Sapientia de Cassandre Lambert (L’Empire des Femmes 1)

Quatrième de couverture

À Sapientia, les règles sont claires : les femmes dirigent et les hommes servent.
Le grand tournoi annuel de gladiateurs approche. Toutes les jeunes filles attendent l’événement avec impatience. Toutes, sauf Adona, que l’enjeu terrifie : il faut y choisir son favori…Dans les geôles de l’arène, les hommes n’ont qu’une idée en tête : survivre à l’épreuve. Mais pour Elios, survivre n’est que le début d’une mission bien plus ambitieuse… Pour chacun, un long combat commence !

Mon avis

Après avoir lu Tabarnak, je passe Noël au Canada ! je me suis lancé dans Sapientia, le premier tome de L’Empire des Femmes. Un changement de registre complet car je suis passée d’une romance de Noël à une uchronie YA assez terrifiante dans le genre… Mais j’ai adoré ! Un premier tome efficace qui nous entraîne dans un monde où les femmes ont le pouvoir… et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle ! Je vous conseille ce premier tome parce qu’il vaut vraiment le coup et il me tarde de lire la suite et fin ! Elle arrive le 5 avril prochain, j’ai hâte !

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. Pour ma part, je savais juste que les femmes régnaient quand les hommes étaient réduits en esclavage, un peu à l’image des Amazones. J’ai ainsi pu me lancer dans cette histoire et tout découvrir au fur et à mesure et ça n’en a été que meilleur.

L’écriture de l’autrice est très agréable à lire de sorte que l’on rentre en un rien de temps dans son univers et c’est vraiment plaisant. On suit par alternance les points de vue d’Adona et Elios ce qui nous permet d’être au plus près d’eux, de comprendre les enjeux et d’avoir une vision d’ensemble de la situation, aussi bien d’un point de vue féminin qu’un point de vue masculin.

Et quand on voit le sort de chacun, finalement, on se dit que vivre dans cette société, il n’y a aucun gagnant… Même si le sort des hommes reste le moins enviable, la place d’Adona n’est pas nécessairement la meilleure non plus… Vivre dans une cage dorée, aussi belle soit-elle, reste une cage… Et avoir des carcans et devoir jouer un rôle en permanence, sous l’exigence de la société, de sa mère, etc. ça ne fait pas rêver. Donc mieux vaut être esclave mais « libre » ou vivre là où réside le pouvoir mais être contraint ? Telle est la question !

Pour un premier tome, l’univers est assez riche et complexe, même si je suis sûre qu’on a encore beaucoup de choses à découvrir. Sans pour autant rentrer dans les détails ou aller trop loin dans le glauque (et pourtant il serait aisé de faire ce basculement), l’autrice nous suggère suffisamment de choses pour nous faire comprendre l’horreur de la situation et de tout ce que ça implique. Mais sans en faire trop. Et ça, c’est une bonne chose, mon imagination a été mise à rude épreuve, certaines scènes m’ont glacé et pourtant tout n’était pas détaillé. Je m’imaginais parfaitement les scènes et quand on voit les réflexions de certains personnages… Il est clair qu’il est temps que les choses changent, mais ça ne se fera pas sans mal !

On découvre ainsi dans ce premier tome toute l’organisation de cette société, le pouvoir en place, avec son lot de manipulations, de ceux qui en usent et abusent car ils ont accès à certains privilèges. On voit donc la hiérarchie et la place qu’occupent les femmes d’un côté, et les hommes de l’autre, leur sort, même à Saptientia n’est pas forcément enviable. Adona ne partage pas la même vision que ses pairs et pour cause car elle a un jumeau… un homme qui aurait pu être tué à la naissance ou abandonné du fait de son sexe. Mais dont la place dans cette société n’est pas plus enviable que ceux qui sont abandonnés sur une autre île.

Ceux-là même qui tentent, grâce au fameux tournois, de se rendre à Sapientia afin de devenir des Géniteurs dans le but de donner des bébés aux femmes en âge de procréer… Encore faut-il le remporter. Une place honorifique qui permet de s’élever un peu en société par la suite, etc.

Adona est en âge de devenir Mère, et qui, par contrainte par sa mère a été inscrite pour être une future Mère. Un grand honneur… encore faut-il vouloir de cette grossesse… Une cage dorée, je disais… Vivre dans le seul but de mettre des enfants au monde, tout le monde n’en a pas envie ou n’est pas prêt à s’y lancer…

L’intrigue est bonne et bien menée et les thèmes abordés sont vraiment intéressants. Il y en a d’autres, tellement de choses à découvrir d’ores et déjà dans ce premier tome mais l’idée n’est pas non plus de tout dévoiler. En tout cas, j’ai beaucoup aimé cette histoire qui est pleine d’action et de rebondissements.

Dans l’ensemble, pas de grande surprises ou révélations, ça m’a semblé plutôt logique, mais ça n’en reste pas moins captivant et intéressant à suivre. Je pensais aussi qu’Elios aurait un plus grand rôle à jouer auprès d’Adona mais ayant certaines idées, malgré son éducation, etc. elle voit bien que son monde est loin d’être idyllique et le remet en cause par elle-même, en partie. Ce qui n’est pas plus mal en soi. En même temps, elle a un frère auquel elle tient, contrairement aux autres femmes qui considère les hommes comme des sauvages et uniquement comme de futurs procréateurs. Mais quand on voit comment elles agissent, il est vrai que l’on peut se demander qui est le vrai sauvage ici…

Les personnages sont vraiment attachants et sympathiques, à commencer par Adona et Elios, bien évidemment. J’ai beaucoup aimé la relation qui s’est créée entre eux et même si on voit bien qu’il est là dans un but précis, etc. il y a un vrai attachement qui se crée malgré tout. Même si c’est compliqué étant donné les circonstances et qu’il y a beaucoup de non-dits entre les deux. Mais ils ont tous les deux une force de caractère et tous les deux remettent en question le système et voudrait que les choses changent, autant Elios est déjà dans cette optique-là, Adona on voit qu’elle vacille mais peut-être que cette rencontre pourrait bien tout faire basculer.

En bref, Sapientia est un premier tome que j’ai adoré découvrir. Cassandre Lambert nous dépeint ici une uchronie avec un univers sombre et impitoyable qui met en avant les inégalités entre les hommes et les femmes. Et ce n’est pas parce que ce sont des femmes qui dirigent que la vie y est plus prospère et paisible, bien au contraire. De nombreux problèmes sont présents et il faut que les choses changent et évoluent, pour tout le monde ! L’intrigue est bonne et bien menée, une histoire addictive qui nous tient en haleine tout du long. Les personnages sont attachants et sympathiques, de quoi passer un bon moment à leurs côtés, même si ça va être assez intense (et pas toujours dans le bon sens du terme). Certaines scènes font froid dans le dos et nous montrent toute l’horreur de la situation sans pour autant aller trop loin dans les détails. Un roman à découvrir dont il me tarde de lire la suite et fin pour savoir ce qui va se passer et si les choses vont changer…

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