Oxygen de Johanna Marines

Quatrième de couverture

« Si l’air devenait toxique, jusqu’où iriez-vous prêt à aller pour continuer de respirer ? »

Imaginez un futur où la montée des eaux aurait redessiné le contour des continents. Un monde ravagé où la faune et la flore n’existent plus que dans les vieux livres d’histoire.

Pire, un monde où l’air se vend et s’achète comme un vulgaire bien de consommation.

Mais comment vivre sa vie quand l’air est devenu un luxe que l’on ne peut se payer ?

Plongez au cœur des bas-fonds malfamés de Toronto et transgressez les interdits de cette ville qui ne dort jamais. Mais prenez garde, car dans cette cité où tout n’est qu’illusion, gangrenée par l’eugénisme, un parfum de rébellion flotte déjà dans l’air.

Mon avis

Après avoir lu L’îlot mécanique, je me suis lancé dans Oxygen, une lecture que j’ai retardé assez longuement car avec la période que nous vivons, lire de la dystopie ou du post-apocalyptique, ce n’est pas la meilleure chose à faire. Ça a un petit côté anxiogène et je vous avoue que stressée de nature, je suis passée à anxieuse assez facilement…

Donc il est vrai que je n’avais pas spécialement envie de lire ce genre de choses mais il faut bien que je me mette à jour dans mes lectures, je ne pouvais pas la retarder encore plus longtemps. Si le sujet était intéressant, je dois dire que je n’ai pas été plus emballée que ça par l’histoire… Sans être mauvais, ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais en le commençant. À vous de vous faire votre propre avis sur la question.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, ou du moins de savoir de quoi traite le sujet. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre assez facilement dans l’histoire que l’on suit du point de vue de Maïa, jeune médecin interne à l’hôpital qui est bien décidé à lever le voile qui entoure la mort de son père, scientifique réputé. Est-ce vraiment un suicide ? La jeune femme n’en est pas certaine et est prête à suivre ses pas pour découvrir la vérité. Mais rapidement, elle va prendre conscience de la réalité, que son monde est loin d’être juste et qu’un vent de rébellion est très proche…

En termes d’intrigue, j’avoue que par moment j’étais un peu dans le flou. J’avais la sensation que l’autrice voulait aborder plein de sujets en même temps mais sans aller au bout de sa pensée. Si la question du suicide du père de Maïa est au cœur de ses pensées, son « enquête » va vite être éjectée par d’autres préoccupations. Ce n’est que tardivement que le sujet sera remis en avant et que l’on comprend un peu ce qui s’est passé. Mais il est vrai que pendant une bonne partie de l’histoire, on explore d’autres choses, et ça donne le sentiment de s’éparpiller, de traîner en longueurs et c’est pour ça que j’ai un peu décroché et que je n’ai pas été emballée plus que ça par l’histoire. C’est très différent des dystopies ou post-apocalyptique que j’ai pu lire et l’intrigue ne m’a pas semblé coulé de source.

Par ailleurs, certaines révélations vont trop vite, on n’a pas vraiment le temps de comprendre et de faire les liens que ça semble évident pour l’héroïne. Et sur la fin tout s’accélère et se précipite. J’ai bien aimé certains aspects de cette fin, ça change de ce qu’on peut trouver mais il est vrai que j’aurai aimé qu’on explore davantage ce qu’on apprend durant ces derniers instants parce que c’était intéressant. il y a donc de l’idée mais la manière dont s’est exploité m’a moins convaincu.

L’univers est vraiment original et intéressant, le fait que l’air soit toxique, que l’on soit obligé d’être appareillé et ce, dès la naissance afin de pouvoir respirer. Mais cela a un coût puisque l’air s’achète comme n’importe quel bien de consommation. Un futur qui fait froid dans le dos quand on y pense. Et en fonction de notre statut dans la société, on a plus ou moins de temps en termes d’oxygène, si vous êtes parmi l’élite, vous serez indépendant plus longtemps, sans avoir besoin de recharger votre appareil en oxygène. L’idée est vraiment bonne et à ce niveau-là c’est plutôt bien décrit, sans être pour autant submergé de détails techniques. Les informations nous parviennent au compte-goutte et c’est parfaitement clair.

Par ailleurs, on apprend aussi que certaines personnes se sont fait cryogéniser, dans le but d’une vie meilleure dans le futur, comme c’est le cas pour Jade qui vient de l’année 2050 (on est dans les années 2200 auprès de Maïa) et il est donc intéressant de voir les conditions de vie, comment cela a évolué, et d’y être confronté. C’est d’ailleurs dommage que le personnage de Jade ne soit pas plus exploité parce qu’elle était vraiment intéressante. En tout cas, ce monde fait froid dans le dos, il n’y a rien qui va… À ce niveau-là, l’univers est assez riche et complexe.

Quant aux personnages, je ne me suis pas spécialement attachée à Maïa, même si elle est la narratrice de l’histoire, j’ai trouvé qu’il y avait une certaine distance entre nous et ça ne m’a pas non plus permis d’être à fond dans son histoire. Je n’ai pas spécialement ressenti d’empathie pour elle, et il en va de même pour Naos, qui m’a même parfois un peu agacé, il ne servait pas à grand-chose si ce n’est se plaindre de son père, qui est le dirigeant de la ville. De plus, la romance qui s’installe entre les deux arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, ça ne m’a pas semblé plus crédible que ça… et pour ce qu’elle sert…

En bref, Oxygen est un roman qui avait du potentiel. L’idée de base est bonne mais j’ai trouvé qu’il y avait des défauts, que l’autrice n’est pas allé au bout de son idée et qu’elle n’a pas su l’exploiter. Par moment l’intrigue s’éparpillait un peu, l’héroïne aussi si bien que je n’ai pas eu la sensation d’avoir un vrai fil conducteur dans ses actions. C’est dommage parce qu’il y avait vraiment quelque chose mais ça ne l’a pas fait pour moi. Je suis restée en dehors de l’histoire, ça ne m’a pas emballé plus que ça. le fait que je ne me sois pas attachée aux personnages y jouent pour beaucoup, je n’ai pas su vivre cette aventure avec eux. Quant à l’univers, il est intéressant, assez complexe mais aurait mérité un traitement plus en profondeur aussi. Un roman auquel je suis un peu passé à côté et c’est dommage parce qu’il y avait matière à faire quelque chose de vraiment très bien, sachant que l’écriture de l’autrice est très agréable à lire. À vous de vous faire votre propre avis là-dessus.