Comme dans beaucoup de professions, dans l’hôtellerie, il existe un envers du décor sur lequel je m’apprête à lever le voile.
Aussi, je vous invite à passer derrière le comptoir et à enfiler le costume de réceptionniste de nuit le temps de quelques anecdotes.
Qu’elles soient vertes ou pas mûres, imprégnées de la candeur qui est mienne face à des propositions de clients, agrémentées des réflexions que je ne partage pas et de celles qui filtrent malgré moi, il y a toujours matière à en rire.
Pour ma plus grande honte, bienvenue dans le monde impitoyable des hôtels !
Mon avis
Après avoir terminé L’automne du renouveau, j’avais envie d’une lecture légère et rapide. Alors mon choix s’est
porté sur Brèves de réception, une
petite BD assez atypique dans le genre car ce n’est pas totalement une BD au
sens traditionnelle du terme. Cela pourrait s’apparenter davantage au « roman
graphique » dans le sens où l’on a du texte, la brève écrite par J. Arden
qui revient sur son métier de réceptionniste dans un hôtel et des dessins pour
illustrer le propos. Du moins, c’est ainsi sur la majeure partie du livre mais
je reviendrais sur l’aspect atypique du livre par la suite.
L’écriture de J. Arden est la force de ce livre, il est vrai que les
situations sont plutôt cocasses, amusantes ou parfois effrayantes mais sans le
ton donné à ces anecdotes, ça n’aurait pas la même saveur. Il y a un côté très
oral, comme si elle nous racontait de vive voix ses aventures avec un certain sarcasme
et ironie qui ajoutent du croustillant à l’histoire.
On se rend compte que lorsqu’on travaille dans un commerce, quel qu’il
soit et que l’on a affaire à des gens, des clients, on retrouve certains faits,
même si dans l’hôtellerie c’est d’un autre genre. Pour avoir travaillé en
librairie, on pourrait aussi en dire des choses. Mais il est vrai que l’hôtel a
son lot de casseroles, d’autant plus quand on sait que toutes les scènes se
passent durant la nuit et que cela ajoute une certaine particularité à ce qui
nous est conté.
C’est drôle et grinçant car le ton acerbe de J. Arden apporte une
certaine légèreté même si on voit aussi l’agacement face à certaines
situations. Toute personne normalement constituée au bout d’un moment
ressentirait la même chose. Cela peut devenir vite épuisant d’être confronté à
des gens sans gêne, qui n’écoutent pas, etc. mais cela fait partie du métier et
il vaut mieux prendre tout cela avec un certain recul et légèreté, sans quoi ce
serait pénible et il vaudrait mieux changer de métier si tout cela dérange
vraiment.
Une fois l’anecdote énoncée, Philippe Reyt illustre le propos grâce à un
dessin. On aime son style ou pas, j’avoue que cela me fait bien rire et il a un
graphisme assez particulier qui a son charme et qui fonctionne bien ici et on
imagine tout à fait la scène avec ses illustrations.
Le petit plus de ce livre est que nous apprenons la genèse de la
collaboration entre J. Arden et Philippe Reyt qui prête aussi à sourires.
Enfin, la petite surprise à la fin de l’ouvrage est que nous avons les brèves
du point de vue de Philippe Reyt.
Comme dans ses précédentes BD, il illustre, comme une BD plus
traditionnelle, les anecdotes que nous venons de découvrir. Je vous avoue que
je m’attendais à avoir un livre uniquement de cette manière, J. Arden au
scénario et Philippe Reyt au dessin mais pas avoir de parties écrites, comme
dans un roman à proprement parlé. Mais je trouve que c’est une très bonne idée
car cela permet vraiment d’avoir l’anecdote complète et la revisite de l’illustrateur
à la fin est plutôt chouette.
En bref, j’ai passé un très bon moment avec Brèves de réception qui m’aura fait sourire. Certaines situations
sont assez cocasses, d’autres plus énervantes ou effrayantes. C’est le lot
quotidien de ceux qui travaillent dans un commerce et je trouve cela
intéressant de montrer la part cachée quand on est de l’autre côté du comptoir.
Un livre satyrique/d’humour.
Travaillant dans le commerce, il est clair qu'on rencontre certains cas... Psychologiques ^^ Je note ce titre !
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