J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle de Jo Witek

Quatrième de couverture

« En rentrant du collège ce jour-là, assise sur la mobylette d’oncle Blabla, même si j’ai mal aux fesses et que le chemin n’en finit pas sous le soleil qui devant nous rougeoie, je suis convaincue que le monde m’appartient.

J’ignore encore que je me trompe et que c’est moi qui, depuis ma naissance, lui appartiens. »

Peu importe où se passe cette histoire, car elle pourrait se dérouler dans le monde entier. C’est le portrait d’une adolescente rebelle qui incarne le cri silencieux de douze millions de jeunes filles, mariées de force chaque année.

Mon avis

Après avoir lu Diable : De l’apocalypse à l’enfer de Dante, je me suis lancé dans J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle. J’étais assez curieuse de lire ce roman, même si je savais que ça allait m’énerver, étant donné le sujet. Ça n’a pas raté, mais c’est un très bon roman que j’ai beaucoup aimé. Je vous le conseille.

Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi il s’agit d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en rendre compte. L’écriture de l’autrice est agréable à lire et fluide de sorte que l’on rentre rapidement dans l’histoire. Elle est écrite du point de vue d’Efi, jeune adolescente de 14 ans, ce qui nous permet d’être au plus près d’elle, de savoir ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent et on ne peut qu’être dans l’empathie face à sa situation. Son insouciance vient de s’envoler et c’est le cœur serré que l’on suit son histoire, sa lutte contre ce système.

Lorsqu’elle va rentrer au village, elle va comprendre assez rapidement que sa vie a pris un tournant qu’elle était loin d’imaginer. Ses rêves d’avenir, d’études, de liberté, viennent de voler en fumée lorsqu’elle comprend que ses parents veulent la marier. C’est dur de voir les rêves de cette adolescente se briser, de voir sa liberté et ses droits bafoués au nom de la tradition. Révoltée, la jeune fille va tâcher de faire prendre conscience que tout ça est insensé, mais elle ne parvient pas à faire entendre sa voix. Il va donc falloir trouver un autre moyen pour fuir cette vie tracée par ses parents, une vie dont elle ne veut pas.

C’est un roman poignant et révoltant, des lois existent mais ne sont pas appliquées, c’est le cas ici. À aucun moment n’est mentionné le pays, la ville où se déroule l’histoire car dans le fond peu importe, ça existe encore à différents endroits sur le globe. Les droits humains, ceux notamment des femmes sont bafoués, ce ne sont que des enfants et elles doivent se contenter de ça. se dire qu’au XXIe siècle c’est encore des choses pratiquées ne peut qu’être révoltant.

Les personnages sont intéressants et se dévoilent au fur et à mesure de l’histoire. Efi, l’héroïne est attachante et comme elle, on espère qu’elle parvienne à faire changer d’avis ses parents, qu’elle parvienne à se sortir de cette situation, coûte que coûte. Son frère aîné Âta devient son geôlier, il la surveille sans cesse car elle doit rester parfaite et pure jusqu’au mariage. Un frère ami devient en quelque sorte l’ennemi aux yeux d’Efi car il fait ce que son père lui demande. Un frère qui pourrait s’avérer plein de surprises. Les amies d’Efi aussi sont intéressantes, résignées à leur sort, elles acceptent et ont bien compris avant Efi ce qui se tramait.

En bref, J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle est un roman très court mais poignant et intense... Un roman révoltant sur le mariage forcé qui m’a donné des envies de meurtre. Mais c’est une histoire nécessaire, une histoire dure qui mérite qu’on lui porte de l’attention. Les personnages sont intéressants et on ne peut que s’attacher et compatir à la situation d’Efi, tout en espérant que tout aille bien pour elle. Un roman que je vous conseille vivement.