Le plus mauvais livre du monde de Vincent Cuvellier

Quatrième de couverture

« Argice ignorait le bien et le mal, le nu et le sacré, le vide et le morbide. Argice engageait l’être vers cette ironie qu’on appelle Dieu, fatale pensée d’un monde en devenir, à l’agonie en devenir… »

Ah ouais ! D’accord. Je comprends rien. Remarque, si ça se trouve, c’est fait exprès. Le gars, il a voulu faire le livre le plus nul du monde.

Et il a réussi.

Paul est parti de chez lui par ennui. Il croise sur son chemin l’auteur du roman épouvantable qu’il a pris au pif dans une boîte à livres.

L’écrivain est aussi prétentieux que mauvais, mais sa fille est canon : Paul qui n’a nulle part où dormir va passer la nuit chez eux.

Mon avis

Voulant une petite lecture en soirée, je me suis lancé dans Le plus mauvais livre du monde, en sachant qu’il ne me ferait pas long feu. C’est le principe même de la collection, je ne reviendrais pas sur le principe, je l’ai déjà expliqué dans ma chronique de Comme un homme. Je vais donc davantage m’attarder sur mon ressenti sur cette histoire qui est plutôt pas mal mais sans plus pour moi car il y a un goût d’inachevé. Une sensation que je n’avais pas eue avec le roman de Florence Hinckel malgré l’épaisseur du livre.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4^e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit et vu le concept de la collection, le roman sera lu tellement vite qu’il n’est pas nécessaire d’en dire plus. Alors, autant pour Comme un homme, j’étais intriguée par le fameux secret de famille qu’Ethan devait découvrir, autant ici je me demandais un peu où tout cela allait nous amener et je n’ai pas forcément été très convaincue.

Le plus mauvais livre du monde est surtout l’histoire d’une rencontre, d’un hasard qui va permettre à Paul d’avoir un peu de liberté, même si ce n’était pas ce qu’il avait prévu à l’origine. Une rencontre étonnante avec cet auteur dont il est en train de lire – tant bien que mal – le livre, qui au cours de cette fameuse soirée va changer de visage. Si bienveillant au départ, on va rencontrer un personnage plus narcissique et colérique… Quant à sa fille, on voit qu’elle aussi a besoin de s’affranchir et de se libérer de son père… Sa rencontre avec Paul pourrait bien être une opportunité pour elle…

L’histoire se lit bien et vite. Ce n’est pas un problème d’écriture car elle se lit bien, même si elle est très orale et familière, donc on entend parfaitement la voix de Paul, cet adolescent lambda. Mais je n’ai pas été emportée plus que ça par cette histoire mais il faut dire aussi que je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages donc ça ne m’a pas aidé à apprécier l’intrigue.

En bref, Le plus mauvais livre du monde est un roman qui se laisse lire, c’est rapide et assez facile, donc le concept de la collection est bien respecté, mais je n’ai pas été happée par l’histoire car je me demandais où tout cela allait nous amener et je suis un peu restée sur ma faim avec un sentiment d’inachevé. Un moment trop fugace pour moi. Après je savais que ce concept de roman n’était pas adapté pour moi qui suis plutôt une adepte des pavés, de détails avec des univers assez enrichi. Quand on a un texte si court, il faut happer rapidement le lecteur et l’accrocher à quelque chose et là, c’était sans plus. Quant aux personnages, je n’ai pas eu spécialement d’empathie pour eux, difficile de s’y attacher et donc de s’intéresser à ce qu’ils font… C’est dommage mais ce n’est pas grave car c’est loin d’être mauvais mais pour moi c’est sans plus.