La Nuit du Jabberwock de Fredric Brown

Quatrième de couverture

À Carmel City, il ne se passe rigoureusement rien de palpitant. C’est bien le drame de Doc Stoeger, propriétaire et unique rédacteur du journal local, le Carmel City Clarion. Fan absolu de Lewis Carroll, Doc soigne sa morosité au bar du coin où il retrouve son ami Al Grainger pour d’interminables parties d’échecs. Un soir, alors que le bouclage du journal approche, Doc se prend à rêver que des événements extraordinaires se produisent enfin. Son vœu va être exaucé au-delà de ses espérances !

Mon avis

Après avoir lu Un gentleman à son goût, je me suis lancé dans La nuit du Jabbberwock, un roman qui m’a bien intrigué et je dois dire que c’est un roman intéressant, un peu à la frontière des genres car ça peut frôler par moment avec le fantastique, ce lien avec Alice au pays des merveilles.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’auteur est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement l’histoire. Le début est assez lent, on découvre petit à petit les personnages, cette petite ville où il ne se passe rien et alors que le journal allait publier, Doc ne cesse de recevoir des appels lui disant de ne pas évoquer telles ou telles choses. Mais assez rapidement, des événements inattendus vont surgir, et faire de cette nuit, une nuit extraordinaire et très mouvementée !

L’intrigue est plutôt bonne et bien menée. C’est très intrigant et je me demandais où tout cela allait nous mener. Sherlock Holmes disait que c’était dans les détails que tout se jouaient et il avait grandement raison… le moindre détail peut devenir primordial pour comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire. plein d’événements éparses qui surgissent à tout va durant cette nuit et pourtant… ça ne l’est pas tant que ça… Je n’en dirai pas plus pour éviter tout spoiler, mais c’est mené d’une main de maître et assez surprenant dans le genre.

C’est une lecture assez singulière, il y a de nombreuses références à Lewis Carroll bien évidemment, on ne sait pas trop si on doit prendre pour argent comptant ce qu’on nous dit. Y a-t-il une part fantastique ? N’est-ce qu’un polar ? On est un peu entre deux eaux, car tout est calme, il ne se passe pas grand-chose et puis, par petite touche, il y a des événements isolés qui interviennent, chamboulant totalement le calme de cette petite ville. Doc se retrouve mêlé au cœur d’une histoire qui le dépasse totalement. Une lecture vraiment intrigante mais assez prenante dans le genre car on se demande bien où l’auteur veut en venir.

Les personnages sont intéressants, assez éclectiques dans le genre et plus on avance dans l’histoire et plus on se met à douter, à se méfier de tout le monde parce que c’est vraiment étrange ce qui se passe en ville. Doc est un fan absolu de Lewis Carroll, capable de citer des passages, d’y faire de nombreuses références et prêt à croire à beaucoup de choses aussi. Mais c’est un bon gars en quête de vérité, un bon journaliste en somme, même s’il va mettre du temps à comprendre ce qui se passe exactement.

En bref, La nuit du Jabberwock est une lecture plaisante, assez singulière dans le genre mais plutôt efficace. Si tout commence assez calmement, assez lentement, petit à petit on voit que quelque chose de louche se prépare et l’action ne va pas cesser, nous emmenant d’un point à un autre. Pour une petite ville où il ne se passe jamais rien, durant cette longue nuit, les événements seront nombreux et Doc ne sera plus où donner de la tête. Un roman que je vous invite à découvrir.