Zorage de Manon Fargetton et Maud Begon

Quatrième de couverture

Un drôle de bruit court chez les fées des villes et de la forêt : elles s’effacent peu à peu !
Certaines auraient même entièrement disparu…
Quand Zorage découverte que ses mains sont devenues transparentes, elle décide de passer à l’action.
Réussira-t-elle à sauver ses sœurs de ce mal étrange ?

Mon avis

Après avoir lu La nuit des reines, je me suis lancé dans Zorage qui est le dernier-né de Manon Fargetton dont j’apprécie les écrits. Mais d’habitude, elle écrit pour les plus grands (voire en adulte, même si je ne l’ai pas encore lue dans cette tranche d’âge), et là, il s’agit ici d’un roman de premières lectures, à partir de 8 ans. J’étais donc curieuse de voir ce que ça pouvait donner et je dois dire que ça a été une belle découverte. Une lecture qui donne matière à réfléchir.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est toujours aussi agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire qui est vraiment prenante et intéressante.

Le texte est assez court donc parfaitement adapté pour de jeunes lecteurs mais il y en a suffisamment pour que ça soit un roman « pour les grands » et pas tout à fait de la première lecture en tant que telle. Les chapitres sont aussi courts, ce qui permet de s’arrêter facilement et rapidement.

Dès les premières pages, on est confronté au problème : les mains de Zorage commencent à s’estomper et elle sait que d’autres fées ont eu le souci avant elle. Alors elle convoque ses sœurs et va tâcher de mener l’enquête pour comprendre ce qui leur arrive. Pour cela, elle se rend à la bibliothèque et se renseigne auprès de l’Esprit-qui-sait-tout. Ce dernier lui explique que les humains ne croient plus aux fées alors c’est pour cela qu’elles disparaissent. Zorage va donc tout essayer pour que les humains croient à nouveau en elles mais la tâche ne va pas s’avérer aussi simple, bien évidemment !

On cherche toujours l’approbation dans les yeux des autres, mais le plus important n’est-il pas d’abord ce que l’on pense de soi ? Ceci est une piste de réflexion qui vous permettra de comprendre tout l’enjeu de cette histoire et j’ai trouvé ça bien dans le fond. Les fées trouveront une solution à leurs problèmes par elles-mêmes plutôt qu’en sollicitant les humains…

Le roman comporte pas mal d’illustrations pour se figurer certaines scènes, tout en violet et blanc (pour ma plus grande joie, j’adore le violet !) et je dois dire que ça ajoute une autre dimension à l’histoire, de voir ces différentes fées, toutes plus différentes les unes des autres. Zorage a un look bien à elle, très punk, quand d’autres font plus gothiques ou plus traditionnelles. Il y en a de toutes les forment (en terme d’ailes), des petites, des grandes, des minces, des rondes, à la peau claire ou plus foncé. Une grande diversité parmi les fées et il est intéressant de les voir représentées ici.

En bref, Zorage est un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. L’intrigue est bonne et bien menée, c’était une jolie histoire qui donne matière à réfléchir. Il est vrai que l’on accorde de l’importance à ce que les autres pensent de nous mais avant tout, il est important de savoir ce que l’on pense de soi et de ce qu’on peut transmettre aux autres, sans avoir besoin de leur approbation. Un roman prenant et sympathique que je vous invite à découvrir et qui n’aurait pas la même saveur sans ses illustrations qui nous permettent de découvrir toutes ces fées qui sont si différentes les unes des autres. À lire !