Le renard emprivoisé de Marie Tibi et Rebecca Romeo

Quatrième de couverture

Virgile est passionné par la nature et la photographie. En forêt, il découvre un renardeau pris au piège, dans les ronces. Virgile le dégage avec soin puis l’emmène chez lui. C’est le début d’une belle relation, d’une complicité entre Fauve et Virgile, mais aussi d’incompréhensions. Fauve n’est pas heureux, il ne comprend pas pourquoi cet humain qui l’a libéré l’a aussi emprisonné. La forêt appelle Fauve et Virgile ne perçoit pas son désarroi…

Mon avis

Après avoir lu Le mystérieux croqueur de livres, je me suis lancé dans Le renard emprivoisé qui avait attiré mon attention lors de sa sortie mais que je n’avais pas pu lire à ce moment-là. C’est maintenant chose faite et je dois dire que c’était une superbe découverte. J’ai beaucoup aimé cette histoire que je vous invite à découvrir.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit, d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. Très rapidement, on comprend pourquoi l’album s’appelle : Le renard emprivoisé. Un jeu de mot qui explique parfaitement ce que Fauve vit auprès de Virgile. Un animal emprisonné qu’un jeune garçon essaye d’apprivoisé comme un animal domestique, ce que Fauve n’est pas…


Si dans un premier temps le geste du garçon paraît honorable et salutaire pour Fauve, après tout, elle était prisonnière des ronces et avait besoin de soins, rapidement, ça va devenir un calvaire. Fauve se sent emprisonnée loin de son milieu naturel et ne comprend pas pourquoi Virgile ne la libère pas après avoir repris des forces.

Une incompréhension va naître chez l’animal, sans que Virgile ne se doute une seule seconde de ce qu’elle pense et ressent, mais nous lecteurs en avons parfaitement conscience puisqu’on a accès aux pensées de Fauve à travers la narration. C’est d’autant plus douloureux de constater sa souffrance, alors que lui-même ne la voit pas.

Mais un jour, elle va parvenir à s’échapper, une liberté retrouvée qui va pouvoir changer sa vie et suivre son cours. Virgile quant à lui, ne parvenait plus à prendre de photos, à saisir des instants de vie, il lui manquait quelque chose. Mais lorsqu’il va retrouver Fauve, en pleine forêt, il va la laisser tranquille et saisir l’instant grâce à son appareil et avoir un goût de ce qu’est la liberté. Il va s’en retrouvé grandi et enfin comprendre ce que Fauve ne cessait de lui dire.


C’est une très belle histoire, j’ai vraiment beaucoup aimé les réflexions qui sont faites ici. Le texte est assez dense et la réflexion assez poussée, donc ce n’est pas pour les tout-petits mais je suis certaines que les enfants apprécieront cette histoire. Le texte est nécessaire pour comprendre ce qui se passe, donc ça montre bien à quel point ce n’est pas pour très jeunes, même si les enfants peuvent parfaitement imaginer leur propre histoire, mais il est vrai que le texte est assez poétique et philosophique, il serait dommage de passer à côté.

Quant aux illustrations, elles sont vraiment superbes. Elles nous plongent directement dans une certaine ambiance, les traits sont à la fois doux et durs, les traits de la renarde sont très marqués. Après, on aime ou pas, les goûts et les couleurs ça ne se discute pas, mais j’aime bien ce graphisme et les couleurs choisies sont vraiment très belles, assez automnale avec un camaïeu de brun et de vert.


En bref, Le renard emprivoisé est un album que j’ai beaucoup aimé découvrir. C’est une histoire très touchante, belle et dure à la fois où une renarde va être recueillie par un petit garçon pour l’aider mais qui, pour son plus grand malheur va se retrouver emprisonnée, sans espoir de retrouver un jour sa liberté. Un beau texte philosophique à lire, d’autant que les illustrations sont vraiment magnifiques et nous plonge dans une certaine ambiance. Un album à découvrir si ce n’est pas déjà fait.

À partir de 5 ans.

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