympathie pour eux.

En bref, Dans l’ombre du brasier est une lecture mitigée pour moi car je pensais lire vraiment un polar historique, certes, d’une certaine manière c’en est un mais la partie polar a été un peu trop mise de côté pour s’attarder plutôt sur le décor historique. Ça n’est pas inintéressant car les descriptions sont là, mais ce n’était pas l’histoire que je pensais lire. Du coup j’ai eu du mal à m’y intéresser, sans compter le style de l’auteur qui ne m’a pas plu. Trop de descriptions, de phrases longues qui alourdissent le texte et le font traîner inutilement en longueurs pour moi. Enfin, je ne me suis pas spécialement attaché aux personnages, si ça avait été le cas, j’aurais pu me raccrocher à eux pour pleinement profiter de l’histoire et suivre leurs aventures mais ça n’a pas été le cas, donc trop d’éléments qui m’ont fait un peu décrocher et peiné à le lire. C’est dommage parce que le pitch était super tentant comme la période concernée mais ça a été mal exploitée pour moi. À vous de vous faire votre propre avis sur la question maintenant.

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