Joseph, poulpe en chef d'Angélique Thyssen (Nos amies les sales bêtes)

Quatrième de couverture

La rencontre explosive d’un poulpe prétentieux et d’une squale sympathique !

Joseph est le roi de l’aquarium : beau, musclé, intelligent... et respecté de tous ! Pourtant, quand Sibel, une femelle requin, est placée dans son bassin, il tombe de haut : ses sujets et ses spectateurs se détournent de lui pour s’intéresser à cette squale encombrante. C’en est trop pour Joseph : il ne se laissera pas voler la vedette ! 

Mon avis

Après avoir lu L’école mythique : La guerre du trois rue Homère, je me suis lancé dans Joseph, poulpe en chef, le petit nouveau dans la série Nos amies les sales bêtes. Je vous rassure, les tomes de cette collection sont totalement indépendants les uns des autres, pas besoin de tous les lire pour la compréhension et encore moins dans un ordre précis. Après, ça reste une chouette collection à découvrir si ce n’est pas encore fait.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre très facilement dans l’histoire.

Comme pour les autres livres de la série, c’est écrit du point de vue du héros, à savoir Joseph qui voit l’arrivée de Sibel, ce requin blanc, d’un mauvais œil car tout le monde s’intéresse à elle plutôt qu’à lui. et ça, c’est un problème qu’il va falloir régler, et très rapidement !

Pour ceux qui connaissent la série, vous savez que sous des airs d’humour et de légèreté, ça traite de sujet de fond plus sérieux. Pour le dernier que j’ai lu Lewis, caméléon métis, ça parlait de métissage et d’identité (culturelle notamment), ici c’est un tout autre sujet, il est question d’égocentrisme, de règne par la terreur avec un poulpe très autoritaire. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne s’en rend même pas compte mais avec Sibel, il va finir par en prendre conscience et tâcher de s’améliorer. Mais bien évidemment, ça va prendre un peu de temps.

Mais on voit également un autre message car Joseph n’a pas toujours vécu en captivité dans un aquarium, il vient de la mer et a été récupéré par des humains qui l’ont enfermé. Évidemment, ça permet aussi de se rendre compte de ce que l’Homme peut faire à la nature. Sans être pour autant moralisateur, cette série aborde de sujets qui éveillent la conscience et ça c’est plutôt intéressant. Ça nous questionne sur le monde qui nous entoure, l’air de rien.

Quant aux personnages, on voit bien les différences statuts entre eux. Joseph se croit le chef de l’aquarium, notamment de son bassin. Tout le monde devrait se mettre en 4 pour lui et lui obéir. Ça lui paraît normal mais quand l’attention va se river sur Sibel, en qui il voit une menace car supérieure à lui, après tout entre un requin blanc et un poulpe, il n’y a pas photo, n’est-ce pas ? Joseph craint donc pour sa place, mais quand on voit son comportement, il est difficile de le prendre en pitié, bien au contraire, que quelqu’un soit en mesure de le remettre à sa place et lui faire prendre conscience de ce qu’il fait n’est pas un mal. Sibel est assez attachante, elle essaye de s’intégrer dans son nouvel environnement et tout le monde l’apprécie, en dehors de Joseph. Mais elle saura se faire accepter par tous et à trouver une solution pour que tout le monde trouve son compte dans cette cohabitation.

En bref, Joseph, poulpe en chef est un roman à l’image des autres livres de la collection Nos amies les sales bêtes. Joseph est un poulpe très autoritaire qui règne par la terreur et le pire c’est qu’il ne s’en rend même pas compte. Mais l’arrivée de Sibel pourrait bien changer des choses, pour lui et les autres animaux qui l’entourent afin de vivre plus en harmonie. Une intrigue simple mais efficace, très bien menée, on ne s’ennuie pas un seul instant. Les personnages sont intéressants, évidemment il est difficile d’apprécier Joseph dans un premier temps tant il fait preuve d’arrogance, mais petit à petit, il va changer et prendre conscience de tout ça. Sous des airs d’une histoire drôle et légère, l’autrice évoque des sujets bien plus sérieux et c’est ce qui fait tout l’intérêt de cette collection. À découvrir.