La première rose de Bloomstone de Mary Orchard (Bloomstone Manor 0,5)

Quatrième de couverture

Nathanael Stone a toujours été d’une sensibilité hors du commun : depuis l’enfance, ses émotions menacent de déborder à chaque instant et le jeune aristocrate s’efforce de faire bonne figure. Mais à son entrée à l’université de Cambridge, Nathanael se sent définitivement en décalage avec la société de son époque. En effet, derrière sa posture de jeune héritier et d’étudiant brillant à qui tout sourit, il cache un lourd secret source de culpabilité : Nate aime les hommes. Un penchant inavouable car sévèrement condamné. Sa situation va l’amener à remettre en question l’ensemble des codes de son temps. Car Nate a un rêve : trouver un lieu où vivre librement, un havre de paix où chacun pourrait être soi-même, sur un pied d’égalité et sans faux-semblants.

Mon avis

Après avoir lu Le Roi des Aulnes, je me suis lancé dans La première rose de Bloomstone que je venais de recevoir. D’ailleurs, avant de me lancer dans la suite et fin de Nixi Turner contre les Croquemitaines, j’ai hésité avec cette lecture que j’attendais avec impatience à partir du moment où j’ai su qu’il allait sortir.

Mais j’ai préféré me mettre à jour dans la série de Nixi Turner contre les Croquemitaines pour la terminer, avant de me lancer dans La première rose de Bloomstone que j’avais l’intention de savourer. C’était sans compter sur la plume de Mary Orchard et cette fabuleuse histoire, qui fait que je n’ai pas pu m’empêcher de le dévorer en moins de 2 jours… C’était tellement génial, un vrai coup de cœur. Si j’avais adoré le premier, ce préquel n’en est que meilleur…

On n’est pas du tout sur le même type d’histoire, donc ce n’est pas comparable en soi, mais découvrir la jeunesse de Nathanael Stone a été un ravissement, un déchirement parfois, mais surtout un moment de bonheur absolu pour cet homme incroyable qui a tant vécu, tant fait et qui est toujours resté le même, droit dans ses convictions.

Donc merci Mary Orchard pour nous avoir permis de lire cette histoire, de découvrir plus précisément Nathanael Stone qui méritait amplement d’avoir sa propre histoire écrite dans un roman. Ainsi, cela nous permet de prolonger un peu l’univers de Bloomstone Manor qui était si génial.

Je vous conseille vivement de lire en premier Sous les étoiles de Bloomstone Manor puis ensuite La première rose de Bloomstone, même si les faits de ce dernier se passe avant car ça permet d’éviter certains spoilers. Et puis ça permet de découvrir Nathanael Stone dans toute sa splendeur, de sa tendre jeunesse, à sa vie d’adulte où il en est passé par toutes les couleurs en terme d’émotions et d’amour. Mais lorsqu’il va trouver le bon, tout changera pour lui.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit. Comme je l’ai dit, ça va retracer toute la vie de Nathanael Stone, des épisodes clés, à des moments bien précis. Il a toujours été à part, en décalage avec son époque, avec des idées révolutionnaires et à l’encontre de son « éducation ». du moins, telle que l’on voudrait qu’il soit éduqué en fonction de son titre et de son époque. Mais là encore, on voit que Nathanael Stone est tombé dans une bonne famille, qui le prend tel qu’il est, avec ses émotions exacerbées, son « étrange » amitié avec le fils des domestique qui est et restera son meilleur ami. Même s’il prendra la fonction de valet à ses côtés une fois adulte, il n’en restera pas moins son ami pour autant. Mélanger les domestiques avec les nobles, quelle drôle d’idée, n’est-ce pas ? Et pourtant cela lui semblait logique et normal, peu importe sa condition.

Et puis, Nathanael Stone a un lourd secret. Il est homosexuel et cela est interdit, banni et pourrait lui couter très cher si cela venait à se savoir. Pourtant, dans sa vie, il va connaître des amours, certains seront déçus, il mettra du temps avant de s’en remettre, à vouloir y croire à nouveau et à vivre pleinement cet amour dans les murs de sa maison. Des moments de joie mais aussi de peine car la société n’est pas prête pour ça, mais pas seulement. Si Nathanael Stone accepte parfaitement ce qu’il est, ce n’est pas le cas de certains de ses amants qui vont le trahir et le décevoir.

Mais quand on a lu Sous les étoiles de Bloomstone Manor, on sait à quoi s’en tenir de ce point de vue-là. Et même si on sait l’inéluctable… on espère tout de même que tout se passe bien pour lui, que tout va s’arranger etc. Quand on sait la finalité, car on l’a découvert autrement par sa propre bouche une fois âgé… on sait que ça ne changera pas mais, on sait que ça finira bien, dans leur malheur.

Plus d’une fois j’ai été énervée, révoltée et impuissante face à ce qui se déroulait. C’est vraiment mille et une émotion que l’on ressent en lisant cette histoire, même si au final, on sait que tout ira bien. En attendant, il aura vécu des moments durs et intenses, il aura ouvert son cœur et mis son âme à nu, jusqu’à ce qu’il LE rencontre… celui qui restera à ses côtés, quoi qu’il arrive. Cela va prendre du temps, mais il trouvera lui aussi le chemin du bonheur.

Nathanael Stone est un personnage charismatique qui ne peut pas laisser indifférent. Déjà dans Sous les étoiles de Bloomstone Manor on ne pouvait pas passer à côté de lui, un vrai phénomène en son temps, alors qu’il est âgé. Ici dans La première rose de Bloomstone on se rend compte à quel point il a toujours été comme ça, qu’il n’a jamais changé alors que l’époque était encore plus dure et intransigeante face à ceux qui sont différents et qui ne respectent pas la norme instaurée par la société. Il va donc se créer et se réinventer et tâcher d’œuvrer pour construire un havre de paix et on sait qu’il aura réussi son pari avec Bloomstone Manor.

On comprend mieux certaines animosités entre certains personnages aussi, en revoyant le passé, tout ce qui s’est déroulé. La jalousie peut rendre littéralement les gens fous et leur faire faire des choses insensées. La peur peut aussi faire prendre de mauvaise décision, rendant certains actes comme de la trahison et de la lâcheté.

En bref, La première rose de Bloomstone a été un coup de cœur pour moi. Si j’avais adoré Sous les étoiles de Bloomstone Manor, ce préquel n’en est que meilleur. Ils ne sont pas comparables en tant que tel car l’histoire n’est pas du tout la même, si Sous les étoiles de Bloomstone Manor était un roman féministe, avec un côté émancipation de la femme, etc. La première rose de Bloomstone revient sur la vie de Nathanael Stone, en se concentrant notamment sur ce qu’il a accompli et ses amours. Le but n’est clairement pas le même, avec ce préquel, cela nous permet de redécouvrir le personnage de Nathanael Stone sous un autre jour. Et clairement, il aurait été dommage de passer à côté et de se contenter des quelques informations disséminées çà et là dans l’autre roman. L’histoire est à la fois belle et dure, pleine d’épreuves mais qu’il parvient toujours à surmonter, que ce soit d’un point de vue personnel ou professionnel. Il a une vision de l’avenir en décalage complet avec son temps, mais ça fait de lui quelqu’un de moderne et de censé. Un personnage qu’il s’est créé, il s’est complètement réinventé et tout ça lui a permis d’être l’homme qu’il est dans Sous les étoiles de Bloomstone Manor, un professeur émérite qui donne sa chance à tout le monde, quel que soit ses convictions, son genre, sa sexualité, etc. Un homme bien qui a su rester fidèle à lui-même et qui a fini par trouver l’amour, le seul, le vrai, sans se cacher dans le havre de paix qu’il a créé.