Quatrième de couverture
Otto, né avec le blason des garçons – deux petites noix – est gentil, doux et intelligent. Cela réjouit son père, mais pas sa mère. Car dans sa famille à elle, on a toujours été des gros costauds redoutables, pour briser les os bien comme il faut. Or, non seulement le garçon est plutôt gringalet, mais il trouve sa cotte de maille hideuse. En cachette, il enfile les jupons de sa cousine (ah, le taffetas et la crinoline !) et s’adonne à la haute couture. Quand la guerre avec le royaume voisin est déclarée, un duel est organisé : Otto doit affronter le fils du roi, Baldur. Un gros costaud redoutable bien comme il faut… Mais Otto a un plan.
Mon avis
La princesse aux petites noix est un album qui est sorti depuis un bon moment mais ce n’est que très récemment qu’une de mes collègues l’a lu et m’a conseillé de le lire. Voulant me mettre un peu à jour sur les albums, j’ai suivi son conseil et je dois dire que ça a été une belle découverte et je comprends totalement pourquoi elle est tombée sous le charme. Une histoire qui mérite à être connue, très militante et qui permet de faire réfléchir à notre société…
La princesse aux petites noix raconte l’histoire d’Otto, ce jeune prince qui ne correspond pas du tout à l’image que l’on se fait d’un garçon car il est doux, et gentil, loin d’être une brute redoutable qui doit faire trembler d’effroi les ennemis. D’autant plus qu’il préfère la couture et les robes qu’aux côtes de maille et la guerre. Si Otto convient parfaitement à son père tel qu’il est, cela ne plaît pas du tout à sa mère qui voudrait l’endurcir davantage.
Lorsqu’une guerre va éclater entre le royaume d’Otto et le royaume voisin car ce dernier a envie d’extension et pensant renverser facilement Otto car considéré comme « la princesse aux petites noix », Otto va devoir affronter Baldur, le fil du roi. C’est un garçon très costaud et dur, un « vrai » garçon comme il se doit, du moins aux yeux de la mère d’Otto et du père de Baldur. Otto n’est pas des plus rassuré, mais il a un plan bien précis pour combattre son ennemi… À moins que là encore, on ne se fourvoie totalement sur Baldur ?
C’est une histoire vraiment très sympathique qui casse complètement les codes, notamment les codes du genre. En effet, le fait qu’Otto, bien que garçon, ne soit pas le stéréotype de son genre, aka être dur, costaud, aimant la guerre, etc. mais bien au contraire, quelqu’un de beaucoup plus sensible et artiste aimant la mode et la couture, ça change la donne. Par ailleurs, le fait que son père n’ait rien à redire de ça et que ça soit sa mère à qui ça pose un problème, est nouveau. De quoi interpeler n’est-ce pas sur ce qu’est être « un vrai homme » et le fait que la mère ait une si mauvaise opinion de son propre fils.
Ensuite, je spoile un tout petit peu : Baldur, est effectivement costaud et peut faire peur mais en réalité, on va vite comprendre que ça n’est pas sa nature profonde et que si ça ne tenait qu’à lui, il ne donnerait pas cette image de sa personne. Les gens s’arrêtent à son physique et ne voit pas plus loin que ça parce que lui non plus, n’aime pas spécialement la guerre, bien au contraire. Lui, ce qu’il voudrait c’est se faire des amis parce qu’il n’en a pas, à cause de son physique qui fait peur et impressionne et donc, on l’a catégorisé comme une brute alors que c’est un garçon gentil intérieurement.
Les illustrations sont très jolies, tout en camaïeux de blancs et de bleu, sauf le rose de la robe que porte parfois Otto ce qui joue bien sur le code des genres entre ce qui est masculin et féminin. C’est un graphisme assez particulier, avec des traits assez durs et raides, mais ça a son charme et je trouve que ça convient parfaitement avec cette histoire. Après, on aime ou pas, mais il est indéniable que ces illustrations ne laisseront pas indifférentes.
En bref, La princesse aux petites noix est une histoire que j’ai pris plaisir à découvrir qui casse les codes et qui met à mal la question du genre et de ce que devrait être un garçon. J’ai trouvé la manière dont c’était tourné intelligente et intéressante et permet de faire réfléchir sur la manière dont on élève les enfants en fonction de leur genre (et de l’image qu’on en a) plutôt qu’en fonction de ce qu’ils sont et aiment faire. Une belle histoire touchante qui va prendre un tournant assez inattendu mais qui prête à sourire. Sans compter le fait que, grâce à l’intelligence d’Otto, une guerre pourrait bien être arrêtée avant même de commencer mais au contraire, faire naître une belle amitié entre deux garçons qui n’auraient pas pu être plus différents et à la fois aussi semblables. Un album que je vous invite vivement à découvrir !
À partir de 5 ans.
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