Un rêve de renard de Minna Sundberg

Quatrième de couverture

Un jeune renard céleste, gardien des aurores boréales provoque accidentellement une fissure entre notre monde et l’au-delà. Un jeune homme et son chien métamorphe vont alors devoir se lancer dans une quête pour sauver les âmes de gens de leur village avant que celles-ci ne rejoignent Tuonela, le pays du sommeil éternel.

Mon avis

Un rêve de renard est une BD que j’ai repérée lors du confinement. Traînant beaucoup sur les réseaux sociaux à ce moment-là, j’ai vu un post qui menait vers une chronique sur le site d’Elbakin et je dois dire que ça m’a bien donné envie de le découvrir. Du coup, lorsque j’ai pu retourner au travail, j’ai tâché de m’en procurer un exemplaire afin de le lire. De base, je voulais le lire durant mes pauses au boulot, mais la fatigue et le manque de concentration était tel que je lisais sans vraiment comprendre ce qui se passait.

Donc j’ai attendu mes vacances pour l’emprunter et le relire plus sereinement chez moi et bien m’en a pris car j’étais en meilleure condition pour apprécier cette histoire qui était vraiment superbe. Elle semble plutôt simple de premier abord avec un côté répétitif « dans l’action », je vous expliquerai un peu plus en détail un peu après mais ça fonctionne parfaitement. Et puis, visuellement, il faut le dire, c’est vraiment très beau, même si je ne m’attendais pas tout à fait à un tel dessin, mais ça reste une belle BD que je vous invite à découvrir.


Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. Très rapidement Hannu va devoir se lancer dans cette quête contre son gré aux côtés de son chien Ville afin de réparer les bêtises de Bébé Renard. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Hannu n’a aucune envie de s’y lancer mais il n’a pas d’autres choix. Au cours de sa quête, il va rencontrer différents problèmes qu’il finira d’une manière ou d’une autre à surmonter. Quant à Ville, il va subir quelque petit changement au fur et à mesure, d’où le côté « métamorphe » annoncé dans la 4e de couverture pour servir à ladite quête.

En tout cas, l’intrigue est bonne et bien menée, j’ai bien apprécié cette histoire. Comme je le disais plus haut, il y a un côté répétitif puisqu’à chaque chapitre, Hannu et Ville vont devoir trouver quelqu’un à qui ils doivent remettre une sorte d’amulettes pour que l’ordre des choses se rétablissent. Un principe qui va donc se répéter chapitre par chapitre jusqu’au dénouement (mais à ce sujet, je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir s’il va accomplir sa mission avec succès ou pas) mais ce n’est en rien dérangeant. Ça n’alourdit en rien l’histoire, ce n’est pas non plus ennuyeux car si dans le principe on sait à quoi s’attendre, on ne sait pas pour autant comment cela va se dérouler.


Certains chapitres sont plus longs que d’autres, cela montre que la tâche va être plus difficile à réaliser quand d’autres se passent « en douceur » et assez rapidement. Une quête qui va mettre à rude épreuve la patience et les nerfs d’Hannu qui nous fait bien comprendre qu’il n’a aucune envie d’être là et on peut le comprendre mais il n’a pas vraiment le choix.

L’univers est vraiment intéressant car au début du chapitre, on découvre différentes créatures célestes qui font parties de la mythologie finnoise. Je vous avoue qu’à ce niveau-là, je n’y connais rien mais j’ai pu en apprendre un peu plus à ce sujet grâce à une annexe à la fin de l’histoire. C’était vraiment intéressant d’avoir ces éléments même si ça n’enlève en rien la compréhension de l’histoire. En tout cas, c’est un monde onirique, forcément puisqu’on est bloqué dans une sorte de rêve, dans un entredeux afin de ramener sur Terre le village et les habitants qui sont coincés dans une faille à cause de Bébé Renard. Et il s’en dégage une atmosphère assez particulière mais agréable.

Comme je l’ai dit plus haut, à chaque chapitre, une nouvelle quête s’installe pour Hannu ce qui se traduit visuellement par une nouvelle atmosphère et donc une nouvelle palette de couleurs. Quand on regarde le livre côté tranches, ça se voit directement, on voit bien les différentes « bandes de couleurs ». Les illustrations ne sont pas totalement celles à laquelle je m’attendais, avec un tel décor, je pensais qu’il y aurait plus de rondeurs dans les traits des personnages (un peu dans le style de Xavier Collette), mais ce n’est pas le cas. Cela dit, c’est un style bien sympathique. Après les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas mais avec quelques illustrations intérieures vous allez pouvoir vous faire votre propre avis sur la question.


Quant aux personnages, il est vrai que Hannu n’est pas le genre de héros parfait qui va se lancer dans une noble quête. C’est tout le contraire, plutôt un anti-héros qui ne cesse de râler et se plaindre et surtout qui n’est pas motivé par sa mission. Il a plus d’une fois envie d’abandonner et n’est donc pas nécessairement des plus appréciables au premier abord. Il est vu comme quelqu’un de fainéant et pas très intelligent (il ne sait même plus son âge) et pourtant, on finit quand même par s’y attacher. On espère qu’il va réussir sa mission et que tout aille pour le mieux pour lui et pour Ville.

Quant à Ville, son chien est un ami loyal et fidèle. Même si tous les deux se disputent assez souvent, Ville est toujours là pour l’aider et le soutenir quand c’est nécessaire. Il y a une vraie complicité entre les deux et elle ne va cesser de grandir au cours de cette quête. Ils vont bien être obligé de se serrer les coudes pour aller de l’avant, surtout dans les moments les plus difficiles. Successivement, Ville va être confronté à une métamorphose et va donc changer d’apparence et donc d’animal et il ne le vit pas toujours très bien mais il saura trouver et prouver son utilité en temps voulu.

J’ai oublié de mentionner aussi qu’à la fin de l’ouvrage, il y a quelques esquisses et croquis qui expliquent la genèse de cette histoire, un bonus qui est toujours plaisant à découvrir. J’avoue que cela m’a aussi donné envie de découvrir l’autre série de l’autrice : Stand still stay silent.


En bref, Un rêve de renard a été une belle découverte livresque pour moi. Je suis bien contente d’avoir pu l’emprunter pour le lire et je pense que je vais le garder pour l’avoir dans ma bibliothèque. L’histoire est bonne et bien menée, même s’il y a un côté répétitif dans la trame narrative, cela reste intéressant et prenant car on se demande comment il va faire pour se sortir d’une nouvelle galère. Le moins que l’on puisse dire c’est que ça n’est pas si simple mais heureusement pour Hannu qu’il est bien entouré, avec Ville, un chien des plus fidèles, même si leur relation est parfois chaotique mais il est indéniable qu’ils sont attachés l’un à l’autre malgré tout. L’univers onirique est très intéressant et m’aura permis de découvrir un peu la mythologie finnoise. Quant aux illustrations, elles sont vraiment très belles, avec des chapitres très marqués qui dépeint un univers et une atmosphère bien particuliers. Une BD que je vous recommande !

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